Quelles conséquences le Covid 19 et la crise sanitaire auront-ils sur les start-ups ? Le point de vue de Séphane Scarella, directeur général du RENT.
Alors que tous les salons professionnels qui devaient se tenir ont été annulés ou reportés, crise sanitaire oblige, la prochaine édition du RENT, le salon dédié aux nouvelles technologies dans l’immobilier, devrait, lui, se tenir les 4 et 5 novembre à la porte de Versailles. Sa commercialisation a été lancée le 10 mars, donc quelques jours avant le début du confinement. Pour l’instant, elle continue …
Comment s’annonce l’édition 2020 ?
Et au regard du contexte, l’organisation du RENT fait de son mieux pour accompagner les exposants et permettre à ce grand événement, qui réunit chaque année un peu plus de professionnels de l’immobilier, d’avoir lieu quand même. Tout le monde l’espère et se projette sur le RENT avec envie car tous semblent avoir compris qu’il sera probablement l’un des rares événements du marché de l’immobilier et de la Proptech à se tenir physiquement : d’où la perspective d’un moment de rebond collectif !
« Nous avons démarré très fort les 7 premiers jours puisque la majorité des exposants présents en 2019 souhaitaient revenir en 2020, explique Séphane Scarella. Depuis, les choses continuent d’avancer, évidemment à un rythme plus lent, mais cela nous permet de nous concentrer davantage sur les besoins des exposants en termes de visibilité. Nous aurons donc un plus de temps bien préparer l’événement. La perspective du 4 et 5 novembre est assez lointaine, donc, nous espérons tous le RENT aura bien lieu.»
Les start-ups peuvent-elles résister à la crise ?
Evidemment, tout le monde a cette question en tête : les jeunes pousses françaises résisteront-elles à la crise ? On peut l’espérer car la majeure partie d’entre elles saisissent des opportunités. Elles ont su être solidaires et proposer très tôt dans ce confinement leurs services aux professionnels, à travers de formations, de webinar et autres dispositifs… Ce qui rend visible leurs solutions et leurs services.
Toutefois, il y a plusieurs cas de figure : les start-ups financées qui ont un business model doivent faire très attention à leur trésorerie comme toutes les entreprises mais elles sont vigilantes, donc cela se passe plutôt bien. En revanche, pour celles qui ne sont pas complètement financées, qui étaient dans une levée de fonds, dans un deuxième tour comme on dit, évidemment, c’est plus compliqué. Les levées de fonds sont gelées.
« Il faut saluer l’effort du Gouvernement, reprend Stéphane Scarella. Cédric O a lancé un grand plan de soutien des start-ups (4M d’euros). Elles peuvent en profiter. Il y aura de la casse mais comme dans tous les secteurs, et je pense aussi beaucoup d’opportunités. Les start-ups font preuve d’agilité. »
Et du côté des fonds d’investissement …
Un baromètre est sorti récemment : 70 % des fonds d’investissement gèrent leur portefeuille avec beaucoup de vigilance et encouragent leurs start-ups à se concentrer sur la gestion de leur trésorerie. Ils estiment qu’il y aura de la casse sur 20 à 30 % de leur portefeuille. Mais malgré le confinement, il continue de se passer des choses. A la sortie de cette crise, les fonds d’investissement réinvestiront dans les start-ups qui se seront révélées.
La coopétition : la vraie révolution
« Dans ce moment très particulier, les start-ups doivent continuer de proposer leurs services à travers les réseaux sociaux, conclue le directeur du RENT. Le numérique est porteur de solutions, on le voit. J’encourage les start-ups à s’engager dans la coopétition : c’est une stratégie de partage des données, des informations entre les acteurs d’un même secteur. Ceci sera la vraie révolution. Les start-ups ont une énorme carte à jouer ! »