Forte de 27 années d’expérience, Agnès Dérard a déjà conduit plusieurs agences immobilières. Alors que le paysage de son secteur change, elle aspire à ce que l’expertise des professionnels indépendants soit revalorisée, tout comme les valeurs humaines de son métier, qu’elle transmet par passion à son fils.
Allure à la fois chic et décontractée, accoudée à une terrasse de café… La photo de profil choisie par Agnès illustre tout à fait le style de cette dirigeante d’agence immobilière. Basée dans les 6ème et 16ème arrondissements de Paris, cette professionnelle a rencontré le Journal de l’Agence pour partager son parcours et son approche du métier d’agent immobilier, après plus de 27 années de pratique.
« Il faut rappeler aux particuliers que rien ne vaut l’expertise et la connaissance de marché d’un professionnel de l’immobilier »
« J’ai commencé ce métier il y a effectivement plus de 27 ans, en tant que fondatrice et directrice d’une agence immobilière à Compiègne dans l’Oise. J’ai eu la chance de bien vendre cette agence à l’époque, avant de devenir directrice générale d’un groupe immobilier parisien au sein duquel j’ai managé une équipe commerciale » présente Agnès Derard. « Ma vie de famille m’a ensuite conduite à Bordeaux, où j’y ai créé une nouvelle agence « Agnès D. Immobilier ». Puis, de retour dans la capitale quelques années plus tard, j’ai créé mon agence « Les Parisiennes » avec un positionnement sur les biens de charme haut de gamme ».
À l’issue de cette belle tranche de vie, l’heure est venue pour elle de tirer un premier bilan professionnel. « Depuis toujours, je suis passionnée par mon métier. J’ai choisi de travailler de façon indépendante en créant ma propre agence, par choix et par liberté. Je suis convaincue que les agents immobiliers indépendants ont un véritable savoir-faire, une expertise. Et si j’aime le marché parisien, je n’en ai pas moins conservé mes valeurs d’origine provinciale, que je considère basées sur l’authenticité et la solidarité entre pairs ».
« Pourtant, depuis quelques années, je remarque que notre métier fait face à une totale révolution. Les comportements, tant des professionnels que des particuliers, évoluent. Je regrette que l’on s’éloigne parfois du terrain et de l’humain pour se fier à des expertises immobilières faites à distance, parfois erronées, pour rentrer plus de mandats et satisfaire les propriétaires. À mon sens, il est primordial de rappeler aux particuliers que rien ne vaut l’expertise et la connaissance de marché d’un professionnel de l’immobilier. C’est d’autant plus vrai dans un contexte économique qui se complexifie : les clients sont perdus et submergés d’informations diverses, alors qu’ils ont besoin d’y voir plus clair. Il est donc temps, à mon sens, de revaloriser la crédibilité des professionnels du secteur et notamment celle des agences de quartier ! » partage Agnès Derard.
« Je passe le flambeau à mon fils dans un contexte peu serein »
En tant qu’indépendante, la dirigeante des Parisiennes ne cache pas son inquiétude face au marché immobilier baissier. « Si nous avons déjà rencontré d’autres crises par le passé, celle-ci s’accompagne de surcroît d’une inflation qui peut mettre à mal la trésorerie des agences. Cela alimente une certaine inquiétude et l’ascenseur émotionnel qui fait déjà partie de notre métier, souvent bien plus précaire que l’on pense ».
Sa stratégie : se recentrer sur des acquéreurs qualifiés. « Je vais préférer avoir moins de négociations en cours, mais me concentrer sur les transactions que j’estime prioritaires, tout en essayant d’assouplir mes charges par ailleurs. L’inter-cabinet avec mes confrères me paraît également souhaitable s’il est fait dans de bonnes conditions et dans un partage équitable ».
Pour Agnès Derard, sécuriser le présent pour assurer l’avenir est d’autant plus important qu’elle envisage, d’ici quelques années, de passer le flambeau à son fils Keziah, formé au droit des affaires. « Je compte traverser la période difficile qui s’annonce avec lui et tirer parti de ses compétences et de son expérience internationale pour nous diversifier et nous associer à de nouveaux partenaires. Nous collaborons déjà avec un architecte et nous avons des projets aux États-Unis. Quand le contexte sera plus serein, je pourrais ainsi pleinement lui confier la direction de l’agence et pourquoi pas me tourner du côté de la décoration d’intérieur. ».
Elle conclut : « Nous avons traversé des tumultes dans ce métier et nous en traverserons d’autres. Je veux rester positive et je continue de mener de nouveaux projets ».
Journaliste de passion et juriste de formation, Alix Fieux aime aller à la rencontre des acteurs de l'immobilier pour découvrir les initiatives originales des agences et des entreprises qui renouvellent le secteur. Son deuxième sujet favori ? L’essor d’une nouvelle génération de ressources humaines qui concerne également les professionnels de la pierre, pour comprendre comment mieux recruter, manager et fidéliser leurs talents !
Auparavant, elle a également travaillé en tant que journaliste et responsable éditoriale pour différents médias et marques sur des sujets d'actualité variés.
Quelle belle synthèse si réaliste de notre activité. Revaloriser le métier et l’humain, cela semble logique pour accompagner nos clients dans leurs projets de vie. malheureusement ils se laissent berner pas des estimations surréalistes. Espérons que les choses vont s’assainir mais peut-être que la communication n’est pas assez importante pour défendre l’agence de quartier. Belle continuation à votre fils.
Par cecile, il y a 1 année
Quelle belle synthèse si réaliste de notre activité. Revaloriser le métier et l’humain, cela semble logique pour accompagner nos clients dans leurs projets de vie. malheureusement ils se laissent berner pas des estimations surréalistes. Espérons que les choses vont s’assainir mais peut-être que la communication n’est pas assez importante pour défendre l’agence de quartier. Belle continuation à votre fils.