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Quel marché de l’immobilier après le déconfinement du 11 mai 2020

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Quelle influence sur les prix de l’immobilier les deux mois de confinement risquent-ils d’avoir au moment de la reprise graduelle des activités le 11 mai ? Toutes les réponses avec Alain Millet, Président-adjoint, en charge de la Transaction, à l’UNIS et Olivier Colcombet, Président de digit RE Group.

photo : Olivier Colcombet, président d'OpimHome

Les deux mois de confinement risquent-ils d’avoir une influence au moment de la reprise graduelle des activités le 11 mai ? Telle est la question qui agite l’UNIS, au point qu’elle a mobilisé les responsables de la transaction, des promoteurs-rénovateurs ainsi qu’un membre du collège des mandataires indépendants, fort d’un postulat selon lequel le monde d’après ne sera plus le monde d’avant le 16 mars 2020. Les marqueurs de l’immobilier ne manquent pas et leur prise en compte de la situation actuelle donne sens à une projection dans le temps.

Quels marqueurs de l’immobilier ?

  • L’activité de transactions immobilières en 2019 a franchi le cap du million de ventes soutenu notamment par des taux bancaires motivants. La construction de nouveaux logements a en revanche stagné par la faute d’un carcan réglementaire et législatif pénalisant.
  • La note INSEE/ Notaires https://www.insee.fr/fr/statistiques/4318070parue le 06 Avril 2020 relève pour le dernier trimestre 2019 une accélération des prix des logements anciens en France (hors Mayotte) de 1,3% par rapport au 3ème trimestre, soit une hausse globale des prix sur un an de + 3,7 %, avec une hausse notable de 5,2 % pour les appartements alors qu’elle est de 2,6% pour les maisons.
  • Début 2020 : constatation du recul du PIB durant deux trimestres consécutifs sur 2019, contingent aux tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, marqueur d’entrée en récession, sans pour autant que l’activité immobilière soit dangereusement affectée.
  • Le 17 mars 2020, des mesures sanitaires de confinement de la population française ont été annoncées, ainsi que le report du second tour des élections municipales. De nombreuses entreprises ont fermé, la chaîne immobilière s’est figée, les chantiers également. Des ordonnances ont été publiées, concernant les reports de délai inhérents notamment aux conditions suspensives entrées dans le champ contractuel des avant-contrats ainsi qu’aux purges des DIA, figeant ainsi la chaîne de l’immobilier, avant d’être rectifiées le 15 avril.
  • Une étude DRIMKY/BVA https://www.bva-group.com/sondages/indicateur-drimki-bva-des-projets-immobiliers/consolidée au 26 mars 2020 nous apporte un éclairage intéressant quant au spectre de candidats à l’acquisition ou à la vente  dans les 12 prochains mois, malgré le confinement, à savoir : 1 Français sur 6 (dont 31% de cadres, 25% d’indépendants chefs d’entreprise et 31% d’employés et ouvriers) a un projet immobilier (acheter, vendre, vendre et réinvestir dans  l’immobilier, investir pour louer) dans la région Ile de France (pour 20%, durant les 12 prochains mois) et ce, malgré le confinement.

Comme à chaque fin des quatre sorties de crise précédentes qui ont affecté l’immobilier depuis 50 ans, la reprise de l’activité sera donc subordonnée au niveau de la ligne de partage entre les craintes et les envies des particuliers ainsi que des investisseurs professionnels, de s’engager à vendre, à acheter, à investir ou à prendre à bail.

Maintenir le niveau de l’offre de prix

Pour les propriétaires candidats à la vente, la situation en zone très tendue ou tendue devrait inciter, en principe, à maintenir le niveau de l’offre de prix, quand bien même le nombre de candidats acquéreurs viendrait à diminuer. Pour ce qui concerne les autres biens, qui d’ailleurs constituent un spectre de typologies et de spécifications beaucoup plus important en nombre et en situations, la note INSEE/Notaires qui a relevé le fait que pour l’année 2019 « […] en province, la hausse des logements anciens s’accentue », rappelle ainsi que la demande est bien réelle hors des grandes métropoles, hors des villes à fort vivier d’emplois.

Si la demande devait faiblir à partir de la reprise du 11 mai 2020 (scénario bien évidemment envisageable), on ne pourrait alors que relativiser la portée réelle de 2 mois d’arrêt dans un espace-temps alors que le Covid-19 démontre à l’envi tout l’intérêt de disposer d’un espace de vie valant refuge familial pour certains et patrimonial pour d’autres.

Telle est la vision actuelle de notre syndicat en perspective du déconfinement progressif prévu à compter du 11 mai 2020.

L’UNIS tient à rappeler ici que la probabilité doit toujours l’emporter sur la certitude et que cette approche s’interprète et s’inscrit dans une perspective d’évolution à laquelle l’UNIS fera écho par la suite.

 

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