Face à la difficulté pour les Parisiens de se loger, le logement occupe évidemment une place centrale dans la campagne pour les élections municipales. Zoom sur le programme logement des candidats à Paris et sur les propositions de l’UNIS.
Avec des prix qui flambent et une pénurie de biens partout en France, le logement est LA question préoccupation des Français ! Les candidats aux élections municipales des 15 et 22 mars prochains l’ont bien compris. Et à Paris, ville qui perd 11 000 habitants par an au profit de la banlieue ou de la province, les propositions foisonnent pour rendre le logement plus abordable.
Durcir le ton face aux plateformes de location de courte durée
A Paris, Anne Hidalgo (PS), la maire sortante aux coudes à coudes avec Rachida Dati et Agnès Buzyn, continue à stigmatiser les plateformes de location de courte durée. Décidée à durcir le contrôle des plates-formes de location touristique entre particuliers et à réduire encore le nombre de nuitées autorisées via Airbnb, elle a eu une nouvelle idée : elle propose d’organiser un référendum pour que les Parisiens s’expriment. Rachida Dati (LR), Cédric Villani et Danielle Simonnet (LFI) sont aussi favorables à une réduction du nombre de nuitées autorisées.
Unis (ou presque) sur l’encadrement des loyers
La question de l’encadrement des loyers réintroduit à Paris en juillet 2019 par Anne Hidalgo divise forcément les candidats … Evidemment, la maire sortante y est favorable, tout comme Cédric Villani (ex-LREM). Rachida Dati (la candidate LR), elle, y est opposée. Si elle est réélue, Anne Hidalgo promet d’aider les locataires à faire respecter l’encadrement des loyers par les propriétaires. David Belliard (EELV) veut lui suivre l’exemple de Berlin et geler les loyers – « dans un premier temps pendant cinq ans ». Danielle Simonnet (LFI) souhaite, elle, pour faire baisser les loyers, permettre à la capitale de « récupérer la compétence sur la fixation des loyers ».
Des mesures irréalistes
Anne Hidalgo souhaite également remettre 30 000 logements du parc privé sur le marché à des loyers de 20 % inférieurs à ceux du parc privé. Une mesure qui, autant le dire, tout de suite, aurait un coût exorbitant ! Sa solution ? Libérer 20 milliards d’euros pour « cette production de logements locatifs abordables ». De son côté, Rachida Dati envisage, elle, pour aider les classes moyennes à se loger de leur allouer une aide de 1200 euros par an pendant trois ans à l’arrivée d’un nouvel enfant. Un coût évalué à 20 millions d’euros par an.
La densification : une mesure écologique pour Anne Hidalgo
Et dans la surenchère, Anne Hidalgo continue… Bien qu’elle se soit engagée à planter 170 000 arbres, elle veut aussi construire : 6 000 nouveaux logements vendus à « moitié prix », dans le courant de la mandature, grâce à la dissociation du bâti et du foncier (bail réel et solidaire). Et, si tous les candidats sont d’accord pour atteindre 25 % de logements sociaux d’ici 2025 (conformément à la loi Solidarité et renouvellement urbain, dite SRU), la maire sortante veut aller plus loin et atteindre « 30 % de logements sociaux en 2030 ».
Opposé à cette densification outrancière, David Belliard (EELV) veut lui « racheter, rénover des immeubles », « transformer des bureaux en logements et lutter contre les logements vacants ».
L’UNIS dévoile ses dix propositions aux élus
Pour un logement efficace et performant :
Rénovation énergétique des logements : améliorer la prise en compte des parties communes des copropriétés et des éléments d’équipements communs (chauffage, isolation, etc.) dans les dispositifs d’aides
Pour un logement de qualité pour tous :
Lutte contre les copropriétés dégradées : faciliter l’identification des copropriétés dégradées et proposer des solutions de rénovation
Déploiement du permis de louer : engager une démarche partenariale et un label pour reconnaître les logements loués par l’intermédiaire des professionnels de l’immobilier
Contrôles innovants : pour le contrôle externe des immeubles (technique, sécurité du bâti), permettre l’usage des drones dans des délais de préavis raisonnable
Pour un logement sans discriminations :
Une charte locale de lutte contre les discriminations :
Insérer dans tout mandat (location, gestion, vente) une clause rappelant l’engagement des parties à ne pratiquer aucune forme de discrimination
Afficher dans l’ensemble des locaux des sociétés exerçant les activités régies par la Loi Hoguet, un rappel de la loi et un engagement du ou des titulaires de la carte professionnelle à ne pratiquer aucune forme de discrimination : le modèle sera à déterminer
Pour un logement cohérent avec les objectifs d’aménagement :
Reconnaître le rôle des professionnels de l’immobilier pour le respect des règlementations liées aux logements touristiques
Accompagner le déploiement du programme Action Cœur de Ville et la valorisation des commerces et des logements anciens en cœur de ville
Pour un logement vert et favorable à la nature :
Participer aux mesures de verdissement des espaces publics via
Le développement de la place de la Nature dans les copropriétés (espaces verts, jardins partagés,…)
Une information accrue sur le tri, le recyclage et les modalités d’enlèvement des déchets
Pour un logement solidaire :
Plan Canicule : favoriser l’échange des données autour de résidents à risques en cas d’épisode caniculaire
Pour un logement accessible pour les jeunes :
Garantie Visale : faciliter le déploiement du dispositif pour les jeunes locataires via le dispositif Visale