La profession s’accorde sur le rôle déterminant des agents en matière d’environnement et de performance énergétique des logements.
L’environnement, c’est l’affaire de tous ! Et les professionnels de l’immobilier n’y échappent pas. Que ce soit à l’intérieur des entreprises ou dans l’exercice de leurs fonctions, les agents sont de plus en plus sensibilisés à l’écologie. « Nous ne donnons pas de conseils aux particuliers, mais nous agissons en entreprise. Nous ne distribuons plus de flyers, recourons à des cartes de visite digitales et utilisons davantage de vélos électriques dans nos déplacements », indique Stéphane Fritz, directeur exploitation et développement chez Guy Hoquet.
Idem pour le réseau Thierry Immobilier où l’écologie se retrouve partout dans l’organisation du travail : « Nous recyclons les déchets papier en passant par une association qui fait de la réinsertion sociale. Tous nos documents sont imprimés recto-verso. 95 % de nos éclairages sont LED et nous organisons le passage de nos voitures à l’hybride. Nous essayons aussi d’encourager l’usage du vélo électrique ainsi que de l’autopartage, et commençons a expérimenter le mandat électronique et le compromis de vente numérique », expose fièrement Benoît Thierry, le président. Écologiste convaincu, il tente également de porter cette question auprès des particuliers. « C’est encore compliqué car il y a un manque de formation des agents sur le sujet. Pour l’instant, nous essayons de recommander à nos clients de recourir, pour leurs travaux, à des artisans labellisés RSE. » Un premier pas amené à en appeler d’autres.
Certifié Planet RSE depuis 2015, Thierry Immobilier est passé par un audit RSE portant sur cinq axes : économique, social, sociétal, environnemental et gouvernance. Un groupe de travail sur le développement durable a ensuite été créé qui se réunit tous les deux mois lors de « braincyclages », afin de partager les bonnes pratiques et dresser un état d’avancement des actions en cours tout en planifiant celles à mener.
Le super vendeur de demain
Pour Benoît Thierry, cela ne fait aucun doute : « Demain, les agents immobiliers qui feront la différence seront ceux qui prendront le virage de la révolution numérique et qui auront intégré l’enjeu environnemental dans leur façon de travailler. » Une stratégie de différenciation essentielle pour les professionnels, insiste Jean-Marc Torrollion, président de la Fnaim. : « Aujourd’hui, le marché est très dynamique. La question de la performance énergétique des biens est donc moins importante pour le client. Mais lorsque le cycle va se retourner, le professionnel qui sera capable d’estimer au premier coup d’oeil le montant des travaux de rénovation à réaliser dans un bien pour qu’il soit plus performant sortira du lot. D’autant plus s’il peut mobiliser les aides nécessaires au financement de l’opération pour le client. ».
Même constat du côté d’Orpi, déjà mobilisé sur la question. En 2017, le groupe signe un « Green Deal » avec le ministère du Logement. Il s’engage ainsi à convaincre propriétaires et acheteurs à rénover leur logement à l’occasion d’une transaction. « Nous comptons bien renouveler cet accord », promet Christine Fumagalli, présidente d’Orpi.
« En tant qu’agent immobilier, nous avons un rôle dans la transition énergétique. Nous devons sensibiliser nos clients, être en mesure de les rassurer et de les guider vers les bonnes structures afin d’inciter à la rénovation énergétique des logements privés » Christine Fumagalli, Présidente du réseau Orpi
« Dans le cadre de ce Green Deal, nous avons signé un partenariat avec EDF. Désormais, depuis le site d’Orpi, les particuliers ont accès à tous les outils pour estimer l’étiquette énergie de leur logement, évaluer le montant des travaux de rénovation énergétique à effectuer et les aides qu’ils pourront solliciter s’ils veulent rendre leur bien plus performant, et être mis en contact avec des Partenaires Solutions Habitat d’EDF pour la réalisation de travaux de rénovation. »
Une attention qui dépasse le seul cadre des vendeurs et acquéreurs. « Il faut aussi s’intéresser au locataire. C’est important de lui donner les bons conseils sur le fonctionnement du logement, son mode de consommation, afin qu’il rende, à l’état des lieux de sortie, un bien en bon état », souligne Christine Fumagalli. Ainsi, certaines agences du réseau remettent un petit livret au locataire lorsqu’il entre dans les lieux, comportant les informations à savoir sur l’aération dans le logement, l’usage des radiateurs et convecteurs ou encore celui du chauffe-eau électrique. Un document que l’entreprise souhaite décliner à l’échelle nationale.
Des efforts de formation
Reste que, dans son ensemble, la profession demeure peu savante sur ces questions environnementales. Pour pallier le manque d’information, la Fnaim a créé une filière rénovation énergétique destinée à former 1 200 syndics. « Les syndics doivent devenir des porteurs de projets au sein de la copropriété et être capables d’associer à la fois des compétences techniques, financières et juridiques », précise Jean-Marc Torrollion. Une formation que la fédération compte étendre aux conseils syndicaux ainsi qu’aux administrateurs de biens après adaptation de l’enseignement délivré.
Pas de doute, les agents immobiliers auront bientôt la main verte…
Par SEBASTIEN PRESSIAT, il y a 6 années
Avec une approche Solidaire (Inclusion et Environnement) et Participative depuis 3 ans dans ma création locative, ma passion et mes valeurs = bonheur