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Professionnels de l’immobilier, gardez intact votre esprit militant visionnaire et innovant, celui qui a fait de Bien’ici l’une des plus belles réussites de notre intelligence collective. Tribune de Jean-Marc Torrollion.
Nous sommes en 2013, dans le bureau de Jean-François Buet, président de la FNAIM. Nous faisons le constat implacable que fnaim.fr, qui a pourtant une antériorité sur la toile, n’a plus les moyens de rivaliser avec les grands portails d’annonces même si sa popularité était et reste remarquable. Ce site n’a pas su en 2007 prendre le virage technique imposé par les moteurs de recherche. Nous sommes à la croisée des chemins par rapport à des évolutions technologiques que nous pressentons, mais qui ne font pas l’unanimité, notamment la géolocalisation qui pointe le bout de son nez.
Au même moment, dans les instances dirigeantes de l’AMEPI, l’idée d’un portail de la profession qui permette de casser le risque hégémonique de portails dont la tarification devient prohibitive faute de concurrence, est en train de germer. L’AMEPI, sous la présidence d’Hervé Blerry, commence ses travaux. Les trois syndicats de la profession étant par ailleurs membres de l’AMEPI, une convergence syndicale tend à se superposer à une convergence des acteurs de marché.
Il est vite apparu que la masse d’annonces détenue par les professionnels était l’arme que nous pouvions mettre en avant par rapport aux portails. Mais que nous souhaitions monnayer ces annonces par un accord de contrôle et de gouvernance. Ainsi, commencent des auditions de différents sites outsiders qui étaient bien plus nombreux qu’aujourd’hui pour leur faire part de notre stratégie et de notre volonté.
Ces réunions rassemblent les leaders syndicaux de l’UNIS (à l’époque Christophe Tanay), le SNPI (Alain Duffoux), Jean-François Buet, les patrons de réseaux et des groupes. Elles se déroulent à la FNAIM. Elles permettent de tisser du lien entre tous, aidé en cela par un contexte politique fort, Cécile Duflot étant la Ministre du logement. On peut dire que ce moment fut assez unique pour souder une profession. Le débat sur la géolocalisation a animé les acteurs immobiliers. Il est intéressant de constater que le patron d’un grand réseau de franchises était sceptique sur l’aptitude des agents immobiliers français à adopter la géolocalisation, comme l’était le patron de SeLoger à l’époque, Roland Tripard.
Mais c’est justement sur une cartographie avant-gardiste que Bien’ici va créer la rupture. Cette dernière est issue d’un projet qui était à l’époque dans les cartons du promoteur Nexity, présidé par Alain Dinin. Ce projet avait pour dénomination Insoon.com. Les promoteurs et leur syndicat la FPI, présidée par Alexandra François-Cuxac, se sont joints à l’aventure en ayant la même préoccupation. Ce qui reste historique.
A partir de là, il s’agissait de créer ex nihilo un site de rupture. Un consortium s’est mis en place rassemblant sous forme de collège, les différents acteurs de l’immobilier : syndicats, groupes intégrés membres de Plurience, promoteurs, réseaux de franchises, financiers avec Galian, la Caisse des dépôts et consignations (CDC), le Crédit Foncier, etc. Ce savant équilibre permettait une gouvernance par la profession et une levée de fonds de 5 millions d’euros pour démarrer l’aventure sous un nouveau nom : Bien’ici. Sous l’impulsion de Jean-François Buet, du regretté Jean-Philippe Ruggieri, directeur général de Nexity et de Bernard Cadeau, directeur du réseau ORPI, les réunions, à partir de 2015, se sont enchaînées à la Fédération pour aboutir au lancement officiel du site le 7 décembre 2015 à la Tour Eiffel.
Alain Dinin, PDG de Nexity, François Davy, patron de Foncia, Philippe Briand pour Citya, David Chouraqui pour Belvia puis Square Habitat, le groupe Dauchez avec l’implication forte de Jean-Michel Camizon, Loiselet et Daigremont, Sergic, mais aussi tous les patrons des réseaux de franchises de l’époque (Laurent Vimont, Fabrice Abraham, Yann Jéhanno, Brice Cardi, Bernard Cadeau, Eric Allouche, Jean-Claude Miribel, les réseaux Coldwell Banker, Remax), les présidentes et présidents des syndicats professionnels, Galian, le Crédit foncier, la BPCE, CDC Habitat et de multiples promoteurs se sont rassemblés pour célébrer cet événement. Quelques jours plus tard, la plupart d’entre eux se sont retrouvés sur la scène du congrès de la FNAIM, pour un moment d’union sacrée et aussi de reconnaissance de l’énergie déployée par
Jean-François Buet qui devient président fondateur de Bien’ici. L’aventure ne fait que commencer. Sous la présidence de Jean-François Buet, les réunions sont hebdomadaires. Les agents immobiliers vont réussir à se sortir de ce que nous appelions : « le syndrome booking.com ». La solidité militante fera le reste mais aussi le soutien financier constant des actionnaires pour financer la start-up Bien’ici. Du projet artisanal dont la direction opérationnelle avait été confiée à David Benbassat est issue une entreprise industrielle.
