Au surlendemain du confinement, la location meublée ne s’est jamais aussi bien portée dans de nombreuses agglomérations de l’Hexagone. Au point qu’elle en vient à faire de l’ombre aux locations vides traditionnelles et aux locations saisonnières de courte durée. Le point avec une étude SeLoger.
SeLoger a souhaité analyser l’évolution de l’offre locative meublée dans 10 grandes agglomérations françaises et il s’avère que le volume d’annonces de biens meublés affiche une hausse exponentielle dans diverses agglomérations. Des villes où la pratique de la location meublée de courte durée était très répandue.
» L’étude SeLoger montre que le volume d’annonces de meublés dans des villes comme Bordeaux, Nice ou Paris enregistre une hausse historique. Et ceci est encore plus marqué concernant les annonces de studios à louer. A Bordeaux par exemple, c’est 91% d’annonces de meublés en plus et +134% pour les studios. Encore faut-il que la demande puisse absorber cette arrivée massive de biens meublés sur le marché ? », souligne Séverine Amate, Porte-Parole chez SeLoger.
Locations meublées : 91 % d’annonces supplémentaires à Bordeaux
L’étude SeLoger met en évidence la forte hausse du volume d’offres à Bordeaux avec + 91 % d’annonces de meublés supplémentaires sur les mois de juin, de juillet et d’août 2020 par rapport à 2019) et le recul (- 11 %) du nombre d’annonces de locations vides. La situation est similaire dans deux autres grandes agglomérations : l’augmentation atteint 84 % à Nice et 67 % dans la capitale.
En comparaison, sur la même période, les annonces de locations vides reculent de 3 % dans la préfecture des Alpes-Maritimes et leur hausse se limite à 7 % à Paris. Enfin, sur les trois derniers mois, au global, en prenant en compte l’intégralité des annonces locatives disponibles sur SeLoger, l’offre de biens à louer reste relativement stable avec + 2,6 % pour les locations vides et + 3,7 % pour les biens meublés.
Loyers des meublés : + 12 % à Bordeaux
Concernant les loyers, si l’on compare entre elles la période allant du 11/05 au 31/08/2020 et celle allant du 11/05 au 31/08 de l’année dernière, il ressort que les loyers bordelais des meublés – tous biens confondus – affichent une forte hausse : +12 % ! Dans le même temps, les montants des loyers reculent de 10 % à Rennes, de 3 % à Strasbourg et de 4 % à Nice. Sur l’année, cette fois, les loyers des meublés progressent de 10 % à Annecy (+ 0 % pour les locations vides) mais ils chutent de 22 % à Rennes (+ 3 % pour les locations nues).
Studios meublés : l’offre bondit de 60 % à Toulouse !
Si l’on s’intéresse aux studios loués meublés et que l’on exclut les autres typologies de logements, il est intéressant de constater que les annonces ont bondi de 60 % à Toulouse (vs + 5 % pour les locations vides,) de 69 % à Nice (vs + 4 % pour les studios loués nus), de 91 % à Paris (vs + 17 % pour les studios vides), de 134 % à Bordeaux (vs – 16 % pour les studios loués vides), de 28 % à Amiens (vs 3 % pour les studios vides) et de 73 % à Lille (vs – 9 % pour les studios loués nus).
Au global, en prenant en compte l’intégralité des annonces de locations de studios publiées sur SeLoger, ceci représente une évolution du nombre d’annonces de studios meublés de +25% sur les 3 derniers mois par rapport à l’année dernière.
Pour les locations meublées, l’heure de la revanche a-t-elle sonné ?
Un temps boudées, les locations meublées signent un retour fracassant ! Plusieurs facteurs permettent d’expliquer cette accélération. Tout d’abord, la crise du Covid les ayant privés de leurs locataires, bon nombre de propriétaires ont transformé leurs locations touristiques de courte durée en locations meublées. De nombreuses ex-locations saisonnières sont ainsi venues grossir les rangs des locations meublées, contribuant ainsi à augmenter l’offre disponible.
D’autre part, et alors que nous traversons une période d’incertitude économique, il peut être utile de rappeler que les loyers des locations meublées sont, le plus souvent, entre 15 et 20 % plus élevés que ceux des locations vides. De même, la rentabilité d’une location nue peut être jusqu’à deux fois moins importante que celle d’un meublé. D’un point de vue fiscal, opter pour la location meublée plutôt que pour la location nue permet d’amortir son bien. En effet, sont alors pris en compte l’achat des meubles garnissant le logement, les frais de gestion ainsi que les intérêts d’emprunt. Il est également important de préciser que si le turn-over tend à être plus élevé pour une location meublée que pour une location vide, le risque de vacance locative, quant à lui, est moins important.
Enfin, la souplesse de gestion qu’offre la location meublée est incontestablement un atout majeur dans son jeu et compte pour beaucoup dans l’engouement que ce type d’investissement locatif connaît actuellement. Contrairement à ce que prévoit la loi dans le cas des locations saisonnières, le propriétaire d’un bien loué meublé n’a aucune autorisation administrative à demander auprès de la mairie. D’autre part, au bail – reconductible par tacite reconduction – d’un an de la location meublée est venu s’ajouter un autre contrat de location, le bail-mobilité. S’il ne peut être reconduit, ce bail se caractérise toutefois par une durée personnalisable (de un an à dix mois). Reste à savoir si cette arrivée massive de biens meublés sur le marché trouvera preneur…