L’emblème des professionnels de l’immobilier occupe une place de choix dans les agences.
Jean-Marc Torrollion, président de la FNAIM, y tenait beaucoup. « En 2017, avant d’être élu, j’ai mené une analyse sur les métiers d’agent immobilier, d’administrateur de biens et de syndic de copropriété. Je me suis aperçu qu’au sein de la loi Hoguet, nos métiers étaient décrits mais jamais nommés. J’ai obtenu, via des actions de lobbying, que les dénominations de ces trois métiers soient protégées par la loi Élan et réservées aux titulaires de la carte professionnelle. Cette avancée a permis de redéfinir l’architecture de la profession voulue par la loi Hoguet et de clarifier les pouvoirs des uns et des autres, alors qu’une grande confusion régnait chez les consommateurs entre les agents commerciaux et les agents immobiliers.
Pour faire connaître cette avancée, il nous fallait un emblème universel des titulaires de la carte professionnelle : VESTA est alors née », raconte-t-il. Depuis 2020, le secteur est en effet placé sous l’œil attentif de VESTA, la déesse romaine du foyer. Destiné à l’ensemble des professionnels titulaires de la carte T, G ou S – adhérents ou non aux syndicats professionnels – cet insigne a déjà trouvé sa place sur le fronton et les cartes de visite de 3 000 professionnels. « Nous pensons atteindre les 5 000 VESTA affichées d’ici la fin de l’année et les 10 000 d’ici
juin 2023 », indique Jean-Marc Torrollion. Si les ambitions de la FNAIM sont fortes, c’est que ce symbole, soutenu par les trois syndicats de la branche, constitue un rempart efficace à la désintermédiation du marché immobilier, qui s’accélère d’année en année.
«D’ici la fin de l’année, nous pensons atteindre les 5 000 VESTA affichées et les 10 000 d’ici juin 2023.», Jean-Marc Torrollion, président de la FNAIM
Un emblème qui pourrait devenir européen
Même s’il a d’emblée fait l’unanimité auprès de la profession immobilière, VESTA a connu quelques débuts difficiles. Jugé trop proche de l’insigne des notaires, l’emblème a connu des démêlés judiciaires avec le Conseil supérieur du notariat, qui craignait que l’emblème des professionnels de l’immobilier génère une confusion avec le sceau des notaires. Un an après la fin du litige, à l’issue duquel la FNAIM a dû revoir le graphisme de VESTA, Jean-Marc Torrollion reste positif. « Ce contentieux associé à la crise sanitaire nous a coupés dans notre élan. Nous avions déjà distribué, en l’espace de trois mois, plus de 2 500 VESTA, que nous avons dû remplacer. Mais nous sommes sortis de cette situation par le haut, en trouvant un accord amiable avec le Conseil supérieur du notariat », explique-t-il.
Aujourd’hui, Jean-Marc Torrollion se concentre sur les prochaines étapes : faire reconnaître l’insigne dans les textes afin de lui donner une assise encore plus forte. Ces prochains mois, VESTA pourrait également trouver un écho en dehors de nos frontières. « Notre démarche d’identification intéresse les autres pays européens qui partagent notre philosophie de défendre nos métiers. Afficher un insigne à l’échelle européenne permettrait, d’une part, de se démarquer des volontés de contournement de nos professions et, d’autre part, de contrer la montée en puissance des plateformes de désintermédiation », conclut-t-il.
Aurélie Tachot est une journaliste spécialisée dans l'immobilier, qu'elle aime aborder sous le prisme des innovations, notamment technologiques. Après avoir été rédactrice en chef de plusieurs médias spécialisés, elle collabore avec Le Journal de l'Agence afin de rédiger des articles d'actualité sur les acteurs qui font l'immobilier d'aujourd'hui et qui feront celui de demain.