Même si les termes « d’intelligence artificielle » font partie de notre vocabulaire courant depuis plusieurs années, rares sont ceux qui savent précisément les définir. Pourtant, cette technologie a déjà un impact dans le domaine de l’immobilier, et son influence n’est amenée qu’à s’accentuer.
« Il existe certainement autant de définitions de l’intelligence artificielle que de participants à cette conférence ». Face à une centaine de personnes, Alexandre Barillet préfère mettre en garde sur ce que n’est pas l’intelligence artificielle plutôt que sur ce qu’elle est. Pendant quarante-cinq minutes, le co-fondateur d’In Principio s’attache à expliquer le fonctionnement d’une technologie qui, si elle est encore mal comprise et assez sur-estimée, n’en est pas moins intéressante pour les pros de l’immobilier
« Les machines restent encore franchement bêtes »
Les simples termes « d’intelligence artificielle » sont trompeurs, selon la définition que l’on entend de l’intelligence. Une machine n’est en effet pas capable d’apprendre seule : « Les machines sont encore franchement bêtes : elles restent très limitées dans leur autonomie », explique Alexandre Barillet, c’est à dire que leur capacité de prise de décision est quasiment nulle. Aucun logiciel n’est encore capable, par exemple, de faire preuve d’empathie envers un acquéreur immobilier pour comprendre ses envies, et les machines ne risquent donc pas de remplacer le contact humain entre un particulier et un pro avant de longues années.
Une phénoménale capacité d’analyse de données
Là où la machine est imbattable, en revanche, c’est dans l’analyse des données d’un cercle fermé. Les algorithmes ont aujourd’hui appris à analyser des données d’un circuit clos pour en faire ressortir des cohérences invisibles à l’œil humain.
Ainsi l’entreprise First, aux États-Unis, a-t-elle conçu un logiciel capable d’explorer en profondeur les données laissées sur Facebook par les « amis » ou les « suiveurs » d’une agence immobilière. En fonction de ce que postent les utilisateurs, de ce qu’ils aiment, partagent, commentent, ou de ce à quoi ils s’abonnent, le logiciel est capable de déduire les particuliers les plus à-même de procéder à un achat ou une vente immobilière, en comparant leur activité à celles des précédents vendeurs & acquéreurs. « Les corrélations auxquelles parvient la machine sont quasiment impossibles à prévoir, prévient Alexandre Barillet. Le logiciel parvient à déduire des points communs entre des individus de profils très divers que personne ne penserait à comparer : des célibataires, des personnes avec et sans enfants, de classes sociales très différentes… » Une fois identifiées les clients susceptibles d’acheter ou de vendre, l’algorithme fait remonter les profils à l’agent immobilier, qui n’a plus qu’à cibler sa publicité.
L’intelligence artificielle, enfin, est en train de faire ses preuves dans l’analyse d’un terrain donné : les algorithmes sont aujourd’hui capables de compiler et comparer des données comme la criminalité, la délinquance, la qualité de desserte par des transports en communs ou les constructions en cours pour déterminer avec précision quel quartier va prendre de la valeur, et au contraire, lequel sera amené à en perdre.
Par Carole VEGA, il y a 6 années
Surprenant, intrusif, mais efficace… Il faut surtout savoir utiliser l’analyse de données à bon escient…