À l’occasion de sa 18e convention, le réseau de franchise Laforêt a dévoilé sa feuille de route pour les deux années à venir. Entretien avec Yann Jehanno, président de Laforêt France.
JDA : Comment le réseau de franchise Laforêt se porte-t-il ?
Yann Jéhanno : Nous avons profité des dernières années pour progresser dans tous les domaines. Le réseau Laforêt regroupe désormais 720 agences et 4 800 professionnels de l’immobilier. Nous venons de décrocher le trophée « Meilleure chaîne de magasins de l’année » ainsi que celui de « Meilleure franchise de l’année » dans la catégorie immobilier, pour la 4e année consécutive.
Depuis 12 ans, Laforêt est également le numéro 1 de la confiance chez les Français d’après l’IFOP. Cette confiance renouvelée de la part de nos clients est d’autant plus précieuse que nous étions la cible des néo-agences qui avaient juré de ringardiser les agences dites «traditionnelles». Aujourd’hui, non seulement ce modèle ne s’impose pas, mais les pure players abandonnent les uns après les autres leur promesse low cost, délaissant au passage leur principal argument. Cela conforte la légitimité de notre travail et de nos honoraires qui correspondent à une prestation complète : une expertise de proximité, une maîtrise de la réglementation, un accompagnement humain, un ensemble d’outils digitaux pertinents.
JDA : Comment s’est déroulée votre convention de septembre dernier ?
Y. J. : C’est la première fois que notre convention se déroulait en mode hybride. Nous avons réuni 1 500 professionnels en présentiel et des équipes par centaines en streaming. Cette 18e édition était particulière car nous avions dévoilé, en début d’année, notre nouvelle plateforme de marque.
Dans un contexte anxiogène, nous restons déterminés : en 31 ans d’expérience, nous avons connu de nombreux cycles de marché, nous y sommes habitués et préparés. Depuis sa création en 1991, Laforêt a toujours été une enseigne innovante, précurseur en matière de services : nous avons été les premiers à proposer une conciergerie en 2012 ou la possibilité de prendre rendez-vous en ligne en 2019. Nous sommes aussi en lien permanent avec la profession : adhérent au Medef, administrateur de Bien’ici, de Trampoleen (anciennement FF2i) et du Fichier AMEPI. Enfin, ce rassemblement fut aussi l’occasion de célébrer nos performances : en 2022, nous réaliserons un chiffre d’affaires de 330 millions d’euros.
JDA : Quelle est votre nouvelle feuille de route ?
Y. J. : Notre plan d’action pour les deux années à venir repose sur plusieurs piliers dont notre engagement en matière de responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Notre objectif est de mettre le développement économique des entreprises et du réseau au service du progrès social, dans le respect de l’environnement. Nous allons poursuivre notre action de reforestation en France et développer davantage la dimension sociale de notre action. Dans ce cadre, nous venons d’organiser une course solidaire au profit de la Fondation Abbé Pierre pour soutenir la lutte contre le mal-logement. Notre volonté est également d’assurer la parité au sein du réseau, qui dénombre 54 % de femmes. Enfin, nous tenons à élever nos standards de qualité en matière de satisfaction client, même si nous avons déjà la note moyenne de 4,5 sur 5, calculée à partir de nos 45 000 avis clients sur Google. Nous déploierons, dans les prochains mois, de nouveaux outils relationnels afin de favoriser les recommandations clients.
JDA : Allez-vous accélérer sur le volet digital ?
Y. J. : Le digital reste un moyen, nous ne devons jamais perdre le client de vue ! Notre objectif est de dématérialiser et d’automatiser les actions chronophages pour se concentrer sur l’essentiel : la relation clients. Nous travaillons également à identifier les meilleurs moments pour proposer notre accompagnement aux Français. Concrètement, nous aimerions contacter les Français à des moments clés de leur parcours immobilier. L’idée serait par exemple de démarcher un investisseur dont le précédent bien a déjà été amorti. Cela passe par plusieurs actions dont la qualification et l’exploitation de nos données, via notre département « business intelligence », ou la recherche de gains de productivité. En parallèle, nous cherchons à optimiser la manière dont nous collectons les datas, qui sont à la fois issues des agences, de notre site web mais aussi de nos réseaux sociaux, qui représentent désormais 10 % des contacts entrants.
« En 2022, nous réaliserons un chiffre d’affaires de 330 millions d’euros. »
JDA : Le réseau vient de fêter ses 31 ans. Comment souhaitez-vous le développer ?
Y. J. : Notre ambition est de couvrir tout le territoire français, donc d’affiner notre maillage afin d’atteindre le millier d’implantations à terme. Chaque année, nous recevons plus de 2 000 candidatures pour ouvrir une franchise Laforêt. Pour autant, nous ne sommes pas dans la course au développement. Notre volonté est plutôt de compléter le maillage existant. Nous visons notamment certaines métropoles comme Marseille, Lyon, Toulouse et Nantes, où nous voulons densifier notre présence. Les zones péri-urbaines, qui logent 30 % des Français, sont également dans notre ligne de mire. Tout comme certains espaces ruraux qui se sont révélés depuis la pandémie. Enfin, nous entendons poursuivre notre essor en outre-mer et à l’international. Quoiqu’il en soit, chaque nouvelle implantation est validée par nos outils de géomarketing. En étudiant, entre autres, les données démographiques, le parc immobilier ou l’historique des transactions, nous pouvons identifier les territoires les plus prometteurs.
JDA : Ce développement passera-t-il par une diversification de votre activité ?
Y. J. : Nous poursuivons la diversification initiée avec la gestion locative et la location. Aujourd’hui, nous gérons 60 000 logements en France et réalisons près de 25 000 locations par an. Il y a 18 mois, nous avons fait nos premiers pas dans le syndic de copropriétés. À l’avenir, et selon les bassins, nous aimerions que chaque agence Laforêt puisse offrir un service complet à ses clients comprenant la vente, la location, la gestion locative et le syndic de copropriété.
Nous voyons de nombreuses opportunités dans le marché qui se profile : des territoires à conquérir, des portefeuilles, des fonds de commerce et des murs à acquérir. Nous misons également sur l’affiliation d’agences indépendantes et de mandataires qui souhaitent établir leur propre agence et développer leur ancrage local.
Aurélie Tachot est une journaliste spécialisée dans l'immobilier, qu'elle aime aborder sous le prisme des innovations, notamment technologiques. Après avoir été rédactrice en chef de plusieurs médias spécialisés, elle collabore avec Le Journal de l'Agence afin de rédiger des articles d'actualité sur les acteurs qui font l'immobilier d'aujourd'hui et qui feront celui de demain.