Bien’ici est le site qui a introduit et converti les agents immobiliers à la géolocalisation, grâce à une cartographie révolutionnaire et plébiscitée par les clients.
Le challenge a consisté à combler son déficit de notoriété auprès des clients. En 2018, il faut passer d’une phase militante et start-up à une phase industrielle pour entrer dans la cour des grands.
Si l’équilibre financier du départ a été modifié par les levées de fonds successives, avec l’implication forte mais non majoritaire de ARCHE et de son président Philippe Briand, l’équilibre politique reste dans l’ADN de Bien’ici avec deux lignes de crêtes : préserver une politique tarifaire compatible avec le tissu économique des acteurs professionnels de l’immobilier et ne pas exploiter la donnée au détriment des annonceurs.
Bien’ici a été le seul site à effectuer la remise de son abonnement lors du 1er confinement en mars 2020. Ce geste est un symbole fort d’une approche qui se veut de proximité avec la profession. L’arrivée de Cyril Janin, épaulé par Christophe Auger qui a suivi l’aventure depuis le début, marque un tournant. C’est une nouvelle dimension que va atteindre Bien’ici qui compte désormais 160 salariés et accueille 15 millions de visites par mois et 1 million d’offres. Ce site a dépassé depuis quelques années PAP et est devenu le troisième site de France et d’Outre-Mer.
Sa progression est remarquable en qualité de contacts comme en volume d’annonces, se situant, sur ce point, dans de nombreux départements devant SeLoger ou leboncoin.
C’est le seul site de cette envergure, désormais, qui n’offre que des annonces de professionnels.
Bien sûr, nous avons dépassé les clivages entre les différents modèles car Bien’ici ne saurait être instrumentalisé au profit d’une marque, d’un groupe, d’un réseau ou des indépendants. Fort de l’exceptionnelle confiance de ses 30 actionnaires, tous acteurs de l’immobilier qui sont ses clients, il poursuit sa route.
Nous pouvons prendre exemple sur nos confrères hollandais qui, il y a 23 ans, ont pris un virage comparable en créant le site FUNDA, aujourd’hui ultra leader aux Pays-Bas, pays où 90 % des transactions sont intermédiées. Nous pouvons constater que nos confrères allemands sont eux aussi, et pour les mêmes raisons que nous, en pleine réflexion pour construire leur plateforme.
Les fondamentaux qui nous unissaient hier sont les mêmes aujourd’hui. Gardons intact notre esprit militant visionnaire et innovant, celui qui a fait de Bien’ici l’une des plus belles réussites de notre intelligence collective.
Liste des actionnaires fondateurs de Bien’ici : FNAIM-UNIS-SNPI-FPI-AMEPI-BPCE-GALIAN-CDC Habi-
tat-Square Habitat-ORPI-Century 21-GUY HOQUET-LAFORET-IMMO de France-NESTENN-L’ADRESSE-ERA-
CYTYA-BELVIA-FONCIA-DAUCHEZ-LOISELET DAIGREMONT-SERGIC-NEXITY-INTER construction-KAUFMAN and BROAD-PITCH IMMO-COFFIM -RE/MAX-Billon Immobilier-CIMM Immobilier-Coldwell banker.
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Par Jean-François Buet, il y a 2 mois
Merci Jean-Marc d’avoir rappelé cette aventure extraordinaire de la création du site des professionnels de l’immobilier et du lancement le 7 décembre 2015 à la Tour Eiffel.
La preuve qu’ensemble tout est possible.
Qui croyait il y a 9 ans que notre site serait le site préféré des français pour le logement ? Merci pour ton soutien et celui de Christophe Tanay président de l’Unis ou Bernard Cadeau président d’ORPI à l’époque, sans oublier nos amis regrettés Laurent Vimont, Jean-Philippe Ruggieri sans qui rien n’aurait été possible.
Quelle fierté.