Nous vous l’avions déjà écrit et cela se confirme : les banques, voyant les perspectives s’éclaircir, repartent à la conquête de clients. Du coup, ça se voit dans les grilles de taux des crédits immobiliers. Analyse de la conjoncture des crédits immobiliers, par Bruno Rouleau, Délégué Général de la fédération du Courtage en Crédit et porte-parole de AFR Financement.
C’est ainsi que notre baromètre des taux affiche ce mois-ci de nouvelles baisses qui ne se voient pas beaucoup dans les fourchettes qu’on vous donne, mais qui se déploient chez une très grande majorité des prêteurs. Cela nous donne les fourchettes suivantes :
Prêts relais : entre 3,50 et 3,75 % (taux indiqués hors assurance de prêt)
Prêts sur 15 ans : entre 3,10 et 3,50 %
Prêts sur 20 ans : entre 3,20 et 3,60 %
Prêts au-delà de 20 ans : entre 3,25 et 3,70 %.
Et ces fourchettes ne tiennent pas compte des taux dérogatoires obtenus pour les excellents dossiers, que les banques définissent selon le triptyque revenus/apport/montant emprunté. On constate de plus en plus de propositions en dessous de 3 % sur les durées de 20 à 25 ans.
D’où peut bien provenir cet engouement ?
De la convergence de causes structurelles avec des éléments conjoncturels favorables, l’alignement des planètes semble se faire. Ne manque qu’une volonté politique forte, tandis que les débats sur le projet de Loi de Finances 2025 s’enlisent de jour en jour.
S’agissant des causes structurelles on rappellera l’appétit des banques pour les nouveaux clients, générateurs de profits sur les services vendus, frustrées depuis plus de 2 ans par un contexte constricteur en crédit.
Ensuite, même si certains biens et certains secteurs ont encaissé des baisses de prix, globalement les risques de dévalorisation des actifs semblent s’éloigner, car en l’absence d’un choc d’offre sur les biens immobiliers, la pression est revenue sur les biens immobiliers. Ce qui écarte également les obligations de provisionnement sur les encours de crédit.
Pour ce qui concerne les éléments conjoncturels, le ralentissement de l’inflation dans la zone euro fait douter la Banque Centrale Européenne dans son rythme d’adaptation des taux. A commencer par la baisse de 0,25 % depuis le 23 octobre, et après les baisses de juillet et septembre derniers.C’est donc à une accélération des baisses des taux de refinancement que les marchés s’attendent, ce qui confère une plus grande marge de manœuvre aux banques dans leurs propositions de crédit immobilier. Certains n’hésitent même plus à évoquer des taux longs en dessous de 3 % pour la fin de l’année.
On pourrait donc conclure en disant que tous les voyants sont au vert, pour peu que les décisions politiques n’entament pas les envies des candidats à l’achat. En l’absence de latitude budgétaire, le gouvernement va devoir en effet faire des acrobaties entre un soutien de la demande (élargissement du Prêt à Taux Zéro, aides diverses) et une nécessaire réduction des dépenses (abandon et non remplacement du dispositif Pinel, hausse possible des droits de mutation, révision de la fiscalité sur le dispositif LMNP, voire sur la résidence principale…). Réponse juste avant Noël.
Bruno Rouleau
Bruno ROULEAU ex Président de l'APIC. Diplômé du CNAM dans le domaine bancaire, il a exercé durant 20 ans au sein de 4 groupes bancaires, où il a occupé toutes les fonctions opérationnelles sur les marchés du Particulier, du Professionnel et des PME. Il a ensuite rejoint l’enseigne de courtage en crédits In&Fi Crédits pendant 5 ans, avec la fonction de Directeur Associé, en charge de la Formation, de l’Assistance et des Partenariats, et a créé In&Fi Crédits Pro et l’IFIB (Institut de Formation des Intermédiaires de Banque) aux côtés de Pascal BEUVELET. En 2010, il rejoint le Comité de Direction Générale, puis le Comité Exécutif de CAFPI, en charge des Grands Accords commerciaux du groupe et de l’Organisation Interne. Il a créé MUTANS CONSULTANTS en septembre 2015, cabinet de formation et de conseil qui accompagnait les entreprises et les réseaux dans leur virage digital, et notamment pour optimiser leur mutation dans la gestion de la Relation Client. Revenu dans le monde du courtage en 2018, il a d’abord retrouvé IN&FI Crédits comme Directeur des Partenariats et porte-parole, avant de passer chez La Centrale de Financement comme Secréta ire Général, et est désormais porte-parole et ancien Directeur de la Stratégie et de l’Innovation chez AFR Financement.
