Les Français, qu’ils soient des professionnels de l’immobilier ou des particuliers, appellent de tous leurs voeux une levée de l’interdiction des visites. D’après une étude réalisée par SeLoger depuis le reconfinement, plus de la moitié (56 %) des Français seraient disposés à se rendre dans un logement – pendant le reconfinement – afin de le visiter si on les y autorisait.
Le confinement de mars dernier a incontestablement accéléré la digitalisation du secteur de l’immobilier : signatures – à distance – avec le notaire, visites en visio… Mais alors que nous voilà reconfinés, force est de constater que la visite virtuelle montre ses limites. Parce qu’elle ne donne qu’un aperçu d’un bien, la visio-visite ne permet pas, à elle seule, de déclencher un acte d’achat ou de location…
» L’étude SeLoger réalisée avec Opinion Way montre la place déterminante des visites physiques dans un parcours d’achat ou de location. Sans les visites, le parcours immobilier risque in fine de se bloquer. Cela ne sert à rien de laisser les notaires, les banques et les courtiers immobiliers ouvrir, si les transactions ne peuvent se réaliser car il manque cette étape déterminante, qui confirmera l’envie de se lancer et déclenchera l’acte. Les propositions faites par les professionnels pour renforcer encore plus les mesures sanitaires et ainsi assurer la sécurité de tous lors de ces visites sont une démarche qui est à la fois positive et réalisable », souligne Séverine Amate, porte-parole chez SeLoger.
Les visites – en présentiel – restent interdites
Si les agents immobiliers peuvent réaliser des estimations, procéder à des état des lieux ou encore prendre des mandats, il leur est interdit de faire visiter – physiquement – un logement. Seules les visites virtuelles (l’agent immobilier filmant le bien à l’aide de son smartphone) sont autorisées.
« Dans cette période où l’épidémie explose, nous sommes obligés de restreindre au maximum les interactions sociales pour permettre au système de santé de tenir et cela inclut les visites. Les visites virtuelles permettent pour l’heure de présélectionner des biens et nous verrons si l’on ré-autorise les visites en présentiel au prochain point d’étape. Mais à ce stade, il n’y a pas de dérogation prévue pour les visites, mêmes si elles sont urgentes », avait ainsi expliqué Emmanuelle Wargon, la ministre déléguée au Logement.
La visio-visite : nécessaire mais insuffisante
Seulement voilà, la visio-visite permet, certes, de donner un aperçu d’un bien mais elle ne saurait, à elle seule, suffire à déclencher un acte d’achat ou de location chez le visio-visiteur. Selon l’étude réalisée auprès de plus de 1 000 Français, seulement 14 % des interrogés se disent prêts à acheter ou à louer un bien qu’ils n’auraient visité qu’en distanciel, c’est-à-dire par écrans interposés et 84 % des personnes interrogées auraient besoin de se rendre – physiquement – sur place avant de prendre une décision.
Il ressort donc de cette étude que l’impression qui se dégage d’une visite virtuelle, tout en permettant d’avancer sur son projet immobilier, doit le plus souvent être validée par une autre visite, bien réelle, cette fois. En revanche, parce qu’ils sont des « digital natives » qui ont biberonné au numérique, les Milléniaux (les moins de 35 ans, Ndlr) sont 28 % à se dire prêts à signer l’acte de vente ou le contrat de location d’un logement qu’ils n’auraient visité qu’en visio.
Bon à savoir
8 % des Français signeraient un compromis à la suite d’une visite virtuelle.
7 % des Français apposeraient leur signature sur le contrat de bail d’un bien qu’ils se seraient contentés de visiter virtuellement.
Si on les autorisait à nouveau, les visites seraient plébiscitées !
C’est peu dire que les Français, qu’ils soient des professionnels de l’immobilier ou des particuliers, appellent de tous leurs voeux une levée de l’interdiction des visites. D’après l’étude, depuis le reconfinement, plus de la moitié (56 %) des Français seraient disposés à se rendre dans un logement – pendant le reconfinement – afin de le visiter si on les y autorisait. Plus précisément, ce sont 44 % des futurs acquéreurs et 28 % des candidats à la location qui s’empresseraient de visiter (physiquement !) le bien. Bien sûr, si les visites venaient à être autorisées, les gestes barrières et le protocole sanitaire (maintien de la distanciation sociale, application régulière de gel hydroalcoolique, port du masque, etc.) devraient être plus que jamais respectés et tout écart sanctionné.
Méthodologie : Sondage OpinionWay pour SeLoger réalisé auprès de 1 015 personnes personnes majeures représentatives de la population française. L’échantillon étudié a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence.