Un marché déséquilibré, une demande locative qui explose, des difficultés d’accès au crédit, un enjeu de rénovation énergétique… La liste est longue et se résume en un mot : opportunités !
Quiconque débarquant d’un autre pays et scrutant le logement n’y verrait qu’opportunités. Il en va ici hélas tout autrement et on peut légitimement s’interroger sur la volonté de la puissance publique de créer les conditions incitatives pour les candidats à l’investissement privé.
Jugez plutôt. L’encadrement des loyers est anxiogène par nature. Les interdictions de louer (selon les cas) le sont également. La « greenflation », c’est-à-dire la hausse des coûts de construction ou de restructuration aux nouvelles normes, est concomitante à la baisse du pouvoir d’achat. La pénurie de certains matériaux, couplée à celle de la main d’œuvre, rend impossible la tenue du calendrier initial de la rénovation énergétique. Sept millions de logements sont concernés ! De nombreux bailleurs sont des retraités ou des « petits » propriétaires au pouvoir d’achat contraint pour rénover, sans être éligibles aux différentes aides. Attention à ne pas passer d’une carence énergétique à une carence économique et financière ! Douze millions de Français sont mal logés et le logement social ne remplit pas complètement sa fonction. Les investisseurs institutionnels reviennent depuis peu sur le marché, mais sans garantie d’y rester longtemps.
« Attention à ne pas passer d’une carence énergétique
à une carence économique et financière ! »
Restent donc les bailleurs privés qui ne se posent pas ce genre de questions et savent qu’ils envisagent ce placement pour longtemps, et pour cause ! C’est sans doute moins spectaculaire mais imaginons qu’un propriétaire sur dix achète un nouvel appartement : ce sont plus de deux millions de biens supplémentaires qui arrivent sur le marché.
Alors, comment mettre durablement des logements sur le marché ? Non pas en considérant que l’investissement immobilier, c’est de l’argent qui dort ! Non pas en pénalisant les candidats déjà propriétaires qui souhaitent investir en leur refusant le crédit nécessaire. Non plus en refusant de créer le statut de bailleur privé aux candidats investisseurs disposés à s’engager.
Et si nous revenions enfin à des considérations de bon sens ?
Réhabilitons l’acte d’investir au même titre que l’acte de construire
C’est aider les bailleurs d’aujourd’hui et inciter ceux de demain ! C’est également tracer le cercle vertueux de la constitution de son propre patrimoine ET de la mise à disposition de logements pour satisfaire la demande. À l’heure du grand débat sur les retraites, peut-être serait-il judicieux de rappeler comment et pourquoi l’immobilier est une solution majeure. Les bailleurs investissent pour deux raisons principalement : se procurer des revenus complémentaires à la fin de leur activité professionnelle et transmettre le capital à leurs ayants droit. Nul ne peut le nier.
Répétons ainsi que l’investissement immobilier est vertueux : c’est une épargne forcée, une action de long terme à l’abri des spéculations et du « stop and go » ; c’est un patrimoine transmissible, tangible et non délocalisable ; c’est une valeur d’échange qui résiste à l’inflation ; et c’est enfin un acte citoyen qui permet une offre locative plus importante.
Les bailleurs privés sont déterminants. Notre communauté professionnelle doit continuer à se battre afin qu’ils soient reconnus pour ce qu’ils sont : des agents économiques et sociaux de premier ordre !
Bernard Cadeau a débuté une carrière d’agent immobilier en 1979 en achetant une agence membre du réseau Orpi. Après avoir occupé différentes fonctions locales et nationales, il a dirigé Orpi France durant 18 ans dont 12 en qualité de président national.
Au cours de ces années, il s’est attaché à faire progresser la notoriété de la marque Orpi, sa performance commerciale, l’élargissement des métiers ainsi que son influence médiatique.
Homme de projets et de convictions, il s’est toujours attaché à raisonner globalement et dans l’intérêt de la profession. Il est ainsi Co fondateur du système de partage de mandats AMEPI, du portail Bien ici ;il a siégé au CNTGI .
Passionné par les sujets économiques, politiques et sociétaux, il intervient dans de nombreux débats ; il est le référent logement de l’Institut Sapiens.
Il est reconnu comme l’un des spécialistes du logement et de l’immobilier en France.
Il est également chroniqueur et conseil.
Il est enfin, à ce jour, Délégué général de Partage+, association dont l’ambition est de fédérer l’ensemble des systèmes de partage de mandats exclusifs ainsi que tous les professionnels qui ne partagent pas encore leurs mandats.