Selon l’observatoire des loyers Clameurs, en 2017, les loyers sont restés stables en moyenne partout en France.
Le verdict est sans appel pour l’observatoire des loyers Clameur. Avec ou sans encadrement des loyers, le montant de ces derniers n’augmente pas et ce depuis plusieurs années. En 2017, ils ont ainsi reculé de 0,1 %. Toutes les typologies de logements sont affectées par cette tendance à l’immobilisme qu’il s’agisse des studios ( + 0.4 %), des 2 pièces (0 %), des 3 pièces (- 0.4 %), des 4 pièces (- 0.6 % ) ou des 5 pièces et plus ( – 1.1 %).
La tendance à la baisse voire à la stabilité touche l’ensemble des territoires du pays. « Dans
près de 35 % des villes de plus de 150 000 habitants, les loyers ont baissé en 2017 et dans 40 % supplémentaires, les loyers ont progressé moins vite que l’inflation » rapporte l’économiste et fondateur de l’observatoire Michel Mouillart. Seuls Nice, Lyon, Montpellier, Nîmes et Lille affichent des hausses, comme illustré dans le tableau ci-dessous (cliquez pour agrandir) :
Des loyers à la relocation tout aussi faibles
La tendance sur le montant des loyers à la relocation est stable elle aussi (- 0,7 %). S’ils progressent à Paris (+1.9 %), ils ne bougent quasiment pas dans l’ensemble des grandes villes. Reste qu’il est difficile de faire grimper les loyers lorsque aucun travaux d’amélioration ou d’entretien ne sont entrepris entre deux locataires : « Pour des relocations sans travaux, les loyers baissent partout lors du changement de locataires : 5.5 % sur Paris et 8.7 % sur Marseille. Les loyers sont à peu près stables pour des (petits) travaux d’entretien courant. Ils augmentent de l’ordre de 10 % pour des travaux d’amélioration significative du logement », constate Michel Mouillart.
Pour les bailleurs, « les perspectives d’évolution des recettes locatives sont médiocres, les soutiens publics défaillants, les dispositifs d’encadrement des loyers encombrants … » , déplore l’économiste. De quoi retarder encore plus la rénovation énergétique du parc immobilier existant et contribuer à la stagnation de la vacance locative.
Vers une reprise en 2018 ?
Mais qu’en sera t-il en 2018 ? D’après les premiers indicateurs de Clameur, la mobilité locative à légèrement reprit ces deux derniers mois (30,6 % contre 29,8 % l’année dernière). Les loyers semblent eux aussi reprendre de la vigueur, comme illustré dans le tableau ci-dessous (cliquez pour agrandir) :
Néanmoins, le marché devrait se garder de tout excès. En effet, les problèmes de fond comme le pouvoir d’achat des Français encore très fragile ou les difficultés d’entrer en CDI sur le marché du travail, contribuent à contenir la tension sur le marché locatif et donc, in fine, le montant des loyers.