En période chahutée, l’immobilier attire-t-il toujours les candidats ? Les embauches restent-elles d’actualité ? Éclairage à l’appui de la dernière étude Recrutimmo.
Comme chaque année, le site Recrutimmo.com a réalisé sa grande enquête sur le marché de l’emploi dans l’immobilier. L’occasion de comprendre comment la crise impacte les professionnels du secteur en matière de départs, d’embauches, de formation et de fidélisation des collaborateurs.
Les candidats moins enclins à rejoindre l’immobilier
Force est de constater que les collaborateurs sont confrontés de manière brutale à l’évolution du marché immobilier. Pour un grand nombre d’entre eux, les résultats et donc les rémunérations ne sont plus là. L’étude pointe ainsi une hémorragie des professionnels de l’immobilier avec de nombreux départs de collaborateurs qui quittent le secteur. Pareil phénomène avait déjà été constaté en 2008.
Côté reconversion aussi, l’immobilier attire moins : le nombre de candidats intéressés par un poste dans le secteur a diminué de près de 35 % sur un an.
Un statut d’indépendant qui inquiète en période de crise
Parmi les éléments qui inquiètent les candidats, la question de leur statut est récurrente. 55 % des recruteurs disent n’embaucher que des collaborateurs indépendants, alors que 91 % des candidats préfèrent travailler en tant que salarié, qui plus est dans une conjoncture incertaine. Parmi les sources d’inquiétude qui les freinent pour se lancer en tant qu’indépendant : la sécurité de l’emploi (54 %), une rémunération trop basée sur le variable (40 %), le besoin de fonds (29 %), l’isolement professionnel (22 %) et les lourdeurs administratives (13 %).
Mais les candidats gardent l’esprit ouvert : 4 d’entre eux sur 10 disent qu’ils pourraient se laisser convaincre pour devenir indépendant aux côtés d’une entreprise qui saurait les rassurer.
Anticiper les départs et poursuivre les recrutements
Cela signifie-t-il que les embauches doivent être mises sur pause ? Pour Antoine Mesnard, président de Recrutimmo, bien au contraire. « Alors même que la question de la trésorerie des entreprises est un véritable sujet, l’arbitrage des dépenses en faveur du recrutement va devenir une question de survie des entreprises à court et moyen termes ». Selon lui, il est essentiel pour les employeurs du secteur d’anticiper les départs et de continuer à recruter pour compenser ces pertes d’effectifs, au risque de perdre des parts de marché. Il poursuit : « Ce renouvellement est d’autant plus important que nous arrivons probablement au bout d’une période de transition entre un marché de croissance des prix et un marché baissier. Dès que cette période sera passée, les vendeurs auront pris conscience de la nécessité de baisser leur prix et le marché pourra repartir sur des volumes de vente plus élevés. Les équipes devront alors être prêtes pour prendre des parts de ce nouveau marché ».
Cela tombe bien puisque 85 % des candidats se disent attentifs au marché ou en recherche d’un nouvel employeur.
Une montée en compétences nécessaire dans un marché ultra-concurrentiel
De surcroît, ce marché de l’immobilier ultra-concurrentiel va nécessiter une élévation du niveau de compétences de ses professionnels. En effet, pouvoir s’appuyer sur un marché cohérent, nécessitant une forte implication humaine, une écoute active des projets des clients et une méthode efficace, permettra aux candidats de réussir.
Pour ce faire, les compétences des recruteurs vont aussi devoir progresser de manière significative afin de trouver, attirer, rassurer, convaincre et fidéliser les nouveaux collaborateurs.
Plus que la rémunération, c’est l’offre de formation qui compte pour convaincre
On le répète depuis plusieurs années, la capacité des entreprises à communiquer sur leur marque employeur à l’attention des candidats est indispensable. Qui plus est, la période de trouble actuelle vient renforcer la nécessité pour les entreprises de savoir mettre en avant leurs arguments pour convaincre les candidats.
Alors, à quels arguments ces derniers sont-ils sensibles ? Pour la première fois, Recrutimmo note que la rémunération n’apparaît plus comme un élément déterminant, puisque 25 % seulement des candidats la considèrent comme un élément essentiel dans leur travail. Pour faire leur choix,
67 % disent plutôt se renseigner sur la capacité des entreprises à être fortes dans une période de crise, 64 % sur la capacité des entreprises à leur offrir un environnement propice à leur épanouissement professionnel et personnel et 72 % disent se renseigner sur la capacité à former et accompagner leurs collaborateurs.
En effet, la formation et l’accompagnement des professionnels sont des enjeux phares du marché de l’emploi immobilier. Les candidats ont de fortes attentes concernant leur formation interne aux outils et méthodes de travail (72 %) et l’encadrement et la disponibilité des managers (54%) durant leur parcours d’intégration. Si, pour eux, la formation est un levier incontournable afin de réussir dans leur métier, se différencier sur leur secteur et diversifier leurs compétences, les employeurs ont, eux aussi, tout intérêt à miser sur la formation et la bonne intégration de leurs collaborateurs en période chahutée.
Journaliste de passion et juriste de formation, Alix Fieux aime aller à la rencontre des acteurs de l'immobilier pour découvrir les initiatives originales des agences et des entreprises qui renouvellent le secteur. Son deuxième sujet favori ? L’essor d’une nouvelle génération de ressources humaines qui concerne également les professionnels de la pierre, pour comprendre comment mieux recruter, manager et fidéliser leurs talents !
Auparavant, elle a également travaillé en tant que journaliste et responsable éditoriale pour différents médias et marques sur des sujets d'actualité variés.