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« Les acquéreurs britanniques ajustent leur budget à l’évolution de la livre, mais ne reportent pas leur projets », Mathieu Cany, Co-fondateur, Sextant France

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photo : Matthieu Cany

Coup de tonnerre au Royaume-Uni au matin du vendredi 24 juin lorsque les Britanniques ont appris avec stupeur les résultats du référendum : Le Brexit a eu lieu ! Deux semaines plus tard, la gueule de bois semble passée et nos voisins d’Outre-Manche sont déjà « back to business ».

A la surprise générale, les britanniques ont voté à la majorité pour la sortie de l’Union Européenne. Immédiatement, il est devenu clair que personne ne s’y attendait, pas même ses plus fervents supporters du côté politique ! En une dizaine de jours, les leaders du « Leave » ont quitté le navire : Boris Johnson ne se présente pas au poste de premier ministre, où il était pourtant attendu, et Nigel Farage a démissionné de son poste de leader du parti UKIP. Les candidats en lice pour remplacer David Cameron sont maintenant au nombre de deux : Theresa May, grande favorite et faisant parti du camp ayant fait campagne pour rester dans l’Union Européenne, et Andrea Leapsom, outsider et en faveur de la sortie de l’Union.

Il semble maintenant quasi certain que c’est donc Mme May qui sera la prochaine Premier Ministre du Royaume, le tout étant effectif au 9 septembre prochain. La rumeur commence déjà à courir, le Brexit ferait-il « pschitt » ? En effet, Theresa May semble plutôt convaincue que la Grande-Bretagne n’a rien à gagner à sortir et on envisage déjà une manière de conserver un pied dans l’Union Européenne en prévoyant la négociation d’un accord de sortie permettant de conserver un maximum de droits.

 A la suite du référendum, notre site spécialisé pour notre clientèle anglo-saxonne, Sextant Properties, a subi une baisse de fréquentation d’environ 15%, combiné à une baisse des demandes, on ressentait une inquiétude des potentiels acheteurs. Depuis lundi (4 juillet), en revanche, on sent que cela repart, la fréquentation du site est de retour à la normale avec un retour des demandes. Si sur le mois de juin, on constatait un attentisme des clients britanniques avec un budget moyen-haut de gamme, ces clients sont déjà de retour et le Brexit semble ne pas avoir suffi à les éloigner de leur projet.

En effet, si le taux de change est le plus gros impact pour l’instant pour les acheteurs britanniques, ceux-ci semblent alors préférer ajuster leur budget en fonction plutôt que d’attendre pour reporter leur acquisition. Du côté des vendeurs britanniques, Loic Escorihuela, agent chez Sextant France, constate une augmentation des demandes, en effet « les hésitants d’hier se décident à vendre afin de profiter d’une hausse de la valeur de l’euro ».

Quant aux conséquences juridiques, les aspirants acquéreurs pour une résidence secondaire en France peuvent déjà se tranquilliser. Hervé Blatry, avocat établi à Londres depuis 10 ans au sein du cabinet Tees Law s’avère rassurant : « Sur le plan juridique, cela ne devrait rien changer ».

On peut également imaginer que Paris puisse tirer son épingle du jeu du Brexit. De nombreuses grandes banques de la City ont déjà commencé à évoquer un éventuel départ et Paris figure parmi les villes les plus envisagées, ce qui pourrait être positif pour l’immobilier parisien.

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