Ceux qui sont avides de sensations fortes dans l’univers du logement en ont été pour leurs frais : à la faveur de
la crise gouvernementale à laquelle le Président de la République a dû faire face, contesté quant à sa politique
économique par deux de ses ministres, aucun changement en l’Hôtel de Castries, rue de Varenne à Paris.
Madame Sylvia Pinel est reconduite dans ses fonctions. Au passage, son périmètre est élargi à la ruralité.
Que penser de ce remaniement pour le logement ?
D’abord, le secteur de l’immobilier s’accommode très mal de l’agitation et des bouleversements
permanents. Les ménages ont besoin de stabilité politique pour s’engager dans une opération d’accession
ou d’investissement. Les professionnels, ceux de la construction comme ceux qui s’occupent du
patrimoine existant, aspirent aussi au calme et à la lisibilité des règles du jeu. La confiance renouvelée par
le Premier ministre à Madame Pinel est à cet égard tout-à-fait bienvenue.
Elle sera gage en particulier d’une constance dans l’application de la loi ALUR : Madame Sylvia Pinel a
compris la nécessité de simplifier et d’alléger certains points telle que l’information des acquéreurs en
copropriété. La rédaction des textes règlementaires de la loi du 24 mars 2014 et du décret relatif aux
honoraires de location en porte déjà la marque. La ministre a également compris la nécessité de simplifier
et d’alléger, ce qui conduira à des évolutions législatives sur un certain nombre de points – telles que
l’information des acquéreurs en copropriété -.
La ministre du logement et de l’égalité des territoires voit avec sa nouvelle nomination son périmètre de
responsabilité élargi à la ruralité : cette décision est importante quand on sait de quels problèmes
spécifiques souffrent les espaces ruraux en matière d’habitat. La revitalisation, qui passe par la
réhabilitation du patrimoine des villages et des bourgs, constitue un enjeu majeur et longtemps ignoré de
la politique du logement, obnubilée par les zones tendues. C’est aussi l’aménagement du territoire et
l’ancrage des entreprises dans les espaces ruraux qu’il faut viser. La FNAIM, seule organisation patronale
de l’immobilier dont le maillage territorial couvre l’ensemble du pays, est sensible à ce choix d’élargir la
compétence du ministre du logement aux questions rurales.
Enfin, si le remaniement conduit à focaliser les attentions sur les personnes, seules comptent en fait les
stratégies et les méthodes. Le plan de relance, en passe d’être annoncé, devra être actif sans délai, pour
infléchir immédiatement les tendances désastreuses de l’immobilier. En outre, la gravité de la situation
dicte aux pouvoirs publics d’écouter sans dogmatisme les préconisations des professionnels de la filière,
et de coproduire avec eux les futures mesures.
Dans cet état d’esprit, Madame Sylvia Pinel peut être assurée du soutien de la FNAIM et de ses 12 000
entreprises adhérentes dans son action ministérielle.©LeFildel’Immo/BazikPress