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Malgré un marché locatif tendu, Locagestion a vu son nombre de lots gérés augmenter de 20 %. Interview de François Moerlen, fondateur de l’entreprise spécialisée dans la gestion locative.
Le marché locatif se porte très bien. Il faut arrêter de céder au pessimisme ambiant qui consiste à dire que ce dernier est à l’arrêt. En transaction, lorsque les demandes sont largement supérieures à l’offre, tout le monde considère que c’est un marché dynamique. C’est aujourd’hui le cas pour le marché locatif où la demande de logements est en progression.
Nous enregistrons ainsi un taux d’occupation de quasiment 100 % sur tous les territoires. Bien entendu, certaines zones sont plus tendues que d’autres en raison de leurs bassins d’activités, d’emplois ou encore d’études, et sont plus impactées par une pénurie d’offres. Les grandes agglomérations et les zones de loisirs de type littoral, prisées pour leur qualité de vie, sont aujourd’hui les plus touchées.
Je ne pense pas qu’il existe de mesures spécifiques qui pourraient débloquer le marché dans un avenir court. Le stock de logements dans l’ancien reste stable et nous assistons depuis 2 ans à moins de livraison de logements neufs. L’offre locative risque donc de rester au même niveau dans les mois à venir. Bien entendu, le fait d’instaurer un statut fiscal plus avantageux inciterait plus de bailleurs à se tourner vers l’investissement locatif. Les propriétaires sont soumis à la pression de la fiscalité, avec des taxes foncières qui augmentent, des impôts élevés et une imposition sur la plus-value immobilière. Le statut de bailleur privé est en ce sens prioritaire.
2024 a été une année record. Nous avons en effet enregistré une croissance de 20 % du nombre de lots gérés et de notre réseau de partenaires.
Il faut dire que dans un contexte de marché où le nombre de transactions a baissé de 20 %, les agences immobilières s’intéressent de plus en plus à la diversification de leurs activités via la location et la gestion locative. Et pour cause, il y a aujourd’hui seulement 35 % d’intermédiation professionnelle sur ces activités, il reste donc 65 % de parts de marché à conquérir pour les agences immobilières.
La location constitue pour les agents immobiliers une source de revenus récurrente. Certes, les honoraires de location sont moins importants que ceux de transaction, mais ils sont immédiats et réguliers, et permettent ainsi de payer une partie des charges fixes et donc de sécuriser l’agence immobilière. Un atout non négligeable lorsqu’il faut compenser en partie les fluctuations liées à l’activité de transaction. Une offre de gestion locative permet également de multiplier par deux les opportunités de prise de mandat au moment de la revente des biens. La plupart des clients bailleurs restent en effet le plus souvent fidèles à leur agence.
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