Les étudiants de l’IMSI module numérique ont exploré pendant une année les innovations et les pratiques digitales des professionnels de l’immobilier. Ils en ont fait leur mémoire. Complets, fouillés et très instructifs, vous pouvez les découvrir dans cet article.
L’IMSI (Institut du Management des Services Immobiliers) confirme l’attrait des étudiants pour le module dédié au numérique en Master 2. L’objectif de ccette formation unique dans l’immobilier ? « Couvrir tous les sujets du numérique dans l’immobilier (promotion, construction,immobilier résidentiel…), afin de doter les futurs professionnels de connaissances appliquées aux nouvelles technologies», précise Christophe Voiret, expert immobilier numérique et responsable du module imaginé Henry Buzy-Cazaux, président de l’IMSI. Au programme : rencontre avec des startups, visite de la Station F et découverte des toutes dernières technologies impactant les domaines de l’immobilier.
A l’issue de ce module de 130 heures de formation, une douzaine d’étudiants (tous volontaires), ont rendu leur mémoire et présenté la synthèse de leurs sujets d’étude à l’occasion d’un jury auquel participait le Journal de l’Agence en juin dernier. La qualité des exposés a démontré que ces futurs professionnels actuellement en alternance pouvaient devenir de véritables experts des technologies et apporter dans les entreprises une connaissance pratique et une vision éclairée sur les innovations du secteur et leurs bénéfices pour les organisations. Les sujets suivants ont fait l’objet d’une étude approfondie sur l’année, le JDA vous livre une synthèse des travaux et vous donne accès aux mémoires réalisés.
La blockchain est un système cryptographique complexe, qui permet de renforcer la confidentialité de la vie privée. Les informations ne sont plus stockées sur un système centralisé mais sur un ensemble de points décentralisés.
Champs d’applications de la blockchain : Gérer des registres : comme une banque peut le faire en gérant les transactions et en s’assurant que les fonds sont disponibles, décentraliser l’information, utiliser des contrats intelligents (smart contract), améliorer la sécurité et échanger des valeurs.
La blockchain supprimera-t-elle les intermédiaires ? La question est pertinente puisque la désintermédiation est un des buts de la blockchain. Toutefois la blockchain n’est pas capable de remplacer le côté humain d’une expérience client ou les conseils que les professionnels peuvent apporter à leurs clients.
La domotique, une nouvelle vision de l’habitat
Etude de François Wood et Mohea Mongarde . Lire l’étude : la domotique
La domotique vise à apporter des fonctions de confort, de gestion d’énergie, de gestion multimédia, de sécurité et de communication que l’on peut retrouver dans les maisons, les hôtels ou encore dans les lieux publics.
Quelques exemples d’application de la domotique : la mise en place de détecteurs de gaz, de fumée ou de fuites d’eau, la mise en place de détecteurs de présence, de chute, de mouvements ou de défauts techniques, la télésurveillance médicale, qui facilite l’hospitalisation à domicile par le contrôle à distance des paramètres vitaux (pression sanguine, température, etc.).
Entreprises rencontrées : Advizeo , Nest protect.
Les objets connectés offrent de nouvelles possibilités sur le contrôle de l’environnement, de l’énergie, une meilleure gestion sur le plan de la santé, du confort et de la sécurité. LA domotique lève toutefois des problématiques liées à la gestion de données personnelles qui a incité la commission européenne a mettre en place un avis sur les objets connectés à travers l’article 29 de la règlementation ec.europa.eu.
La transaction immobilière face aux enjeux de la digitalisation
La révolution numérique bouleverse depuis maintenant près de deux décennies nos modes de vie, notre manière de concevoir la consommation, le service, et vient à modifier l’économie dans de nombreux secteurs d’activité. Le parcours client en transaction immobilière est sur la voie d’un total retournement de situation. D’un client qui rentrait dans une Agence afin de voir quels biens cette dernière avait à lui proposer , dorénavant c’est l‘agent immobilier lui-même qui sera en mesure de le contacter et de lui proposer le produit adapté à ses besoins. Nous voilà donc dans l’ère du prédictif et de la collecte des données.
Les enjeux du Big Data et de la prédiction des besoins client : les GAFA, géants du WEB, maîtrisent notamment le système du retargeting ou « reciblage ».
De nouveaux outils : la visite virtuelle, le casque à réalité virtuelle se démocratisent, modélisation des structures 3D pour rendre compte des aménagements possibles, la recherche par carte et la géolocalisation devenues des standards où l’idée n’est plus seulement de pouvoir visionner un bien mais de le contextualiser au sein d’un environnement .
De nouveaux acteurs : Conséquence directe du processus de digitalisation, l’adoption d’outils numériques se conjugue à l’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché de la transaction, dont certains visent clairement le remplacement des professionnels traditionnels et en expérimentant de nouveaux modèles d’affaires. Cette « révolution » interne à la profession est permise par le numérique et bouleverse clairement le marché.
