Frédéric Simon, fondateur de Keymex, plaide pour la reprise des visites immobilières en toute sécurité grâce à un parcours client repensé et des mesures sanitaires renforcées.
Dans cette crise que nous traversons, il me semble primordial de ne pas oublier tout d’abord que nous travaillons dans un secteur d’activité privilégié et protégé. Privilégié car contrairement à d’autres secteurs d’activité, nous ne subissons pas une gestion de stock lourde qui occasionne des pertes d’argent considérables. Nous avons la garantie de percevoir nos honoraires, versés par officiers ministériels et donc n’avons pas de nécessité à faire appel à des services de recouvrement.
Vous connaissez la citation qui dit « Quand l’immobilier va, tout va » ? Elle est exacte. L’immobilier représente pour l’Etat des sommes colossales par les droits de mutations (5 à 6% du prix d’un bien) et la TVA collectée sur chaque commission. Quand le secteur se porte bien, n’oublions pas que c’est aussi toute une activité économique connexe qui vit : Les sociétés de courtage en prêt, d’assurances, de déménagement, les artisans du bâtiment, les photographes immobiliers…. L’ensemble de ces acteurs réalisent une bonne partie de leur CA à partir de la transaction ou encore de la location. A chaque changement de locataire ou de propriétaire, c’est tout un pan de l’économie française qui bénéficie d’investissements pour que les opérations se réalisent.
Protégé car notre profession n’est pas dirigée par des groupes, des multinationales ou des sociétés monopolistiques, contrairement à d’autres secteurs. C’est une multitude d’entrepreneurs indépendants qui composent notre secteur d’activité. Il y a quelques années, la crise des subprimes nous a permis de nous rapprocher, de nous fédérer et d’améliorer le service client. On s’aperçoit d’ailleurs de cette force dans la crise que nous vivons. Elle génère une capacité de rebond et d’adaptation sans précédent. Nous en avons encore eu la preuve lors de notre dernier échange avec le bureau de la FNAIM et l’ensemble des dirigeants des réseaux adhérents. Nous avons pu définir ensemble notre communication auprès des forces de vente de manière à informer précisément sur les actions réalisables dans le cadre de la relation commerciale. Les syndicats que sont l’UNIS et la FNAIM travaillent en collaboration avec l’ensemble de la profession afin que nous soyons tous le relais des bonnes pratiques et que nous continuions à travailler et améliorer notre service client dans le respect des mesures sanitaires dictées par le gouvernement.
Pour une reprise des visites avec des mesures drastiques
Tout d’abord, je reste optimiste face à ce nouveau confinement, et ce quelque qu’en soit sa durée. Mais je pense qu’il est complétement possible de mettre en place un protocole nous permettant de continuer les visites au sein des biens sans faire prendre de risques en terme de propagation du virus à qui que ce soit. Notre profession est tout à fait en mesure de le faire. Nous avons une parfaite maitrise du parcours client dans l’immobilier, lors d’une visite d’un bien, contrairement aux supermarchés, par exemple où il est difficile de prévoir le cheminement client. Les visites des biens peuvent se faire sans la présence des propriétaires. Les conseillers peuvent se munir de kit acquéreurs incluant gants, masques, gel, surchaussures… , définir au préalable un sens de circulation et donner des instructions claires de ne toucher à rien pour éviter tout contact. C’est d’ailleurs ce que nous avons mis en place dans le protocole Keymex dès la sortie du premier confinement, le 11 mai.
Le logement un maillon essentiel
Autoriser les visites acquéreurs est aussi un élément de préservation de l’économie qui gravite autour de l’immobilier. Mais au-delà de l’économie, n’oublions pas que le logement est essentiel. Être en bonne santé, se nourrir et avoir un toit sont des besoins de base. Certains ont des mutations professionnelles, d’autres sont en situation de détresse de par de la précarité ou des violences physiques. Si tous les projets s’arrêtent, pour certains les issues pourraient s’avérer catastrophiques. L’immobilier, ce n’est pas qu’une question de famille qui s’agrandit !
Il est essentiel que les politiques entendent notre demande et réfléchissent de nouveau à la question.
N’oublions pas non plus que nous avons des outils de dématérialisation à notre disposition : Signature de mandat, offres, compromis, actes authentiques…. qui éliminent les interactions physiques. Il n’y a aucune raison de ne pas permettre à la profession d’effectuer les visites. Je vais même plus loin. En autorisant les visites, on permet à notre secteur de continuer son activité et donc les aides de l’Etat qui nous sont à ce jour allouées pourraient être reversées à des secteurs en souffrance, comme les commerces de proximité par exemple. Ce sont dans des moments comme celui que nous vivons qu’il est primordial de prendre des décisions dignes de sens associant sécurité maximale et soutien de l’économie.
Un marché porté par la demande
Le marché immobilier reste dépendant des marchés financiers à financer les transactions. Les banques sont des acteurs majeurs de notre marché. Nous avons une stabilité des prix avec certes, quelques fluctuations, mais qui n’empêchent en rien les transactions. Nous l’avons constaté à la sortie du confinement avec des mois records. Il n’est pas impossible que nous revivions le même scénario.
Je ne détiens pas de boule de cristal. Mais selon moi, les prix en 2021 resteront relativement stables car la demande est là. Bien sûr, comme toujours c’est le marché qui va se réguler en fonction des banques. C’est aussi pour cela que nous devons soutenir nos banques pour qu’elles financent des projets entrepreneuriaux grâce à la politique européenne, à la Banque européenne et grâce nos dirigeants pour faire face à cette période. Les particuliers ont besoin des banques et les professionnels aussi.
Les banques influent les marchés sans en être la principale cause.
Le crédit est une chose et l’économie réelle une autre,même si les intérêts des deux arrivent à se rencontrer.
Par BASSU, il y a 4 années
Les banques influent les marchés sans en être la principale cause.
Le crédit est une chose et l’économie réelle une autre,même si les intérêts des deux arrivent à se rencontrer.
Par Salima, il y a 4 années
Analyse pertinente, objective et légitime.
Par Fougere, il y a 4 années
Parfaite analyse ! Bravo Frederic Simon
Par Fabrice, il y a 4 années
Je ne le pense pas, vous ne pouvez pas empêcher les visiteurs de toucher à tout, voire pire d’enlever leurs masques.