Un marché porteur grâce aux avantages pour les locataires et les investisseurs.
Le coliving est une vraie innovation car on y vit différemment, non plus seul mais ensemble, en partageant les espaces communs d’une résidence avec des personnes que l’on ne connaît pas. C’est une rupture fondamentale pour le mode de vie, mais aussi pour la façon de gérer l’immobilier. Et pour cause, le coliving sort le logement du schéma «un logement, une personne » ou « un logement, une famille ».
Trois piliers : communauté, services, flexibilité
Le coliving, né aux ÉtatsUnis dans les années 2000, est un mode de vie à plusieurs qui regroupe des espaces privés et des espaces partagés, avec de nombreux services. Composées de dix à plusieurs centaines de logements, ces résidences neuves, décorées, meublées et équipées se divisent entre espaces privatifs composés d’une grande chambre, d’une petite cuisine, d’une salle de bain et d’espaces partagés avec salon, bibliothèque, terrasse, espace de coworking, salle de sport, etc. Des services sont proposés aux occupants comme un internet haut débit, le ménage, le linge, les cours de sport, la piscine, le sauna, un abonnement Netflix et une conciergerie.
Qui sont les colivers ?
Le coliving est avant tout un mode d’habitat axé sur la recherche de lien social. À ce titre, les jeunes actifs célibataires sont l’essentiel des occupants. Mais on y trouve également des actifs plus avancés, voire des jeunes seniors en fin de carrière et en préparation de leur retraite. Leur point commun ? Ils sont généralement en période de transition.
Des avantages évidents
Le coût total du logement est sans aucun doute un point fort. Pour l’équivalent d’un loyer dans un studio ancien et pas toujours de grande qualité, le locataire a une résidence neuve, moderne, bien décorée, avec inclus le chauffage, l’électricité, une connexion internet, le ménage et de nombreux services. Le bénéfice est là à la fois en coût total et en qualité. Pour la location, la caution et la garantie ne sont pas exigées.
Du côté de l’investisseur, propriétaire des murs, la haute rentabilité découle d’une meilleure optimisation des m² grâce à la mutualisation des espaces communs. La location se fait en mode Plug and Play via des plateformes comme Koloving.fr où la réservation, la signature du bail et le règlement se font en ligne de façon immédiate.
Un marché porteur qui va se structurer
Le nombre de personnes vivant seules ou en décohabitation augmente rapidement. Il est passé de 13 % à 20 % pour la tranche d’âge de 25 à 39 ans en vingt ans (source : BNP Paribas Real Estate). Tout laisse penser que la demande restera forte. On estime le cœur de cible à 500 000 personnes : des jeunes actifs (25 – 40 ans) célibataires avec un bon emploi, ouverts au coliving de longue durée. Aujourd’hui, c’est essentiellement un marché urbain présent dans les grandes agglomérations.
En 2021, on compte 8 300 places en France, contre 5000 en 2019. L’Ile-de-France représente environ la moitié du marché. Près de 4 000 nouvelles places sont en projet dans les métropoles françaises. La gestion est assurée par des opérateurs spécialisés qui sont, pour les leaders, The Babel Community, Urban Campus, Dovevivo, Colonies, Sharies. Les promoteurs immobiliers investissent également et Nexity, Bouygues Immobilier et Vinci Immobilier ont des projets en cours. On peut anticiper à terme une concentration du secteur. Le modèle économique est un investisseur propriétaire des murs, qui loue à un opérateur qui va sous-louer aux occupants. On notera que cette location échappe aux contraintes de la loi Alur, proportion de logements sociaux, et aux plafonnements de loyers car il s’agit de résidences services.
L’intérêt est fort et, d’après une étude de Cushman & Wakefield, l’investissement en coliving a attiré 455 M€ de capitaux en 2021, soit près de 15 fois plus qu’en 2020.
Hervé Parent, Associé de PBA - Property Business Accelerator.
Il a fondé en 2013, puis développé RENT- Real Estate & New Technologies, le salon des innovations et des nouvelles technologies pour l’immobilier.
Président de 2003 à 2013 de la Fédération française de l’Internet immobilier - FF2i et aujourd’hui associé de PBA – Property Business Accelerator société de conseils en innovation digitales pour l’immobilier
Diplômé HEC, Hervé Parent a dirigé le marketing de grandes sociétés de services immobiliers telles que Bourdais et Bazin. Depuis 1998, gérant du cabinet HP Conseils, il réalise de nombreuses missions dans le secteur de l’immobilier et plus particulièrement de l’Internet pour l’immobilier.
Conférencier, formateur et auteur de l’ouvrage « Le marketing de l’immobilier », Dunod.