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« Immobilier : l’avenir est (déjà) là », Pauline Duval, Directrice Générale du Groupe Duval

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Le secteur de l’immobilier traverse une révolution mais rien ne sert de s’inquiéter. Eléments d’analyse avec Pauline Duval, Directrice Générale du Groupe Duval.

photo : Pauline Duval_500

L’avenir n’a pas à nous inquiéter. Il a à être préparé. En ce moment même, tout un écosystème de personnes très talentueuses, souvent expertes du digital, se met en place avec une volonté commune : travailler très dur à imaginer l’avenir de notre secteur immobilier.

S’il est vrai qu’en matière de digital, il n’y a pas de certitudes, j’ai naturellement tendance à avoir une autre démarche : m’éloigner des usages pour m’inspirer de l’environnement suivant la réflexion d’Henry Ford : « Si j’avais demandé aux gens ce qu’ils voulaient, ils auraient répondu des chevaux plus rapides. »

De nombreuses entreprises risquent d’échouer dans ce processus d’anticipation des usages de demain et certaines ont déjà perdu beaucoup d’argent dans une course à la digitalisation de leurs usages actuels. Les échecs d’initiatives et de prises de contrôle conduites par excès d’optimisme, il y a quelques années, ne doivent pas cacher les succès inspirants.

Chaque jour, je vois des entrepreneurs innovants imaginer des solutions déconnectées de nos usages actuels afin d’imaginer les usages de demain. Évidemment, personne ne connaît aujourd’hui l’innovation qui, demain, aura un impact radical sur l’immobilier, ce marché si conservateur aux cycles longs. Pourtant, la clé de notre avenir me paraît davantage résider dans cette démarche.

Je préfère l’incertaine prise de risques au confortable conservatisme. L’une permet l’enthousiasmante innovation. L’autre n’assure qu’un implacable immobilisme.

Pourquoi ? Parce que j’ai acquis la conviction que l’environnement historique de ces mutations s’appelle : la révolution FinTech.

L’industrie des FinTech – à l’image des systèmes de paiement en ligne, des plateformes de financement participatif ou de crédits en ligne – nous fournit la base de la révolution immobilière de demain.

J’ai soutenu et vu grandir des jeunes pousses FinTech comme Lydia. Cette application de paiement mobile annonce aujourd’hui plus d’un million de clients. C’est dire à quel point cette application a su surmonter beaucoup de rigidités, y compris réglementaires. Leur expérience peut nous apprendre beaucoup, notamment parce que ses équipes n’ont pas imaginé le paiement de demain en cherchant à imaginer le chèque de demain.

C’est la raison qui me fait dire que la relation entre FinTech, RealEstech, LegalTech et InsurTech est essentielle.

Le second élément à considérer pour tenter de mesurer l’impact de la révolution que va vivre notre secteur, c’est de prendre en compte le contexte de ces mutations. Qu’en est-il ? Elles s’appellent notamment économie de partage, blockchain et intelligence artificielle.

À partir de ces données, quelle formule donnera le meilleur résultat ? L’avenir le dira. Mais, déjà, il se préfigure.

Nous sommes par ailleurs dans l’immobilier tous habitués à des intermédiations (coûteuses) qui vont disparaître avant de devoir se réinventer, ou l’inverse. L’immobilier de demain, c’est un monde où, nous, promoteurs, gestionnaires et investisseurs immobiliers, devenons des tiers de confiance.

En décentralisant et en devenant « trustful », ces technologies perturberont une grande partie de nos métiers actuels dont la plus-value réside justement dans cette garantie de fiabilité.

On voit se dessiner un nouveau monde immobilier, dont les mutations technologiques et sociétales auront aboli toutes les frontières. Je vois émerger une tendance du discours politique à identifier et à combattre les rigidités. C’est déjà un grand pas en avant. Les technologies feront tomber tous les facteurs bloquants qui sont pourtant aujourd’hui notre quotidien. Les transactions seront facilitées et accélérées, les droits de propriété fluidifiés et liquéfiés, et les questions de calendrier n’existeront plus puisque le temps réel aura pris le pas.

Les transactions qui ont aujourd’hui besoin de temps, de proximité, d’intermédiations et de relations privilégiées seront dès lors totalement réinventées et transformées.

L’une des questions à surmonter, c’est celle de savoir si cette révolution de l’immobilier va d’abord faire disparaître les emplois les moins qualifiés, d’où l’importance de la formation. Certains emplois vont cesser. D’autres vont naître. Il faut avoir le courage d’imaginer l’immobilier de demain. Un monde aussi mobile que créatif et agile.

Comme cela se passe dans beaucoup d’autres secteurs, la technologie a déjà commencé à perturber la façon dont l’immobilier traditionnel fonctionne. Elle ne l’a pas encore déstabilisé. Cela ne saurait tarder.

Les mutations, aussi nombreuses que les nouvelles technologies, vont permettre d’offrir des expériences inoubliables pour nos clients, tout en facilitant le quotidien de nos collaborateurs. Ne nous en privons pas. La solution est devant nos yeux : l’audace.

Ces innovations vont remplacer la plupart des propositions de valeur qui ont été les nôtres jusque-là par statu quo sur le marché de l’immobilier. Les années qui viennent sont un moment pour les investisseurs en capital-risque mais aussi pour nos entreprises qui vont devoir réévaluer la façon dont elles perçoivent les progrès technologiques et l’évolution des comportements des consommateurs qui ont pris la conduite du changement et dicteront le dynamisme du prochain cycle immobilier.

Cela doit nous donner une énergie décuplée pour nous inciter à faire preuve de la plus grande des créativités. Enfin, nous devons aborder ces mutations avec optimisme car jamais aucune génération n’a connu autant de changements. Ils sont autant d’opportunités à exploiter pour continuer d’être fiers de porter les couleurs de l’une des plus belles industries mondiales : l’immobilier.

Retenons que les plus audacieux bénéficieront d’une longueur d’avance, qui représentera un véritable avantage financier dans la compétition économique. Soyons donc aussi audacieux que possible. Ces technologies de rupture ont sans doute encore un chemin à parcourir avant de devenir une norme de nos marchés. Une seule chose est certaine : l’immobilier de demain est celui dessiné par la prise de risques d’aujourd’hui. Ces mutations nous imposent de nous inspirer de l’agilité et de la réactivité de ceux qui savent bousculer les codes d’un monde immobilier engourdi. Inspirons-nous-en.

(www.groupeduval.com)

 

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