Quelles sont les villes les plus impactées par la hausse des taux d’intérêt ? Meilleurs Agents décrypte l’impact de cette tendance haussière.
La solvabilité des ménages Français reste bonne
Alors que les taux plafonnent autour de 2,65 %*, les Français demeurent solvables pour l’achat d’un 50m2 puisqu’à date et tous territoires confondus, plus de 64 % des ménages sont en mesure d’acheter un bien de cette superficie. Toutefois, la hausse de +0,8 points des taux d’intérêt depuis janvier 2022 couplée à la hausse générale des prix de l’immobilier (+4,6 % en France sur la même période) n’aura pas été sans impact pour les ménages. « 7 ménages français sur 10 étaient solvables pour l’achat d’un T2 en début d’année, contre 64 % en octobre. Ce chiffre pourrait descendre jusqu’à 60 % début 2023, dans une hypothèse de taux qui nous semble crédible à 3,45 % et dans un contexte de hausse des prix à hauteur de 3 %. Autant d’éléments qui permettent de recontextualiser le pouvoir d’achat immobilier français, lequel demeure bon, même s’il existe de fortes disparités », analyse Barbara Castillo Rico, responsable des études économiques chez Meilleurs Agents.
Des disparités de solvabilité selon les territoires
Les zones rurales sont les plus épargnées avec une majorité de ménages en mesure d’acheter un bien de 50m2, malgré une hausse des prix de l’immobilier supérieure à la moyenne nationale. En métropole, l’accès à la propriété est moins aisé. Alors que plus de la moitié des ménages de deux adultes des 50 plus grandes villes de France étaient en capacité d’achat en début d’année, ils ne sont plus que 48 % en octobre. Une tendance qui s’amplifie dans les grandes métropoles, puisque seuls 37 % des ménages des 10 plus grandes villes de France** sont actuellement en capacité d’acheter un 50m2, soit une baisse de 7 points depuis janvier.
Une hausse des taux sensible pour Marseille, Rennes et Montpellier
Marseille, Rennes et Montpellier sont les villes où les ménages sont le plus impactés par la hausse des taux. Seuls 38 % des ménages de la cité phocéenne sont désormais en capacité d’acheter lorsqu’ils étaient encore près de la moitié (46,6 %) ce début d’année. Même constat pour les villes de Rennes avec 37,3 % des ménages jugés solvables (-7,7 points) et Montpellier avec 37,1 % (-7,2 points).
« Marseille fait figure de proue de ces métropoles dont le marché est en plein bouleversement. Ses prix immobiliers sont en forte expansion avec une hausse supérieure à 10 % depuis le début de l’année. À cela s’ajoute une forte pénurie de biens en vente. De quoi créer un état de tension qui va protéger le marché immobilier de la ville face à la baisse de la demande », analyse Barbara Castillo Rico.
Paris continue de faire classe à part : seuls 17,7 % de ses ménages sont en capacité d’acheter un appartement de 50m2. « La remontée des taux d’intérêt reste sensible dans la capitale puisque le pouvoir d’achat immobilier est parmi les plus faibles de France à 24m2 » ajoute Barbara Castillo Rico.
Quelles perspectives pour 2023 ?
La hausse des taux d’intérêt enclenchée en partie par la BCE pourrait atteindre 3,45 %*** d’ici le 1er janvier 2023. 6 ménages français sur 10 demeurent en mesure d’acheter un 50m2 dans ce scénario, mais les plus impactés d’entre eux seront ceux des grandes villes, puisque dans cette même hypothèse de taux :
– Seulement un tiers des ménages des 10 plus grandes villes de France (Paris exclue) posséderont les capacités financières pour l’acquisition d’un bien de 50m2 ;
– À Paris, 84 % des ménages seront alors exclus du marché ;
– Les demandes à Nice et Lyon seront très impactées, avec 21,1 % et 28 % des ménages en capacité d’achat.
*Taux Effectif Global (TEG).
**10 plus grandes villes de France, Paris exclue.
*** Hypothèse de taux (TEG) soutenue par Meilleurs Agents.