En 2022, le Fichier AMEPI souhaite décupler sa force de frappe en partant à la conquête de nouveaux adhérents.
JDA : En mai 2021, vous avez été nommé président du Fichier AMEPI. Quel premier bilan dressez-vous ?
Cédric Lavaud : Je suis fier d’avoir tenu toutes les promesses qui avaient été évoquées il y a deux ans au cours de l’assemblée générale, alors que je n’étais encore que vice-président. La première était de faire de l’AMEPI une association de territoire, avec l’ALFA comme cœur battant et son président comme oxygène. Aujourd’hui, un cadre commun a été trouvé mais chaque territoire se l’approprie en fonction de son histoire et de sa culture du partage de fichiers. L’illustration la plus emblématique porte sur le partage des honoraires : chaque territoire peut le varier à sa guise.
La seconde promesse était de faire de l’AMEPI un bouclier face au marché entre particuliers. Plutôt que de freiner l’entrée des adhérents dans le fichier, nous l’avons facilitée afin qu’ils soient nombreux sur les territoires. La mise en application des règles a toutefois été durcie : nous avons par exemple créé un service de bonnes pratiques qui réalise des audits auprès des adhérents.
JDA : Quel est l’impact du Fichier AMEPI sur le business des agents immobiliers ?
C. L. : Pour mesurer cet impact, nous avons mené des analyses au sein d’un réseau qui s’est porté volontaire. Il ressort de cette étude que le pourcentage de mandats exclusifs a beaucoup évolué : de 26 % en 2006, il est passé à 58% en 2022. Au sein de ce réseau, une agence sur deux a ainsi adhéré au Fichier AMEPI. Le chiffre d’affaires moyen des agences adhérentes est supérieur de 81 619 euros comparé à celles qui ne le sont pas. Ces chiffres parlent d’euxmêmes. D’une part le Fichier AMEPI a permis aux professionnels de valoriser l’intérêt du mandat exclusif auprès de leurs clients. D’autre part il a aidé les adhérents à booster leur chiffre d’affaires.
JDA : Le Fichier AMEPI a-t-il pour ambition d’accueillir des réseaux de mandataires ?
C. L. : Le Fichier AMEPI s’adresse à tous les agents immobiliers et les professionnels de l’intermédiation immobilière qui souhaitent partager leurs mandats exclusifs avec leurs confrères. Nous recevons régulièrement des demandes de mandataires souhaitant devenir adhérents sous la délégation de la carte professionnelle de quelqu’un d’autre. Cependant, nous sommes très attachés à la réglementation de notre profession et nous reconnaissons comme adhérent le porteur de la carte professionnelle. Pour être adhérent, l’agent immobilier doit remplir trois conditions : être physiquement présent ou légalement représenté dans son ALFA, avoir un lieu qui lui permette de recevoir du public, pouvoir mettre à disposition du Fichier AMEPI son registre des mandats pour permettre d’éventuels contrôles. Notre objectif n’est pas de faire la guerre aux réseaux de mandataires, mais simplement de maintenir un haut niveau de qualité au sein de l’association.
JDA : Quels sont les nouveaux projets du Fichier AMEPI ?
C. L. : L’un de nos projets est de donner davantage d’autonomie aux ALFA en ce qui concerne leurs cotisations locales. Jusqu’ici, leur trésorerie était centralisée. D’ici quelques semaines, chaque ALFA pourra gérer sa trésorerie et ainsi bénéficier d’une plus grande souplesse dans son fonctionnement. Plusieurs de nos projets naissent également de l’AMEPI LAB, le groupe de réfl exion que nous avons créé en fin d’année dernière et qui entend donner la parole aux adhérents de l’association, tous les trimestres, sur des sujets opérationnels et prospectifs. Le prochain « LAB » portera sur le rôle du président de l’AMEPI. Enfin, nous aimerions également faire évoluer l’extranet de nos adhérents. D’ici trois ans, nous lancerons une seconde version de cet outil qui sera davantage centrée sur la communauté, qui fait partie de l’ADN du Fichier AMEPI, et non du bien.
JDA : Vos ambitions restent-elles inchangées ?
C. L. : Oui, l’ambition du Fichier AMEPI reste de constituer un rempart contre le marché des particuliers. Sa volonté œcuménique est donc de protéger son business. Nous souhaitons faire en sorte que nos adhérents soient présents en masse dans nos territoires. À la rentrée, lorsque nous aurons terminé d’assainir le Fichier et de recréer de la satisfaction auprès de nos adhérents, nous porterons une conquête de développement. Elle se fera par les localités : l’équipe nationale sera au service des ALFA. Nous viserons notamment les métropoles comme Lyon et Paris, qui se sentaient jusqu’ici peu impliquées dans l’association. Beaucoup d’ALFA sont en cours de création dans ces deux territoires. Notre objectif, c’est qu’il n’y ait plus de zone blanche en France et que nos adhérents deviennent des militants du Fichier.
Aurélie Tachot est une journaliste spécialisée dans l'immobilier, qu'elle aime aborder sous le prisme des innovations, notamment technologiques. Après avoir été rédactrice en chef de plusieurs médias spécialisés, elle collabore avec Le Journal de l'Agence afin de rédiger des articles d'actualité sur les acteurs qui font l'immobilier d'aujourd'hui et qui feront celui de demain.