Le 1er janvier 2022, Guillaume Martinaud a succédé à Christine Fumagalli au poste de président de la coopérative ORPI. Interview.
JDA : Quel a été votre parcours avant d’être élu président d’ORPI ?
Guillaume Martinaud : Cela fait 30 ans que je suis agent immobilier, dont 25 ans chez ORPI ! J’ai débuté en tant que conseiller immobilier. Après avoir repris une agence, je suis devenu président d’un groupement d’intérêt économique ORPI dans l’Ouest parisien. Puis, j’ai intégré le conseil de gérance du réseau. Mon parcours a donc été celui d’un coopérateur : j’ai beaucoup participé aux groupes de travail du réseau. Après avoir fait un tour de France afin de rencontrer tous les associés, j’ai été élu président, le 29 juin dernier, avec 61 % des voix.
JDA : Pourquoi vous êtes-vous présenté à ces élections ?
G. M. : En tant que président, je souhaite redonner du sens au mot « coopérative ». Mon ambition, c’est que les associés s’approprient encore plus leur réseau. Même si elle fait partie de son essence, cette dimension collaborative mérite d’être amplifiée. J’ai compris par exemple que les associés de province voulaient influer davantage sur les décisions. Je souhaite donc porter la voix de mes confrères. Le fait de continuer à exercer en tant qu’agent immobilier à Capbreton est un atout : cela me permet de ne pas perdre la réalité du terrain.
«Je souhaite que chaque agence soit à moins de 2 heures d’un centre de formation.» Guillaume Martinaud, président de la coopérative ORPI
JDA : Quelles seront vos premières actions ?
G. M. : Mon premier chantier sera de renforcer le volet formation du réseau. Nous disposons de plusieurs parcours que j’aimerais enrichir, afin qu’ORPI soit reconnu comme un réseau de référence, de par les compétences des 8000 hommes et femmes qui y travaillent. Je souhaite notamment que chaque agence soit à moins de 2 heures d’un centre de formation. D’ici la fi n de l’année, nous devrions donc en ouvrir 8 afin d’arriver, à terme, à une vingtaine de centres répartis sur tout le territoire français.
JDA : Allez-vous continuer à outiller vos agents immobiliers ?
G. M. : Oui, ma volonté est de moderniser nos outils métiers. En 2015, nous avons été le premier réseau à proposer la signature électronique. Nous souhaitons aller plus loin afi n de faciliter la manière de travailler de nos conseillers immobiliers. L’objectif, c’est de leur apporter une galaxie d’outils accessibles depuis le terrain, par exemple via un smartphone, pour réaliser des photos, rédiger des compromis de vente… À l’heure où nos clients estiment eux- mêmes leurs biens, nous souhaitons sécuriser leurs prix et renforcer nos partenariats avec des acteurs de la PropTech spécialisés dans la data.
JDA : Comment voyezvous évoluer le marché immobilier en 2022 ?
G. M. : Cette année, nous serons attentifs au retour – ou non – de l’inflation. Pour l’instant, la tension est toujours là : les demandes continuent d’affluer, notamment dans les villes moyennes comme Limoges et Pau, où nous signons un volume de compromis important. 2022 est une année électorale : en tant qu’acteur de la cité, ORPI fera donc entendre sa voix durant la campagne, pour favoriser l’accès des Français au logement. La Loi Climat & Résilience va, de mon point de vue, dans ce sens : elle devrait remettre sur le marché de la location des biens qui en étaient sortis.
Aurélie Tachot est une journaliste spécialisée dans l'immobilier, qu'elle aime aborder sous le prisme des innovations, notamment technologiques. Après avoir été rédactrice en chef de plusieurs médias spécialisés, elle collabore avec Le Journal de l'Agence afin de rédiger des articles d'actualité sur les acteurs qui font l'immobilier d'aujourd'hui et qui feront celui de demain.