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Recentrer le fichier AMEPI autour de l’adhérent.

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Changement de présidence pour le Fichier AMEPI. Cédric Lavaud prend les rênes de l’association et lance plusieurs réformes. Interview.

photo : cedric lavaud 2

JDA : Dans quel contexte avez-vous été élu président du Fichier AMEPI au mois de juin dernier ?

Cédric Lavaud : Pendant un an, j’ai travaillé avec Olivier Alonso, qui occupait le poste de président. Ce binôme avait été validé par le  conseil d’administration du Fichier AMEPI. Nos profils étaient complémentaires : il avait une hauteur de vue, du fait de sa fonction de président de réseau et j’avais la vision du terrain, après avoir été adhérent et président d’un groupe d’Animation Locale du Fichier AMEPI, que nous appelons « ALFA ». Lorsqu’Olivier Alonso a souhaité se recentrer sur son réseau, nous avons donc organisé une nouvelle élection. J’ai été élu président et Laurent Vimont vice-président.

JDA : Quelle sera votre mission en tant que président ?

C. L. : Ma mission est celle du conseil d’administration, en l’occurrence : recentrer le projet autour de l’adhérent, notamment via un  discours de réappropriation. Concrètement, mon travail est de rasséréner l’ensemble, notamment en rappelant la nature du Fichier  AMEPI et en s’assurant de sa bonne compréhension par les adhérents. Le Fichier AMEPI est une association. Par définition,  c’est un outil non cessible où les jeux d’entrée au capital et les OPA sont impossibles. Le réel patron de l’association, c’est l’adhérent. Ceux qui la  gouvernent sont les 220 animateurs ALFA, qui se réunissent en assemblée générale. Ce statut d’association nous permet de replacer cet  objectif au cœur des esprits.

«Sans l’intelligence de ceux qui ont créé le Fichier AMEPI, nous aurions connu le même sort que les hôteliers avec Booking, qui  phagocyte 30 % de leur marché.» Cédric Lavaud Président du fichier AMEPI

JDA : Quelle est l’ambition du Fichier AMEPI ?

C. L. : La mission originelle du Fichier AMEPI est de concentrer l’offre d’intermédiation professionnelle pour mettre en avant le mandat  exclusif sur les territoires et ainsi faire rempart au marché du particulier à particulier. Le Fichier AMEPI n’est donc ni un super réseau, ni un centre de formations, ni un lieu de convivialité chargé d’organiser des événements festifs. C’est une entente de professionnels  concurrents qui ont à cœur de préserver les intérêts de leur profession. Mon travail, ces prochains mois, sera de communiquer sur le fond  du projet, donc d’avoir un discours de vérité sur la nature du Fichier AMEPI avec les adhérents.

JDA : Quelle est votre cible ?

Le Fichier AMEPI est représenté dans 12000 villes en France.

C. L. : Le Fichier AMEPI s’adresse à tous les agents immobiliers et les professionnels de l’intermédiation immobilière qui souhaitent  partager leurs mandats exclusifs avec leurs confrères afin de permettre à leurs clients d’avoir accès à une base démultipliée de mandats. Notre conseil d’administration s’est positionné sur le fait que notre modèle n’est pas adapté aux agents mandataires. Le Fichier AMEPI  est aujourd’hui plébiscité par 20 000 utilisateurs, répartis dans 4 000 agences immobilières. C’est un chiffre que nous souhaitons  doubler. Nous préférons toutefois passer plus de temps à définir le Fichier AMEPI que d’arriver à cet objectif, de sorte que nos  adhérents soient tous convaincus et satisfaits.

JDA : Quelles sont les nouvelles règles qui ont été choisies ?

C. L. : Il ne s’agit pas de nouvelles règles à proprement parler mais d’une inversion de vapeur. En réformant le système, nous souhaitons  donner un cadre aux ALFA et leur laisser de l’autonomie pour gérer leurs adhérents au quotidien. Jusqu’ici, il y avait par  exemple une volonté de la part des professionnels de l’immobilier de filtrer les adhérents à l’entrée. Je suis contre ce principe : il faut  que ces professionnels acceptent que l’ensemble des agents immobiliers de leur territoire puissent adhérer. Je souhaite plutôt qu’on ouvre les vannes à l’entrée et qu’on laisse aux ALFA le soin de réguler la sortie si jamais les règles ne sont pas respectées, en fonction de  la réalité de leurs marchés. Car, pour qu’une ALFA soit forte, il faut qu’elle soit représentative en nombre sur son marché.

 

JDA : Quelles sont ces modalités de sortie ?

C. L. : Ce qui gangrène le Fichier AMEPI, ce sont les agences qui ne respectent pas les règles, notamment qui adhèrent uniquement pour légitimer le mandat exclusif auprès de leurs clients. Or, pour que le Fichier AMEPI soit un fi chier de partage de mandats exclusifs,  il faut avoir soi-même des mandats à partager. Jusqu’ici, cette condition n’était pas vérifiée. Et lorsque ça l’était, c’était les  ALFA qui avaient en charge de trouver les dysfonctionnements et de les rapporter au siège, ce qui provoquait de l’inconfort.  Aujourd’hui,  c’est le devoir du siège de faire appliquer cette règle. Nous avons donc créé un organe de contrôle qui sera bientôt renforcé  par des auditeurs. Son rôle est de transmettre aux ALFA un rapport de dysfonctionnement. Libre à eux de sanctionner ou non  l’agent immobilier, par exemple en précisant le nombre de fautes avant lesquelles il peut se faire exclure. Cette règle a été bien reçue en  assemblée générale. Sur les 220 présidents d’ALFA votants, 160 étaient représentés et 158 ont été en faveur de ce projet de réforme.

JDA : Quelle est, selon vous, le nombre minimum de mandats exclusifs qu’une agence doit avoir pour intégrer le Fichier AMEPI ?

C. L. : Nous avons mis en place un système qui calcule le minimum de mandats requis par agence. Toutefois, nous ne préconisons  aucun nombre. Dans ce cas là aussi, c’est l’ALFA qui place le curseur où il le souhaite. C’est à lui de décider s’il souhaite être plutôt  élitiste ou permissif. Notre outil montre aux ALFA ceux qui sont en dessous et au-dessus de leur minimum requis et leur permet ainsi  de demander le départ d’une agence en toute connaissance de cause. À titre d’information, dans un ALFA qui fonctionne bien, les  agences immobilières affichent un taux de mandats exclusifs d’environ 80 %.

JDA : Quels autres projets allez-vous mener d’ici la fin de l’année ?

C. L. : Notre second chantier d’envergure, c’est de professionnaliser l’intégration de nos adhérents via un système structuré et « marketé  ». Nous proposerons par exemple aux responsables régionaux de transmettre aux patrons des agences adhérentes les  oordonnées des nouveaux arrivants pour favoriser leur collaboration sur le terrain. Nous devons nous rappeler que le Fichier AMEPI est  une excellente opportunité de préserver le métier d’agent immobilier. Sans l’intelligence de ceux qui l’ont créé il y a 15 ans, nous aurions connu le même sort que les hôteliers avec Booking, qui phagocyte 30 % de leur marché.

 

Aurélie Tachot

Aurélie Tachot est une journaliste spécialisée dans l'immobilier, qu'elle aime aborder sous le prisme des innovations, notamment technologiques. Après avoir été rédactrice en chef de plusieurs médias spécialisés, elle collabore avec Le Journal de l'Agence afin de rédiger des articles d'actualité sur les acteurs qui font l'immobilier d'aujourd'hui et qui feront celui de demain.
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