Les Promoteurs du Grand Paris, un réseau regroupant 6 promoteurs immobiliers, Bécarré, Bricqueville, Cibex, MDH Promotion, Paris Ouest Promotion et Pierre Etoile, viennent de dévoiler dans un communiqué leurs solutions pour optimiser le recyclage urbain. Focus.
La loi climat et résilience du 22 août 2021 a sonné le glas de l’étalement urbain. D’ici 2030, le rythme d’artificialisation devra ainsi être divisé par deux pour atteindre le « Zéro artificialisation nette » (ZAN) en 2050. Une nouvelle donne qui oblige dès aujourd’hui les communes et les promoteurs immobiliers à repenser leur manière de construire la ville. « Pour dessiner la ville de demain, les professionnels de l’immobilier doivent s’emparer des friches industrielles, des immeubles de logements et de bureaux obsolètes pour les remplacer par des bâtiments neufs et économes en énergie. Le recyclage urbain permet d’embellir la ville et de rééquilibrer le nombre de logements et de bureaux sur le territoire des communes », explique Philippe Jarlot, président des Promoteurs du Grand Paris.
Dans cette optique, l’ensemble des promoteurs du réseau réalise en ce moment de nombreuses études qui devraient permettre de lancer de nouvelles opérations mixtes neuves intégrant le recyclage et la réhabilitation dans les trois prochaines années.
Préserver le patrimoine existant
Parmi les solutions proposées par les Promoteurs du Grand Paris : reconstruire sur la ville. A Cormeilles-en-Parisis, Bécarré a ainsi démarré la transformation de l’ancienne clinique du Parisis en une résidence de 39 logements avec un pôle médical pour 10 praticiens en rez-de-chaussée. Même philosophie à Saint-Ouen-sur-Seine où Bricqueville a installé son siège social et un espace de coworking après avoir effectué la réhabilitation de l’ancienne usine du fabricant d’appareillages électriques pour automobile Labinal. « Ce type d’opérations permet de préserver le patrimoine existant ; élément qui n’est pas neutre pour obtenir le soutien de la commune et des riverains », constate ainsi Philippe Jarlot.
Se servir des friches industrielles
Autre piste à explorer pour les Promoteurs du Grand Paris : les friches industrielles qui possèdent un réel potentiel constructif, capables de ramener des quartiers entiers à la vie avec l’arrivée de nouveaux habitants et de nouvelles entreprises. Dans cette optique, Bricqueville participe à la création d’un écoquartier de 70 hectares sur l’ancienne friche ferroviaire des Groues à Nanterre. L’objectif ? Faire sortir de terre, dès 2023, 4 500 logements, des groupes scolaires, un campus d’enseignement supérieur de 2 000 étudiants et des commerces. Le site de l’ancienne cimenterie d’Aubergenville est, quant à lui, appelé à accueillir 121 logements, d’une résidence seniors et de commerces artisanaux. « De telles opérations ne sont possibles que s’il y a une véritable volonté politique. Si l’Etat souhaite préserver son patrimoine, il faudra aider les promoteurs, en facilitant l’acte de construire », prévient Philippe Jarlot.
L’écueil ? Le coût des opérations de recyclage urbain. La transformation d’immeubles obsolètes est en effet plus onéreuse, de l’ordre de 20 à 30 %, que leur destruction.