A moins de 6 mois du premier tour des élections présidentielles, Meilleurs Agents a décidé d’analyser l’évolution du pouvoir d’achat immobilier des Français sous la Ve République. Chocs pétroliers, crise des subprimes, Covid19… Quelles crises ont véritablement impacté le secteur immobilier et quel est le pouvoir d’achat immobilier des Français en 2021 comparé à celui des années 60 ? Décryptage.
Malgré la hausse continue des prix de l’immobilier, les Français peuvent acheter en 2021 plus grand qu’il y a 50 ans. Ainsi, le pouvoir d’achat immobilier des Français se maintient depuis 2017 à des niveaux supérieurs à 60 m2 pour un revenu disponible médian des ménages équivalent à 2 525 € aujourd’hui. Soit un pouvoir d’achat immobilier avec le niveau le plus élevé de la Ve République. « Cette situation s’explique par un environnement des taux d’emprunt immobilier à des niveaux historiquement bas depuis quelques années (inférieur à 2 % depuis 2017). Ce qui a suffi pour neutraliser la hausse de prix (+ 14,5 %) plus importante que celle de revenus (+ 11,2 %) pendant la période », explique Barbara Castillo Rico, Responsable des études économiques chez Meilleurs Agents. A contrario, 1982 a enregistré le pire record pour le pouvoir d’achat des ménages français puisque cette année-là, il atteint son plus bas niveau de la Ve République avec seulement 24 m2. La conséquence des 2 chocs pétroliers et de la forte inflation qui en a découlé et un taux d’intérêt à 18 %. A noter également que pendant la 2e partie des années 80, les prix vont augmenter de 60 % en 8 ans.
L’euphorie immobilière des années 90
Dans les années 90, la situation s’inverse. Les revenus augmentent plus fortement que les prix, qui restent stables, avec 16 % contre 1 %. Quant aux taux d’emprunt, ils continuent de diminuer : 9,3 % en 1993 jusqu’à 5,2 % en 1999. Les ménages français vont ainsi gagner pas moins de 23 m2 et atteindre 64 m2 de pouvoir d’achat immobilier. Une situation qui ne va cependant pas durer face à la flambée de l’immobilier dans les années 2000, qui sera elle-même stoppée par la crise des subprimes. En 2008, l’Europe est ainsi touchée par la crise financière initiée aux États-Unis résultant du financement immobilier généralisé aux ménages les moins solvables. Cette crise va freiner la forte augmentation de l’indice des prix de l’immobilier en France, qui perd -7,2 % en 1 an avec un volume de transactions annuel particulièrement bas qui frôle les 500 000 transactions en 2009. Un chiffre bien loin des plus d’1,2 millions de transactions atteints en 2021.