Dans sa dernière étude sur l’immobilier international haut-de-gamme, Barnes fait ressortir les évolutions importantes de ce secteur d’activité au cours de ces derniers mois. La conjoncture économique imprime sa marque sur tous les marchés mais, en France, c’est surtout la fiscalité qui pèse sur les décisions d’investissement, dessinant des marchés très différenciés, notamment entre résidence principale et résidence secondaire.
Un marché parisien à deux vitesses
La résidence principale, forte de son exonération d’impôt sur les plus-values, fait désormais figure d’ultime « niche fiscale ». Les acquéreurs, pour qui l’immobilier haut-de- gamme conserve son statut de valeur refuge, l’ont bien compris. Encouragés par des taux de crédit immobilier historiquement bas, ils sont revenus nombreux sur ce marché à Paris et en région parisienne, permettant à Barnes d’augmenter sensiblement ses ventes : 350 au 1er semestre 2013, contre 276 au 1er semestre 2012.
Mais la typologie des ventes a sensiblement évolué en un an. La part des ventes comprises entre 1 et 2 millions d’euros a nettement augmenté et représente plus de la moitié des transactions. Les ventes de plus de 2 millions d’euros sont, au contraire, en net retrait.
Les acquéreurs se montrent très sélectifs sur la qualité des biens, selon Barnes qui fait le constat d’un marché à deux vitesses :
– très dynamique pour les biens de qualité, en état impeccable, qui se vendent en moins de 3 mois à des prix en baisse de 5 % seulement par rapport à juin 2012 ;
– plus lent, pour les biens comportant des défauts ou à rénover, qui se vendent en 6 mois en moyenne à des prix inférieurs de 20 à 30 % comparés à ceux de juin 2012.
La clientèle, sur ce marché du haut-de-gamme à Paris et en région parisienne, reste majoritairement française. En revanche, sur le marché des biens d’exception, ce sont à 85 % des non-résidents qui achètent : Russes, Proche et Moyen-Orientaux, Italiens et Anglais, ainsi qu’une nouvelle clientèle émergente en provenance d’Asie Centrale et de Chine, d’Amérique Centrale et Latine.
Un marché des résidences secondaires à quatre vitesses
Le marché de la résidence secondaire est particulièrement perturbé depuis le début de l’année, notamment en raison des nouvelles mesures fiscales, qui ne sont toujours pas arrêtées pour l’instant. Ainsi, de nombreux propriétaires attendent pour mettre leur bien en vente le retour annoncé pour 2014, d’une fiscalité des plus-values plus clémente.
De leur côté, les acquéreurs potentiels s’inquiètent des rumeurs de nouvelles mesures fiscales qui viendraient pénaliser davantage les propriétaires de résidences secondaires.
Dans ce contexte, c’est un marché des résidences secondaires à quatre vitesses que fait ressortir Barnes dans son étude :
– sinistré pour les résidences secondaires isolées situées en pleine campagne ou à proximité de petites villes de province. Pour les propriétés au-delà de 500 000 euros, les transactions sont quasiment gelées ;
– très calme dans les lieux de villégiature nationaux haut de gamme. En Provence, à Deauville, dans le Bassin d’Arcachon ou dans le Périgord, les demandes plafonnent à 1 million d’euros et BARNES constate une absence de transactions au-delà de ce prix ;
– en reprise, avec de la demande jusqu’à 1 500 000 euros, pour les résidences secondaires situées dans des lieux de villégiature internationaux (Côte d’Azur, Côte Basque, etc.) ;