Grâce à sa stratégie de diversification, le réseau Laforêt poursuit son plan de développement et vise 1 000 agences à moyen terme, comme l’explique Yann Jéhanno, son président.
Comment le réseau Laforêt évolue-t-il ?
Le 15 octobre dernier, Laforêt a soufflé sa 32e bougie. Aujourd’hui, nous dénombrons 720 agences en France métropolitaine et d’outre-mer, ainsi qu’une soixantaine en phase d’ouverture. Selon nos outils de géomarketing, nous devons atteindre 1 000 implantations pour couvrir toutes les zones qui présentent du potentiel de marché. Malgré la contraction du volume de ventes, notre objectif de couverture reste donc inchangé. Même si nous souhaitons atteindre ce but à moyen terme, notre priorité n’est pas d’empiler les agences, mais de prendre soin de chaque franchisé, de chaque collaborateur et de chaque client. D’ailleurs, pour la 5e année consécutive, nous venons de décrocher le trophée de « Meilleure franchise de l’année » dans la catégorie « immobilier ».
Quel est le profil des franchisés de votre réseau ?
À présent, nous accueillons plus de professionnels de l’immobilier que de candidats en reconversion. À mesure que le marché se complexifie, les agences indépendantes et les mandataires sont toujours plus nombreux à postuler pour ouvrir une franchise Laforêt. Nous leur réservons d’ailleurs des conditions financières préférentielles. Dans un contexte chahuté, ils ont plus que jamais besoin d’une aide à la décision mais aussi d’outils pour recruter, pour former, pour générer des leads, pour convaincre… La franchise s’avère donc être une bonne boussole en période de tempête !
Le réseau Laforêt a initié une stratégie de diversification dès 2012. Avec quels résultats ?
Chaque année, nous réalisons 25 000 ventes et 25 000 locations. Nous enregistrons une croissance à deux chiffres en gestion locative, pour gérer aujourd’hui 70 000 logements. Deux ans après nos débuts dans le syndic, nous administrons plusieurs milliers de copropriétés. À ce jour, 12 % de nos agences exercent ce métier ; notre marge de progression est conséquente. Pour l’avenir, nous regardons d’autres segments, dont celui du haut-de-gamme, où nous avons des atouts à faire valoir, comme l’image et la notoriété de notre marque et sa qualité de service. Ainsi, nous pourrions constituer un réseau d’une cinquantaine d’agences dédiées à l’immobilier de prestige.
Cette diversification vous permet-elle de traverser les cycles de marché plus sereinement ?
Notre stratégie de diversification consiste à répartir l’activité des agences sur différents métiers qui connaissent des cycles distincts. Malgré un retrait de notre chiffre d’affaires en vente, nous sommes en croissance sur les autres métiers : location (+12 %), gestion locative (+14 %) et syndic de copropriété (+21 %). En 2023, le réseau Laforêt devrait réaliser un chiffre d’affaires consolidé au-delà de 300 millions d’euros. A terme, nous visons le parfait équilibre du chiffre d’affaires entre les métiers de la transaction et ceux de l’administration de biens. D’ailleurs, depuis deux ans, nous accélérons via la croissance externe. Désormais, nos franchisés se développent autant de façon organique que par l’acquisition de cabinets ou de portefeuilles existants.
Le réseau Laforêt a lancé sa propre fondation il y a un an. Quel est son bilan ?
Engagés dans le mécénat depuis 2017 et dans le reboisement des forêts françaises depuis 2019, nous souhaitions aller plus loin et inscrire nos actions dans la durée. Pour ce faire, nous avons créé la Fondation Laforêt. Ses missions se déclinent autour de deux piliers : défendre l’environnement et encourager le « vivre mieux ». Ainsi, depuis le début de l’année, nous avons soutenu plusieurs actions comme celles de la Fondation pour la Nature et l’Homme, la Fondation Abbé Pierre, la Fédération Habitat et Humanisme ou Surfrider Foundation. Cela s’inscrit dans notre engagement en matière de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), au même titre que la parité au sein du réseau, qui dénombre 54 % de femmes.
D’après une étude que vous avez récemment réalisée avec l’institut OpinionWay, les Français semblent toujours aussi attachés à la pierre, malgré les turbulences…
Il est rassurant de constater que les intentions d’achat des moins de 35 ans progressent (30 % en septembre, contre 25 % en juin dernier), malgré les difficultés d’accès au financement. L’autre bonne surprise de cette étude, c’est qu’un Français sur deux (51 %) considère l’immobilier locatif comme un placement sécurisant en période de crise économique. Et ce malgré toutes les contraintes qui pèsent sur les investisseurs (l’encadrement des loyers, l’IFI…). Alors que les taux immobiliers poursuivent leur hausse, cette enquête démontre que les Français ne renoncent pas à concrétiser leurs projets immobiliers, au contraire.
Quelles mesures attendez-vous du gouvernement pour relancer le marché ?
Revoir immédiatement les critères du HCSF pour les primo-accédants et les investisseurs et repenser le financement de la rénovation énergétique. S’il est indispensable d’en finir avec les passoires thermiques et de lutter contre la précarité énergétique, il est essentiel de lever les freins du financement pour massifier les réhabilitations. Nos politiques publiques doivent retrouver de la cohérence !
Aurélie Tachot est une journaliste spécialisée dans l'immobilier, qu'elle aime aborder sous le prisme des innovations, notamment technologiques. Après avoir été rédactrice en chef de plusieurs médias spécialisés, elle collabore avec Le Journal de l'Agence afin de rédiger des articles d'actualité sur les acteurs qui font l'immobilier d'aujourd'hui et qui feront celui de demain.