Il faut à mon avis prendre davantage de hauteur pour analyser le sujet. La baisse des taux est une bonne chose pour les acquéreurs qui ont décidé de passer à l’action.
Maintenant, il ne faut pas déconnecter le marché immobilier de la réalité économique qui se dégrade régulièrement en France (des indices publiés régulièrement notamment par EUROSTAT, INSEE, etc.. sont là pour l’attester). Et puis les OAT à 10 ans pour la France qui servent de base au moins en partie pour le financement des banques sont sur la 1ère semaine de novembre aux alentours de 3,15 % / 3,20 % et depuis des mois, elles n’ont été qu’exceptionnellement en dessous du seuil de 3%. Difficile donc dans ces conditions d’envisager des taux bancaires à moins de 3 % d’ici la fin de l’année comme indiqué dans l’article. Je sais que l’espoir fait vivre. Il y a quand même des limites…
Bonjour Brice.
Il ne s’agit que des tendances constatées sur le marché, pas d’extrapolations. Votre remarque est pertinente, et c’est pourquoi, je ne suis pas certain d’une FORTE baisse des taux, même si j’ai bien en ce moment quelques taux de crédits immobiliers servis à moins de 3,00%. Et ce d’autant que le résultat de l’élection présidentielle américaine risque de contrarier la stratégie de baisse des taux de la BCE.
S’agissant par contre de l’OAT 10 ans pour la dette souveraine, les banques ne se refinancent pas sur ce support, elles se refinancement sur le marché interbancaire, principalement « encadré » par les taux directeurs de la BCE. L’OAT 10 ans sert de référentiel bancaire pour la gestion de leur provisionnement de risque sur les taux longs. C’est pourquoi, l’évolution de l’OAT est suivie par les directeurs financiers bancaires, mais aussi parce que les grandes banques françaises possèdent de la dette nationale au sein de leurs supports de placement, pour compte de leurs clients mais aussi parce qu’on leur demande d’en souscrire au niveau de l’Etat pour garantir le placement des enveloppes mensuelles du Trésor.
Merci de votre assiduité et de vos remarques.
Bruno ROULEAU
Par Brice, il y a 19 jours
Il faut à mon avis prendre davantage de hauteur pour analyser le sujet. La baisse des taux est une bonne chose pour les acquéreurs qui ont décidé de passer à l’action.
Maintenant, il ne faut pas déconnecter le marché immobilier de la réalité économique qui se dégrade régulièrement en France (des indices publiés régulièrement notamment par EUROSTAT, INSEE, etc.. sont là pour l’attester). Et puis les OAT à 10 ans pour la France qui servent de base au moins en partie pour le financement des banques sont sur la 1ère semaine de novembre aux alentours de 3,15 % / 3,20 % et depuis des mois, elles n’ont été qu’exceptionnellement en dessous du seuil de 3%. Difficile donc dans ces conditions d’envisager des taux bancaires à moins de 3 % d’ici la fin de l’année comme indiqué dans l’article. Je sais que l’espoir fait vivre. Il y a quand même des limites…
Par Bruno Rouleau, il y a 8 jours
Bonjour Brice.
Il ne s’agit que des tendances constatées sur le marché, pas d’extrapolations. Votre remarque est pertinente, et c’est pourquoi, je ne suis pas certain d’une FORTE baisse des taux, même si j’ai bien en ce moment quelques taux de crédits immobiliers servis à moins de 3,00%. Et ce d’autant que le résultat de l’élection présidentielle américaine risque de contrarier la stratégie de baisse des taux de la BCE.
S’agissant par contre de l’OAT 10 ans pour la dette souveraine, les banques ne se refinancent pas sur ce support, elles se refinancement sur le marché interbancaire, principalement « encadré » par les taux directeurs de la BCE. L’OAT 10 ans sert de référentiel bancaire pour la gestion de leur provisionnement de risque sur les taux longs. C’est pourquoi, l’évolution de l’OAT est suivie par les directeurs financiers bancaires, mais aussi parce que les grandes banques françaises possèdent de la dette nationale au sein de leurs supports de placement, pour compte de leurs clients mais aussi parce qu’on leur demande d’en souscrire au niveau de l’Etat pour garantir le placement des enveloppes mensuelles du Trésor.
Merci de votre assiduité et de vos remarques.
Bruno ROULEAU
Par Déménagement 95 Val d'Oise, il y a 28 jours
Espérons que les décisions politiques qui vont suivre soient favorables.