Le Journal de l’Agence N°57 est en cours de distribution à 32 000 professionnels de l’immobilier. Découvrez en avant première l’édito d’Ariane Artinian.
Se mettre au service des clients. Leur donner accès à un maximum d’annonces immobilières pour qu’ils n’aillent pas voir ailleurs. Constituer une base de contacts acquéreurs à l’heure où ses confrères ne s’occupent que de bichonner les vendeurs. Lorsqu’il lance la Bourse de l’Immobilier au début des années 1980, Eddy Salah s’accroche à sa vision : ne prendre que des mandats simples et chercher dans son répertoire – manuel au début – le futur propriétaire…
Sa Bourse de l’Immobilier est aujourd’hui la première agence de France. Le fondateur et son fils Benjamin, directeur général, nous ont reçus au siège de l’entreprise à Bordeaux (lire p.28).
Se mettre au service des négociateurs immobiliers. Les former, les coacher en éliminant leurs croyances limitantes pour qu’ils s’épanouissent et n’aillent pas à voir ailleurs. Lorsqu’il lance Keller Williams, au début des années 1980, Gary Keller s’accroche à sa vision : donner au négociateur les outils pour réaliser son rêve et celui de ses clients. Et ça marche. Son réseau de franchise est devenu le numéro un mondial avec 172 000 négociateurs. Bill Sotoroff, son Président Monde, nous a reçus dans les coulisses du Convention Center d’Anaheim en Californie (lire p.16).
Durant quatre jours, 17 000 collaborateurs – un dixième des effectifs ! – ont assisté à leur Family Reunion. Et bu les paroles du père de famille : « L’intelligence artificielle est sur le point de prendre le contrôle de nos vies, de nos carrières, de nos business. Nous n’avons pas le choix, elle doit être notre partenaire, a exhorté Gary Keller. Nous ne sommes plus une société immobilière, nous devenons une société de technologies », a déclaré le Steve Jobs de l’immobilier dont le modèle de management est enseigné à Stanford et à Harvard. Son ambition – pas très éloignée de celle d’Eddy Salah avec ses premiers classeurs ? Construire la plus grande base de données immobilières et ne dépendre de personne. Il est prêt à mettre 1 milliard de dollars pour garder la maîtrise de la data et couper l’herbe sous le pied des portails immobiliers afin de faire face à l’arrivée des Gafa.
« Partout, la profession met le paquet à coup de millions pour lutter contre l’ennemi commun : les Gafa. »
De ce côté de l’Atlantique aussi, les portails s’organisent pour lutter contre Google, Apple, Facebook, Amazon. Et après le rachat d’AVendre ALouer par Le Bon Coin, c’est Logic-Immo qui est passé dans le giron de SeLoger (lire interview de Bertrand Gstalder p. 6).
Mais, heureusement, les agents immobiliers le savent bien, l’acte d’achat touche aussi à l’émotionnel. C’est ainsi qu’un jardin peut donner une valeur inestimable à un bien (lire p.38).
Reste à savoir si cela aussi peut être mis en équation. Et si les algorithmes de matchings pourront un jour faire tout le travail des agents immobiliers…
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Edito d’Ariane Artinian – Rédactrice en Chef du Journal de l’Agence