Le digital est sur le point de « disrupter » l’ensemble de l’industrie immobilière mais l’avenir reste à écrire avec pour seul et unique enjeu : la valeur ajoutée du service. La question qui va se poser et dont vous devoir à tout prix répondre les agents immobiliers de demain est la suivante : « Qu’est-ce qu’un service immobilier avec une forte valeur ajoutée ? »
La gestion des sinistres en Gestion Locative et en Copropriété
La gestion des sinistres est une opération très technique car elle implique de nombreux acteurs mais elle est surtout très traumatisante pour les clients. En observant les pratiques actuelles il serait simple de mettre en oeuvre des solutions innovantes permettant de raccourcir et de fluidifier le process de gestion.
L’ étude a porté principalement sur le dégât des eaux qui représente 80% des sinistres. En moyenne on passe par 7 étapes : collecter les informations précises pour constituer le dossier, résoudre techniquement le sinistre, établir un constat , instruire le dossier auprès de l’assurance, lancer des chiffrages des réparations, expertiser si nécessaire et mettre en place des travaux nécessaire à la réparation, suite à l’accord de l’assurance.
La gestion d’un sinistre n’a rien de complexe mais, mal gérée, cela peut avoir des conséquences désastreuses pour l’image de l’agence. C’est pourquoi les professionnels de l’immobilier ont tout à gagner en étant plus rigoureux sur cette gestion.
Le numérique pourrait-il raccourcir les délais de traitement ? Oui,une application compatible avec les logiciels métiers et permettrait d’améliorer : l’enregistrement et le stockage de l’information, la diffusion de l’information et la planification des tâches. Avis aux startups ! le détail des taches à réaliser a été répertorié dans l’étude.
Au cours de sa vie, un français sera en moyenne confronté à deux reprises au marché immobilier. Qu’il soit vendeur ou acheteur, l’expérience immobilière offre autant de situations où le client vivra des émotions fortes. Pour autant, bien que le logement familial représente plus de 36% du budget familial, peu de particuliers ont la maîtrise du marché immobilier résidentiel. De manière générale le consommateur recherche davantage de transparence, de liberté, de fluidité et surtout de réactivité dans son parcours client. Moins patients, plus exigeants, nos modes de consommation sont impacté par le développement du numérique y compris dans le secteur immobilier.
Le Sondage « Les agences immobilières et vous » opéré auprès de 165 personnes montre que les sondés n’accordent pas d’importance au type d’agence auquel confier leur projet immobilier . Une grande majorité serait capable de contacter une agence immobilière digitale mais attention le contact physique, gage de confiance, demeure indispensable, pour preuve 55,8% des sondés sont plus réceptifs à la prospection physique qu’à la prospection digitale ., contre 44,2% pour la prospection digitale.
Etude du parcours clients : des méthodes de prospection aux processus de fidélisation.
Tour de piste des solutions virtuelles disponibles pour les agents immobiliers : Inbound Marketing, réseaux sociaux, chatbots, photographies professionnelles, drones, visites virtuelles, home staging virtuel, géolocalisation, legaltech ..
En conclusion de cette étude très riche, le digital ne pourra pas remplacer l’accompagnement apporté par l’agent immobilier, l’intelligence artificielle est là pour l’aider à améliorer le service rendu à la clientèle et consacrer plus de temps au coaching et au relationnel .
L’immobilier implique toute activité commerciale en rapport aux biens immobiliers . Si le secteur a réussi à rester relativement caché de nombreuses perturbations technologiques qui ont transformé d’autres industries, ce n’est plus le cas à ce jour. Une nouvelle lignée de professionnels a vu le jour grâce à l’arrivée du numérique qui aujourd’hui se voit renforcer par la révolution de l’intelligence artificielle. Les professionnels de l’immobilier sont ainsi témoin d’une révolution qui veut bouleverser toutes les pratiques.
Tour d’horizons des startups en France : Deep flow reality, BeeBryte, Elum Energy, Early Birds, Bon de visite, Rêva, Ween, Julie Desk, Knock, Loki.
Les Etats-Unis gardent une longueur d’avance dans tous les domaines notamment dans celui de l’immobilier. Voici quelques Startups immobilières qui utilisent l’IA : Appartement Ocean, Zen Place, Offrs, Provindens IA, Voice Ter Pro, Real AS, Rex.
Si les professionnels commencent à s’intéresser à l’intelligence artificielle, qu’en est-il alors des consommateurs? Selon l’enquête réalisée par Pegasystems auprès de 6 000 personnes dans le monde, 72 % affirme connaitre l’intelligence artificielle. Et quand on interroge sur les capacités futures de l’IA et sur l’importance qu’elle va prendre dans nos sociétés : «Pensez-vous que l’IA puisse à l’avenir améliorer votre vie (par exemple en vous faisant économiser du temps ou de l’argent) ? », 68% des personnes interrogées répondent par l’affirmative. De même, quand on leur demande si l’intelligence artificielle a le potentiel pour améliorer le service client des entreprises, elles sont déjà 38% à le croire contre 26% à en douter encore.
En conclusion s’adapter à ces nouvelles technologie est une question de survie pour les professionnels de l’immobilier mais le suivi qu’accorde l’humain sera toujours nécessaire.
Par Voiret, il y a 6 années
Merci au Journal de l’Agence pour cette exposition des travaux des étudiants de L’IMSI.