La nouvelle édition du bulletin météo des taux du courtier en prêt immobilier CAFPI vient de sortir et force est de constater que la tendance se confirme depuis quelques mois : les taux d’intérêt continuent à grimper. Décryptage.
« Depuis le début de l’année 2022, nous observons des taux d’intérêt immobilier qui progressent toujours un peu plus chaque mois. Cette tendance haussière s’explique par une résurgence d’inflation, initialement liée à la sortie de crise sanitaire puis aggravée par la crise en Ukraine et ce qu’il convient d’appeler le 3ème choc énergétique », explique Olivier Lendrevie, le président de CAFPI. Si les derniers chiffres d’inflation publiés par la BCE ne sont guère rassurants, avec + 7,4 % sur un an à l’échelle de l’UE, et en particulier + 44 % sur l’énergie et + 8 % sur les produits alimentaires de base, la hausse des taux sur les crédits immobiliers reste néanmoins contenue. « En avril, nos clients ont obtenu en moyenne : 1,13 %, contre 1,02 % le mois dernier, sur 15 ans ; 1,21 %, contre 1,11 % le mois dernier, sur 20 ans et 1,39 %, contre 1,30 % le mois dernier sur 25 ans », précise Olivier Lendrevie.
Des taux toujours attractifs malgré tout
Ainsi, selon les taux affichés par les partenaires bancaires, les meilleurs profils peuvent encore aujourd’hui obtenir des taux qui restent très intéressants malgré leur progression : 0,80 %, contre 0,78 % le mois dernier, sur 15 ans ; 0,90 % sur 20 ans, stable par rapport au mois dernier ; 1,13 %, contre 1,04 % en mars dernier, sur 25 ans. « Nos clients peuvent donc se financer à des taux inférieurs à 1 %, ce qui est historiquement très rare », souligne le président de CAFPI.
Un durcissement de l’accès au crédit
A noter tout de même que la hausse des taux de crédit pratiqués peut temporairement créer des effets d’éviction pour les ménages dont le coût de l’assurance-emprunteur est élevé, du fait de leur âge ou de problèmes de santé. Par ailleurs, l’entrée en vigueur prochaine de la loi Climat et Résilience, qui implique dans un certain nombre de cas d’intégrer le coût des travaux de rénovation dans les plans de financement présentés aux banques, n’est également pas sans conséquence. Ainsi, le taux d’endettement maximum de 35 % imposé par les normes du Haut Conseil de Stabilité Financière est à ce jour un facteur limitant pour de nombreux projets. Les niveaux d’apport personnel se montent désormais à 19 % de la valeur des projets en résidence principale, soit 54 300 € en province et 82 400 € en région parisienne.