Pour booster l’apport personnel des jeunes actifs, investir du capital à leurs côtés est un vrai coup de pouce pour faciliter leur accès à la propriété. C’est justement la stratégie de la start-up Virgil. Rencontre avec son co-fondateur Keyvan Nilforoushan.
Depuis le 1er janvier 2022, les nouvelles conditions d’octroi de prêt immobilier décidées par le Haut Conseil de stabilité financière sont entrées en vigueur. Pour de nombreux particuliers, et notamment pour les primo-accédants qui envisageaient de se lancer, c’est un frein immédiat, un obstacle supplémentaire qui les éloigne un peu plus de leur rêve d’acquisition. Pourtant, devenir propriétaire de son logement reste une ambition pour de nombreux jeunes actifs qui y voient un moyen de sortir du cercle locatif et d’avancer dans la vie. « Malheureusement, 82 % des 25 – 34 ans sont bloqués par manque de moyens financiers, faute d’un apport initial suffisant, et pour ceux qui ont la chance de concrétiser un achat, c’est bien souvent grâce à un apport familial» constate Keyvan Nilforoushan à l’appui d’un sondage OpinionWay.
Afin d’imaginer une solution à ce problème générationnel, cet entrepreneur à succès — déjà visible dans le paysage de l’hospitalité depuis plusieurs années avec la jeune pousse Onefinestay — s’est associé à Saskia Fiszel pour fonder Virgil : une Fintech qui co-investit du capital aux côtés des jeunes actifs et vise à faciliter leur accès à la propriété.
Un système de co-participation à l’achat
Concrètement, la stratégie de Virgil repose sur un système de co-participation à l’achat. « Nous nous associons avec des jeunes actifs porteurs d’un projet d’acquisition et possédant déjà une base de revenus solide, afin de leur fournir un complément d’apport : cela revient à leur donner le coup de pouce qui leur manquait pour acheter l’appartement dont ils rêvaient, sans avoir à faire de concession sur la surface ou la localisation du bien acheté » présente Keyvan Nilforoushan. « Ce n’est pas un prêt mais un investissement au capital immobilier, que nous opérons dans la limite de 20 % du prix du bien et de 100 000 euros d’apport. Par exemple, lorsque nous co-investissons à hauteur de 10 % du prix du bien, Virgil détient une quote-part de 15 % et ce ratio est proportionnel à hauteur de notre participation » précise le fondateur.
Aucun loyer n’est demandé aux propriétaires, qui prennent en charge de façon classique les taxes, frais et éventuels travaux liés à l’appartement. Alors, comment la start-up se rémunère ? Elle perçoit sa quote-part au moment de la revente du logement, laquelle peut être librement décidée par les propriétaires à tout moment dans un délai de dix ans après l’achat. Si au terme de ce délai décennal les propriétaires n’ont pas vendu, ils rachètent la part de Virgil au prix du marché.
« En 2021, nous avons réussi une belle levée de fonds de 3 millions d’euros que nous avons directement investis dans les projets de nos jeunes acquéreurs, aujourd’hui propriétaires » se réjouit M. Nilforoushan.
La start-up a également levé des fonds auprès d’investisseurs immobiliers, désireux d’investir dans le secteur résidentiel pour obtenir de meilleurs rendements tout en s’épargnant les contraintes de la gestion locative.
Un rôle de courtier pour proposer de l’accompagnement financier
De plus, chacun sait que le parcours d’une acquisition immobilière n’est pas aisé et à ce titre, les jeunes actifs ne sont pas toujours bien informés. « C’est justement pour cette raison que nous ne nous contentons pas d’être co-investisseurs : nous accompagnons les jeunes actifs dans toutes les démarches de financement de leur projet, grâce aux compétences juridiques et financières complètes que nous réunissions » ajoute l’entrepreneur. « Virgil tient en fait un réel rôle de courtier pour permettre aux acquéreurs de franchir tous les obstacles d’accès au crédit, dans les meilleures conditions ».
Une future collaboration avec les agences immobilières ?
Enfin, après deux premières années d’existence rythmées par des confinements répétés, Virgil compte bien décupler sa croissance en 2022 : elle s’est fixée un objectif de 100 transactions mensuelles.
Pour y arriver, elle envisage notamment la mise en place de partenariats avec des agences immobilières volontaires. « Au fil de nos multiples dossiers, nous avons été amenés à travailler avec de nombreux agents immobiliers, qui, tout comme nos clients, ont apprécié notre rôle de « facilitateur » pour accélérer le financement des transactions. Nous aimerions donc travailler en collaboration avec des agences dans une logique gagnante réciproque, sans jamais perdre de vue notre mission : celle d’aider les jeunes actifs à devenir propriétaires» conclut Keyvan Nilforoushan.
Journaliste de passion et juriste de formation, Alix Fieux aime aller à la rencontre des acteurs de l'immobilier pour découvrir les initiatives originales des agences et des entreprises qui renouvellent le secteur. Son deuxième sujet favori ? L’essor d’une nouvelle génération de ressources humaines qui concerne également les professionnels de la pierre, pour comprendre comment mieux recruter, manager et fidéliser leurs talents !
Auparavant, elle a également travaillé en tant que journaliste et responsable éditoriale pour différents médias et marques sur des sujets d'actualité variés.