Le confinement a accéléré la transformation digitale du secteur immobilier : c’est le 1er enseignement de l’étude* réalisée par Opinion System auprès des professionnels du marché.
Signature électronique, visite virtuelle, estimation gratuite à distance, avis clients… La crise sanitaire a poussé de nombreux agents immobiliers à s’intéresser à de nouveaux outils pour poursuivre leur activité et maintenir le lien avec leur clientèle jusqu’au déconfinement. Pour autant, la « démocratisation » engagée du digital – loin d’être absolue – traduit des réalités différentes correspondant à des niveaux de maturité variés selon la taille des agences ou leur statut (indépendant ou appartenance à un réseau).
Du B.a.-ba du digital…
A l’heure du tout-digital, rares sont les agences immobilières à ne pas faire rimer leur stratégie commerciale avec optimisation de leur visibilité sur internet : avec 98% d’agence équipées d’un site web ou en passe de l’être et 96% d’un compte sur les réseaux sociaux, assurer une vitrine performante et attractive en ligne est devenu un prérequis incontournable pour les professionnels.
D’autres évolutions technologiques ont progressivement convaincu les professionnels, tels que :
La dématérialisation des documents liés à la gestion des biens, considérée aujourd’hui par plus de 8 agences sur 10 (83%) comme indispensable.
Le développement de la signature électronique est une avancée majeure pour 87% des agents immobiliers, leur permettant de réaliser plus d’actes à distance, et donc de gagner en rapidité et en efficacité. Un point sur lequel l’Etat a montré une certaine réactivité, en autorisant par décret début avril la réalisation d’actes notariés à distance, dérogeant ainsi temporairement à la règle exigeant la présence physique des parties.
La visioconférence a démontré son intérêt pour près de 7 agences sur 10 (69%) pour maintenir le lien avec les collaborateurs, les clients actifs ou potentiels. Durant le confinement, le numérique a représenté une alternative essentielle, pour poursuivre un certain niveau d’activité.
… à l’hétérogénéité de l’adoption des outils numériques
Une partie des agents immobiliers se sont aussi adaptés aux attentes et aux nouveaux usages des particuliers.
Les visites virtuelles ont démontré leur pertinence pour 58% des agents immobiliers, en permettant à des potentiels acheteurs de découvrir des biens en toute sécurité depuis leur domicile.
D’autres outils ont également fait une percée en raison des contraintes de distances, de façon plus mesurée, comme la réalisation d’état des lieux à distance, intéressante pour près d’1 agence sur 2 (47%).
Si ces nouvelles solutions devraient s’imposer dans le secteur pour devenir la norme dans les prochaines années, du fait de leurs nombreux avantages (gain de temps, d’économies, etc.), pour autant, ce phénomène de digitalisation recouvre des réalités différentes. L’écart entre les plus petites agences (moins de 5 collaborateurs) et celles de plus de 10 collaborateurs est particulièrement important concernant l’adhésion à l’état des lieux numériques (36% des petites contre 74% des grosses). Dans une moindre mesure, la différence est sensible entre les agences indépendantes et celles membres de réseaux (42% vs 51%). Même constat sur l’estimation gratuite à distance, pratiquée par 45% des petites agences contre 78% pour les plus de 10 collaborateurs (50% des indépendants contre 60% des réseaux).
« Le marché de l’immobilier a été très touché avec la fermeture brutale des agences dès l’annonce du confinement, l’impossibilité d’organiser des visites ou de signer des actes courant mars, observe Jean-David Lépineux, fondateur d’Opinion System. Pour autant, la plupart des agents immobiliers ont su réagir et s’adapter dans un contexte compliqué, notamment en adoptant des outils numériques qui correspondaient déjà à des attentes fortes chez les particuliers. Cette crise sanitaire aura été un accélérateur de cette tendance digitale que l’on observe depuis peu au sein de la profession. Les petites agences ont également besoin de suivre ce mouvement, elles sont les plus impactées aujourd’hui et auront besoin de ces outils pour se renforcer. »