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Comment mesurer la vulnérabilité des bâtis aux risques d’inondation ?

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Dominique Boussuge, Expert Technique et Scientifique en ouvrages bâtis et ouvrages d’art, Pathologiste international et formatrice en immobilier, fait le point sur la vulnérabilité des bâtis aux risques d’inondations.

photo : PHOTO PORTRAIT

Réchauffement climatique et urbanisation intensive ont des conséquences… De plus en plus de bâtiments ont à souffrir d’inondation.

La vulnérabilité des bâtis au risque d’inondation s’apprécie à l’importance des conséquences des agressions que vont subir les bâtis, lorsqu’ils sont partiellement ou totalement immergé. La loi “Barnier” du 2 février 1995 a instauré le Plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPRNP) qui concerne l’occupation des sols et certaines dispositions constructives. Dans le cas d’inondation, on parlera de Plan de Prévention du Risque Inondation (PPRi). Il est opposable aux Plans locaux d’urbanisme (PLU) ou aux Plans d’occupation des sols (POS).

L’influence sur la vulnérabilité des bâtis

Les paramètres d’une inondation qui influent sur la vulnérabilité des bâtis sont :

  • la hauteur d’eau,
  • la durée d’immersion,
  • la vitesse du courant d’immersion,

La hauteur de l’eau

La hauteur de l’eau peut déstabiliser et endommager la structure du bâti, à travers la poussée qu’elle génère sur les murs.

La durée d’immersion

La durée d’immersion est un facteur d’aggravation des dommages. Elle favorise la diffusion de l’humidité dans les murs par phénomènes de capillarité et la dégradation des matériaux par gonflement ou hydrolyse.

Le placoplatre, pour une durée d’immersion de :

  • moins d’une journée : il y a 20 % de chance qu’il soit endommagé,
  • de 2 à 3 jours : il y a 50 % de chance qu’il soit endommagé,
  • plus de 3 jours : il y a 100 % de chance qu’il soit endommagé.

Il en est de même pour l’assise des fondations et la stabilité des bâtis si la vitesse d’immersion est élevée.

La vitesse du courant d’immersion

Une vitesse de courant élevée (supérieure à un mètre par seconde) augmente les dommages sur la structure des bâtis. Elle aggrave l’équilibre des murs par pressions sur les parois du bâtiment entre l’extérieur et l’intérieur. En érodant le sol au droit des bâtis, elle affouille le sol d’assise des fondations en créant une décompression et le bâti peut aller jusqu’à son effondrement. Apres 1 semaine d’immersion, une étude de sol doit être effectuée impérativement afin de contrôler la stabilité des fondations et de son sol d’assise .

Comment réduire la vulnérabilité des bâtis face aux inondations ?

Il existe deux stratégies pour réduire la vulnérabilité d’un bâti : Résister ou Céder !

  • “résister” : empêcher la pénétration de l’eau dans le bâtiment ;
  • “céder” : laisser l’eau entrer dans le bâtiment et prendre toutes les précautions à la limitation de l’endommagement.

Dans les 2 cas, la hauteur de l’eau maximale doit être inférieure à 1 mètre car au-delà, les pressions exercées sur la structure du bâti créent des désordres entraînant son instabilité.

A vérifier au retrait de l’eau

Au retrait de l’eau, il faut vérifier :

  • le comportement de la dalle, fissures, soulèvement partiel, afin de prévenir les risques liés à la poussée d’Archimède.
  • des fissures sur les murs et sur les éléments de la structure (linteaux, appuis, poteaux, poutres…) qui seraient le signe de tassements différentiels, et en particulier de défauts d’appui des éléments porteurs et d’une décompression du sol d’assise des fondations.
  • des fissures sur les dallages sur terre-plein,
  • des fontis (trou en sol) ou des affaissements du terrain apparents à proximité du bâtiment.

Dans les cas énumérés ci-dessus, des mesures conservatoires doivent être prises pour assurer la stabilité du bâti.

L’assurance et les inondations

La loi du 13 juillet 1982 impose que le contrat d’assurance multi-risques habitation ou multi-risques immeuble garantisse les conséquences d’une catastrophe naturelle.

 

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