Après de grosses difficultés financières et la mise en place d’un plan de sauvegarde de l’emploi, la startup qui ambitionnait de redonner un second souffle aux syndics de propriétés est aujourd’hui obligée de revoir sa copie.
Créée en 2019 par Antonio Pinto et Jonathan Ratier, Bellman se voulait être un syndic innovant et professionnel avec pour objectif d’offrir plus de disponibilité, d’efficacité, de réactivité et de transparence aux copropriétaires, grâce à des outils digitaux. Depuis, la jeune pousse s’était attiré les foudres de la profession avec sa campagne de publicité quelque peu agressive. Et pour cause cette dernière représentait des copropriétaires qui ne se décidaient pas à changer de syndic, vêtus de tenues sadomasochistes. Une campagne provoquante qui avait valu à Bellman d’être attaqué en justice par l’Association des gestionnaires de copropriété (ANGC). Malgré trois levées de fonds qui lui avait permis de collecter 17 millions d’euros et une ambition sans borne, ce coup de communication n’aura donc pas suffi à Bellman pour arriver à ses fins, puisque celle-ci est désormais obligée de se réinventer.
Vers un modèle B2B
Forte de son expertise acquise en tant que syndic, l’entreprise devient un éditeur de logiciel et un fournisseur de services pour les syndics existants et en devenir, et passe ainsi d’un modèle B2C à un modèle B2B, avec toujours le même leitmotiv : améliorer le quotidien des copropriétaires. « Cette offre de simplification de la gestion de leurs tâches permettra aux syndics de mieux répondre aux attentes des copropriétaires tout en redonnant ses lettres de noblesse à un domaine de compétence difficile et peu valorisé », explique Jonathan Ratier, CTO et cofondateur de Bellman, dans un communiqué. Pour financer son nouveau business modèle, 3 millions d’euros ont été mobilisés après un tour de table auprès de Breega et du fonds suisse Lakestar.
Telle qu’elle a été conçue, l’offre de services et de logiciels de Bellman permet d’automatiser la plupart des tâches des différents métiers du syndic afin de faire gagner en moyenne, 1 heure de travail par jour. Une offre complémentaire, qui prévoit également de permettre aux gestionnaires de biens de pouvoir faire de la gestion locative en plus de leur mission de syndic, sera également lancée en janvier 2023.
Après avoir évolué pendant 10 ans au sein d'un groupe spécialisé dans les médias étudiants, l’orientation professionnelle et la gestion de carrière, en tant que rédactrice en chef adjointe, Stéphanie Marpinard a choisi de travailler à son compte et collabore depuis à différents médias. Ses domaines de prédilection sont entre autres l'immobilier, l'emploi et les ressources humaines.