Trop souvent négligé, le montant de la taxe foncière représente pourtant un critère non négligeable dans l’argumentaire de vente d’un agent immobilier au vu des nombreuses disparités existantes selon les villes. Quelles sont celles où elles pèsent le plus lourd ? Quel est son impact sur la rentabilité locative ? Focus sur l’enquête réalisé par Meilleurs Agents au sein de 11 grandes villes de France.
Une grande disparité selon les villes
En matière de taxe foncière, toutes les villes ne sont pas logées à la même enseigne, loin de là. Parmi les mieux loties, avec 11,6 €/m2, 12,6 €/m2 et 12,9 €/m2, Lyon, Strasbourg et Paris enregistrent les taxes foncières les moins lourdes au m2. A l’opposé, Montpellier, Bordeaux et Toulouse sont les villes les plus impactées avec plus de 17 €/m2. A type de logement égal, le montant de la taxe foncière fait un véritable grand écart en fonction des villes. Ainsi, pour un T3 de 65 m2, les Montpelliérains paient 1 177 €, contre 735 € à Lyon. Même situation pour un T2 à Paris, pour lequel la taxe foncière s’élève à 508 € pour une surface de 40m2, quand elle est de 864 € à Bordeaux.
Une taxe foncière plus chère pour les petites surfaces
A noter que quelle que soit la ville, en moyenne la taxe foncière rapportée au m2 est plus élevée de 36 % pour les studios, dont le montant avoisine les 18,2 €/m2, que pour les grands logements, T4 et plus, avec 13,4 €/m2. « Cette inégalité s’explique d’une part par le fait que le calcul de la taxe foncière se fait par tranche de surface. Ainsi, les 20 premiers mètres carrés d’un bien sont toujours les plus chers, et la surface supplémentaire bénéficie d’une taxation allégée. D’autre part, elle dépend aussi de la conception du bien : l’architecture de l’immeuble, la qualité de la construction, les équipements, etc. Ainsi, la structure du parc de chaque ville pourrait jouer un rôle », explique Barbara Castillo Rico, responsable des études économiques chez Meilleurs Agents. Ainsi, rapportée au mètre carré, la taxe foncière est en moyenne 63 % plus chère à Montpellier qu’à Lyon et 47 % plus chère à Montpellier qu’à Paris.
Rentabilité locative : une répercussion inégale
La taxe foncière concerne la quasi-totalité des 58 % de ménages propriétaires chaque année et impacte plus ou moins lourdement leurs finances et la rentabilité de leur investissement locatif. En termes de rendement locatif, il existe une forte inégalité au niveau des villes. Ainsi si à Paris, le montant de la taxe foncière équivaut à 14 jours de location d’un logement, à Lyon le rapport est de 21 jours, et jusqu’à 30 et 31 jours pour Nice et Lille, soit un mois complet. Avec 40 et 38 jours de location nécessaires pour couvrir la taxe foncière, ce sont Montpellier et Toulouse qui s’en sortent aujourd’hui le moins bien. « Au moment de réaliser un investissement locatif, les Français s’appuient en général sur des indicateurs comme le taux et le nombre d’années de crédit ou encore le montant du loyer moyen à venir. Ils oublient souvent la part de la taxe foncière dans leur calcul, il sera pourtant important à mesurer au regard de ses répercussions sur la rentabilité locative ! », conclut Barbara Castillo.