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Les arcanes d’une transaction immobilière réussie

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L’arrivée des établissements bancaires dans le monde de l’immobilier inquiète beaucoup de professionnels. Rencontre avec Serge Badouard, directeur général de Bretagne Habitat, filiale de la Caisse Régionale du Crédit Agricole de Bretagne, repreneur des Agences du Groupe Allanic Immobilier et Philippe Alglave ex PDG de son groupe, et aujourd’hui directeur des Agences Square Habitat Allanic Immobilier.

Le Journal de l’agence : Quel est l’historique d’Allanic Immobilier ?
Philipe Alglave :
Les premières agences Allanic ont vu le jour en 1966, j’ai rejoint l’entreprise en 1981, et racheté les agences à Monsieur Allanic en 1993. Le groupe compte aujourd’hui 7 agences et intervient dans tous les secteurs de l’immobilier, la transaction, la location saisonnière, la gestion locative et le syndic de copropriétés.

A quand remonte l’intérêt du Crédit Agricole de Bretagne pour Allanic Immobilier ?
Serge Badouard :
Il convient de préciser qu’il s’agit avant tout d’un projet national. Le Crédit Agricole considère qu’il est important de couvrir l’ensemble des besoins des particuliers en matière de logement. La décision stratégique prise au niveau national, entre 2000 et 2002, doit permettre à nos caisses régionales de renforcer leur fonds de commerce – Banque – Assurance, en apportant à leurs clients les services supplémentaires au niveau de la vente, de l’acquisition, de la recherche de location, ou de la gestion locative.

Les caisses régionales se lancent toutes dans l’immobilier ?
Serge Badouard :
Non. Certaines n’opèrent pas encore dans le secteur des agences immobilières. Pour ce qui est du projet breton, quatre caisses départementales Ile et Vilaine, Finistère, Morbihan et Cote d’Armor se sont associées dans une structure commune pilotée de Quimper. Dans chaque département nous commençons par rechercher une tête de pont, à partir de laquelle va se construire Square Habitat. Dans le Morbihan, nos collaborateurs ont naturellement guidé nos démarches vers Philippe Alglave et le Groupe ALLANIC qui jouissaient d’une réputation et d’une notoriété indiscutables, d’une bonne assise financière, d’une bonne couverture géographique, et d’un professionnalisme reconnu. Nous avons procédé et nous procéderons de la même façon dans les autres départements bretons. Les développements futurs s’organiseront par la suite autour de ces « tètes de pont», par rachat d’agences ou créations de nouveaux points de ventes.

Dans ce mariage entre vos deux enseignes qui a fait le premier pas ?
Philipe Alglave :
C’est le Crédit Agricole.

Désormais salarié d’un groupe bancaire, vous dirigez une agence dont vous n’êtes plus actionnaire. Qu’attendez-vous de ce rapprochement avec le Crédit Agricole ?
Philipe Alglave :
Il est très difficile quand on est seul de développer son propre réseau. Je pensais avoir atteint la taille critique. Depuis mon intégration dans le réseau Square Habitat, je découvre un nouveau challenge, une âme de pionnier en charge de véhiculer une nouvelle enseigne porteuse d’ambitions très fortes, en matière de développement. Quant aux idées nouvelles de mes nouveaux « collègues », elles enrichissent mon expérience.

Comment vos collaborateurs vivent-ils cette « intégration » ?
Philipe Alglave :
Il y a eu trois phases. D’abord, celle de la rumeur qui court, avec les craintes notamment de voir partir le patron. Une fois l’annonce faîte, ce fût l’inquiétude sur les statuts ou les conventions collectives par exemple. Après trois mois d’exercice sous la nouvelle enseigne (le mariage d’Allanic Immobilier et de Square Habitat) les inquiétudes se sont effacées et d’excellentes relations se sont liées entre les collaborateurs des agences et les collaborateurs des guichets du Crédit Agricole

Quelles ont été les réactions des clients ?
Philipe Alglave :
Il n’y a eu aucune réaction négative de la part de nos clients mandants en transactions. Le crédit agricole ne nous impose aucune méthodologie dans les propositions à faire aux clients en matière de copropriété et en gestion locative. Nous insistons par ailleurs sur la notion de relation de proximité, c’est ce qui nous rapproche du crédit agricole qui véhicule les mêmes valeurs.

Comment avez-vous intégré les réticences des agents immobilier face à l’arrivée des banques sur leur marché?
Serge Badouard :
Nous avons fait le choix de construire ce réseau par rachat d’agences existantes, car nous souhaitons faire ce métier d’agents immobiliers avec des agents immobiliers. L’agence Allanic garde son identité juridique et son autonomie. Adhérente F.NA.I.M, elle reste FNAIM. Nous sommes donc bien sur un projet de développement pas seulement pour le crédit agricole, mais également pour les partenaires qui ont choisi de nous rejoindre. Depuis son intégration Allanic immobilier vient de racheter un portefeuille de syndic.

Depuis prés de vingt ans les dirigeants de réseaux ambitionnent de regagner la confiance de particuliers, afin de récupérer les 40 à 45% de parts de marché qui échappent à la profession. Pensez vous que les réseaux d’agences adossées à des groupes bancaires soient mieux armés pour réconcilier les particuliers avec les agents ?
Serge Badouard :
Les banques peuvent contribuer à cette reintermediation. La relation de proximité que nous cultivons favorise une bonne image. En recommandant une agence immobilière, le Crédit- Agricole donne une sorte de caution morale qui renforce la prescription et oblige à offrir le meilleur service possible. Nos engagements portent sur la proximité territoriale et humaine, la facilité, la transparence, le suivi et l’accompagnement. La communication de qualité et les synergies croisées que nous mettons en place, doivent favoriser une augmentation du chiffre d’affaires des agences et des guichets bancaires, en simplifiant les démarches de leurs clients et leur apportant un niveau de conseil fiscal juridique, immobilier et financier élevé.

Quelles sont les ambitions du Crédit Agricole de Bretagne en matière de développement ?
Serge Badouard :
Notre réseau compte aujourd’hui 35 Agences, pour 11 Sociétés, et 158 collaborateurs, toutes portent ou porterons dans les prochains mois l’enseigne Square Habitat avec le nom qui a fait leur notoriété. Notre ambition à 5 ans est d’avoir 100 agences, 400 collaborateurs et de détenir 10% de parts de marché en gestion locative, et 15% de parts de marché en transaction.

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