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Crise oblige, on cocoone toujours

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Quand, il y a environ vingt ans, le terme « cocooning » devient populaire, il découle d’une analyse intuitive de l’évolution des modes de vie vers la recherche de confort et de sécurité chez soi, en réponse au besoin de se protéger contre les dures réalités du monde extérieur.

1. Une nouvelle tendance

… qui dure depuis vingt ans D’un côté, il y a le havre de paix et de liberté du chez-soi et, de l’autre, le monde des échanges humains porteurs de tensions et de conflits. On le voit, cette vision simple et simpliste de la société ignore que la maison est un espace social, où la liberté est fort relative, et que l’univers des échanges sociaux est aussi un univers de liens et de solidarité. Pourtant, on continue de parler de « tendance au cocooning ». Pourquoi ? Parce que le monde bouge et que ses « menaces » sont diverses et toujours renouvelées : crise du logement, augmentation du chômage, du coût de la vie, de la pauvreté, et maintenant la menace de la grippe A (H1N1)…

2. Home sweet home, la maison devient un sanctuaire privé

Et puis il y a le sentiment, né il y a plus de deux siècles et qui s’impose de manière de plus en plus intense dans nos riches sociétés occidentales, que chacun a le droit à un sanctuaire privé. Une exigence de respect de l’individualité de chacun et une demande accrue en matière de confort physique. Tout cela forme le noyau moderne et durable du home sweet home.

3. Seuls et pourtant ensemble

La crise économique effraie. Pour la majorité, le choix d’une base de repli ne peut se porter, hier comme aujourd’hui, que sur la maison. Ce qui est nouveau, c’est la possibilité de rester chez soi, seul et pourtant en contact avec le monde social. Les secteurs du divertissement à la maison et des télécommunications – jeux vidéo, télévision et téléphones mobiles haut de gamme – sont les moins touchés par la crise. La fréquentation de Facebook, YouTube, Google, etc. augmente pour toutes les tranches d’âge. Si on est davantage chez soi et avec soi, on l’est également avec les autres, qui sont plus nombreux et plus loin de chez soi. Cela compte. Car un contact virtuel reste un contact.

Perla Serfaty-Garzon

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