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« On se dirige assurément vers une carte grise du logement », Elix Rizkallah et Yann Jehanno, président et directeur exécutif de Laforet Immobilier

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Depuis sa création en 1991, le réseau Laforêt s’est imposé parmi les leaders du marché immobilier français. Rencontre avec ses dirigeants.

photo : Elix Rizkallah et Yann Jehanno, président et directeur exécutif de Laforet Immobilier

Depuis sa création en 1991, le réseau Laforêt s’est imposé parmi les leaders du marché immobilier français. Rencontre avec ses dirigeants.

Journal de l’Agence : Comment analysez-vous le marché immobilier ?

Elix Rizkallah : Même si les taux d’intérêts restent attractifs, les acquéreurs craignent d’acheter trop cher dans un marché baissier. La pression fiscale, les effets d’annonces et les changements de cap ne les incitent pas à concrétiser leurs projets immobiliers. Les frais de mutations vont augmenter de + 0,7 %, à partir de 2014, ce qui représentera une hausse d’environ 2 000 euros pour une acquisition immobilière de 250 000 euros. L’abattement exceptionnel de 25 % sur les plus-values ne favorise pas pour autant les mises en vente. Le stock de biens en vente peine à se reconstituer. Le marché reste à son niveau bas. Néanmoins, la pénurie de logements pourrait entraîner une timide reprise au second semestre 2014.

Yann Jehanno : L’immobilier, c’est avant tout une histoire de confiance, et la confiance, pour  l’instant, elle n’est pas là. Les acquéreurs prennent leur temps pour trouver un logement qu’ils pourront revendre facilement en cas de nécessité. En 2013, le délai de vente moyen est passé à 74 jours à Paris (44 en 2011), 92 jours en Ile-de-France  (67) et 120 jours dans le reste  de la France (108). Le cœur du marché se situe autour de 150 000 euros en régions et de 400 000 euros à Paris. Dès que l’on sort des métropoles, les biens à plus de 350 000 euros peinent à trouver preneur.

JDA : Quelles sont vos recettes pour tenir le cap ?

E. R. : Dans un marché où les volumes de vente s’affaissent nous devrions réaliser 30 000 transactions en 2013,  comme en 2012. Au-delà du lancement d’un nouveau concept d’agence déjà adopté par 15 % des points de vente du
réseau, nous avons innové avec notre Garantie Après-Vente qui couvre, pendant un an, les frais de remplacement et de réparation du logement acheté, exactement comme le font les concessionnaires automobiles pour les véhicules  d’occasion. Cette assurance contre la chaudière qui rend l’âme ou le volet roulant qui lâche…est un formidable  argument pour gagner des mandats exclusifs dans un marché de pénurie où les mises en vente sont gelées. Cette assurance est offerte dans le nouveau mandat exclusif de vente Favoriz, aux côtés du service I-Suivi qui permet au vendeur de suivre en ligne les actions réalisées par l’agence 24 h/24 et 7 j/7. Le sens de l’histoire fait que l’immobilier ancien sera garanti à un moment ou un autre. Avec la multiplication des diagnostics, on se dirige assurément vers une « carte grise » du logement.

 

Le sens de l’histoire fait que l’immobilier sera garanti  à un moment ou un autre

 

 

Y. J. : En période de crise, le recrutement est la clé du succès. Pour renforcer nos effectifs et gagner des parts de marché, nous organisons constamment des sessions de recrutement partout en France. En parallèle, nos franchisés confrontent leurs positions sur des segments de marché moins volatiles, comme la location et la gestion
locative, ce qui leur permet de pérenniser leurs chiffres d’affaires.

JDA : Quelle est votre vision du métier d’agent immobilier ?

E. R. : Chez Laforêt, nous ne parlons pas d’immobilier à domicile, d’auto-entrepreneurs ni de revenus d’appoint. Nos agents immobiliers sont propriétaires de leur fonds de commerce, fréquemment d’un portefeuille de gestion locative et de leurs murs commerciaux. Nous misons sur la qualité de service et l’engagement auprès de nos clients. L’avenir,  c’est le multiservice, tous les métiers dans  une seule agence : vente, location, gestion locative, syndic de copropriété, immobilier commercial… Le rôle de l’agent immobilier s’étend bien au-delà de la mise en relation d’un vendeur et d’un acquéreur. La proximité, l’ancrage local, le service à la personne sont des atouts que nous maîtrisons et que nous continuons à développer.

En 2014, nous projetons de nous implanter sur 80 nouveaux territoires pour affiner notre maillage et favoriser l’inter cabinet entre nos 750 agences et nos 2 600 collaborateurs.

 JDA : Combien ça coûte de rejoindre Laforêt ?

E. R. : Tout dépend du profil. Les droits d’entrée sont de 14 000 euros pour les agents immobiliers indépendants qui souhaitent intégrer un réseau fort, de 21 000 euros pour les négociateurs qui désirent franchir une nouvelle étape professionnelle, et de 28 000 euros pour les créateurs d’entreprise, venus de divers horizons professionnels.

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