Pour Benoît Galy, fondateur de Green-acres.com, le Brexit est une opportunité à saisir. Analyse.
Le 23 juin dernier, contre toute attente, les Britanniques s‘exprimaient en faveur du Brexit. Trois mois plus tard, le cataclysme économique annoncé n’a pas eu lieu et l’onde de choc attendue sur le marché immobilier français a fait long feu. Au contraire, nombre de professionnels du secteur s’accordent à dire que le Brexit est une opportunité à saisir. L’analyse de Benoît Galy, Fondateur de Green-acres.com
Il est urgent d’attendre
Le 2 octobre, lors du congrès du Parti Conservateur, Theresa May, Premier ministre du Royaume-Uni a présenté son calendrier de sortie de l’Union Européenne. Enclenché en mars 2017, le processus, ou la « procédure de divorce » comme certains aiment à l’appeler, ne s’achèvera que début 2019, juste avant les prochaines élections européennes. Le chemin sera long et escarpé, mais l’Union européenne et le Royaume-Uni ont au moins un point en commun : nul n’a intérêt à déstabiliser la partie adverse. Ni le Royaume-Uni, deuxième puissance économique de la région, ni l’Union européenne, son premier partenaire commercial.
Contrairement à ce que certains semblent penser, le Royaume-Uni ne va pas s’éloigner géographiquement du continent et les Britanniques dynamiter le tunnel sous la Manche. Il faut raison garder ! Alors qu’ils sont aujourd’hui les premiers investisseurs étrangers dans l’immobilier hexagonal avec 2,13 % des transactions, un certain nombre d’indicateurs et d’éléments laissent à penser que cette situation devrait perdurer voire se renforcer.[1] C’est en tous les cas l’opinion de 67 % des professionnels de l’immobilier en France qui se disent confiants quant à l’issue et l’impact du Brexit sur leur métier.[2]
De vraies raisons d’y croire
Si la présentation anxiogène du Brexit a suscité pendant quelques jours un ralentissement sensible des demandes de renseignements de la part des internautes britanniques sur les sites immobiliers français, le volume de demandes sur septembre est identique à celui de l’année dernière avec même une légère hausse de 2 %.
Pour rappel, les Britanniques ont représenté 34 % des transactions des acheteurs étrangers en 2015, soit une progression de 44 % par rapport à 2014.[3] Principale explication, le triptyque qualité de vie, prix et taux d’intérêt. Nombre d’acquéreurs cherchent, en effet, à s’installer durablement en France pour profiter du cadre de vie, d’un climat plus clément, de services publics accessibles et d’infrastructures de qualité. Le prix est, lui aussi, un facteur clé. Ainsi, lorsque celui d’un bien à Paris est de 450 000 euros, il est de 750 000 euros à Londres. Certes Londres n’est pas le Royaume-Uni, mais le coût reste un argument majeur. Troisième pan du triptyque, les taux d’emprunt. Historiquement et durablement bas, ceux-ci sont synonymes d’un contexte financier inédit et attractif.
Avec le Brexit et sa concrétisation, ce sont de nouvelles opportunités qui voient également le jour. Au-delà de la question du maintien du passeport financier européen pour le Royaume-Uni, le départ de ce dernier de l’Union européenne met en lumière les attraits de notre capitale. Une « ville monde » capable d’accueillir les entreprises souhaitant installer ou y rapatrier leurs sièges sociaux, offrant un marché immobilier stable et à fort potentiel, un environnement favorable aux affaires et à l’innovation, ancré au cœur de l’Europe.
Par ailleurs, si les particuliers britanniques sont de grands amateurs de la France au point, pour beaucoup, de souhaiter y posséder une maison secondaire, ils sont également nombreux à venir s’y installer durablement, à la recherche d’une résidence principale.[4] Que ce soit donc en quête d’une villégiature ou d’un foyer pérenne, 81 % avouent apprécier le mode de vie « à la française »[5]. L’envie de s’installer dans l’Hexagone primant, de fait, sur le contexte du marché immobilier. Beaucoup de bonnes raisons pour voir l’avenir avec sérénité et ambition.