Alors que le numérique est aujourd’hui devenu incontournable, il s’invite dans les vitrines des agences. Tout savoir pour sauter le pas.
Chaque jour, les sites Internet immobiliers informent plus de 2 millions de visiteurs. Au-delà de l’ordinateur, c’est le smartphone qui est plébiscité. Pour preuve, 8 internautes sur 10 affirment utiliser les sites marchands afin de préparer leurs achats sur le point de vente, selon une enquête de Médiamétrie pour la Fevad (Fédération du e-commerce et de la vente à distance). Fortes de cette information, certaines agences immobilières ont déjà sauté le pas et sont entrées dans l’ère des vitrines numériques.
Alors qu’une vitrine classique a une durée de vie moyenne d’une quinzaine de jours, une vitrine numérique vivra plus longtemps. Constamment animée, elle ne lasse pas et, au contraire, attire le regard des passants, naturellement capté par la lumière.
Des vitrines communicantes et interactives…
Si on met de côté les panneaux à led, les vitrines numériques se présentent sous trois formes : celles qui affichent des écrans, celles qui sont tactiles directement sur le vitrage de l’agence et celles qui présentent des totems. Moderne, les
A qui s’adresser ?
www.cpiglobal.com
01 48 15 96 80
www.ubicity.fr
03 80 43 41 12
www.virtualtouch.fr
03 20 85 88 14
www.vitrilia.org
0811 09 19 42
vitrines tactiles sont à l’image des écrans de tablettes. Chez Tactimédia, le service Ubicity (www.ubicity.fr) possède des caméras dissimulées qui vont tracer les mouvements des passants et détecter où ils cliquent. « Quelle que soit la surface de la vitrine, Tactimédia peut la rendre tactile. La technologie s’adapte à toutes les surfaces », explique son fondateur Jean-Bernard Lucy, dont la société est implantée à Dijon. Avec Ubicity, la vitrine est communicante, totalement interactive. « Les passants indiquent s’ils cherchent une maison ou un appartement, ils peuvent entrer leur numéro de téléphone, leur email. Ils recevront la liste de biens disponibles dans l’agence par SMS ou peuvent flasher directement le QR code de l’annonce. Quand l’agence entre une nouvelle affaire, le passant reçoit alors automatiquement un email. La vitrine ne se contente pas d’afficher des informations, elle interagit avec le passant, lui répond », poursuit Jean-bernard Lucy.
Chez Vitrilia (www.vitrilia.corg), les vitrines tactiles s’affichent sur un écran grâce à un film transparent accolé à l’intérieur de la vitrine. Lancé en 2008, le service Vitrilia Touch se décline également sous la forme d’un totem qui peut être posé autant à l’extérieur qu’à l’intérieur de l’agence. Déjà fournisseur de quelque 2 000 agences immobilières, la société, dont la direction a été reprise par Marc Gozlan en 2013, a pour ambitieux projet de s’étendre sur toute la France. « Notre idée est que toutes les agences puissent accéder à un écran vitrine, déclare le fondateur de Vitrilia, Jimmy Cohen. Un peu comme les panneaux à led. Au début, cela ne touchait que quelques agences, puis ils ont connu un très grand succès. Aujourd’hui, ils ne sont plus différenciateurs. Désormais, nous sommes beaucoup plus dans l’animation de vitrine. » Plutôt que les vitrines tactiles, Jimmy Cohen plébiscite les vitrines dynamiques, des écrans placés derrière la vitre qui ont pour objectif d’animer et d’attirer les clients « pour les inciter à entrer dans l’agence ».
Comme chez Vitrilia, son concurrent VirtualTouch’ (www.virtualtouch.fr) présente des vitrines tactiles avec un film apposé sur l’intérieur de la vitre. Au-delà de la vitrine et du totem, elle adapte sa technologie sur des tables tactiles « qui vont de la table basse à la grande table, comme celle que l’on a installée à France Télévision », précise le technicien Didier Costeur. Avec Media@Touch’ Immobilier, Virtual Touch a séduit 300 agences immobilières et travaille également avec des pharmaciens et des opticiens pour notamment essayer virtuellement des lunettes directement sur le trottoir.
… ou panneaux à led
CPI Global (www.cpiglobal.com), qui œuvre dans la PLV depuis 1904, présente depuis dix ans déjà des vitrines électroniques avec, outre des panneaux led, des écrans dynamiques, des totems modulaires et un système de rails autoalimentés. Si la société a déjà vendu des écrans tactiles, pour son directeur général, Georges Habibian, c’est une technologie « compliquée ». « Les clients ne vont sur du tactile que s’ils connaissent la finalité de leur action, comme éditer un billet d’avion. Si le parcours n’est pas connu d’avance, ils n’y vont pas. D’autant que, l’interaction prend du temps pour naviguer et quand l’écran est grand, il n’y pas de discrétion. Les gens aiment conserver l’anonymat », souligne Georges Habibian. CPI Global, qui compte quelques milliers de clients dans l’immobilier, installe des écrans dynamiques dans les agences qui ont « l’avantage » de posséder une vitrine à l’ombre ou qui sont situées dans une galerie commerçante pour que « le soleil ne vienne pas contrebalancer la lumière de l’écran ». Pour George Habibian, la solution reste l’écran led lumineux.
Un outil de communication
Pour tous les acteurs du secteur, la technologie s’adapte aux logiciels des agences et récupère les données sans que l’agent immobilier ait à faire des manipulations. Il suffit de définir quel bien mettre en avant, par tranches de prix et par types. « L’avantage du produit numérique, c’est que la vitrine tourne toutes les 15 secondes », s’enthousiasme Jimmy Cohen.
« Une vitrine offrant un affichage dynamique est trois fois plus regardée qu’une vitrine classique », Jimmy Cohen, fondateur de VitriliaAvec les vitrines électroniques, l’immobilier apporte une nouvelle dimension dans la présentation de ses biens : la vitrine se positionne désormais comme un véritable média qui fait défiler les photos des biens mis en vente et qui peut également intégrer des vidéos, des affiches dédiées à un événement, un mot personnalisé. « Ces dernières années, les agences immobilières indépendantes ont énormément progressé en termes de communication, constate Jimmy Cohen. Un bon logo, une belle affiche, nous récupérons ces éléments et les intégrons dans les diapos ou en créant un spot de communication pour qu’à midi, par exemple, un message “Bon appétit” apparaisse. »
Une technologie ludique
Un des autres avantages de la vitrine électronique réside dans le fait qu’elle est ludique. Elle intrigue, elle attire. Chez Tactimédia, les vitrines tactiles réagissent différemment au passage des badauds et détectent si la personne est proche ou éloignée, en mouvement ou au contraire à l’arrêt. Chez Vitrilia, les écrans peuvent faire 1 m de haut, se présenter sous la forme d’un kakémono. L’important est de frapper les esprits des passants, de les amener à entrer dans l’agence. « Nous savons qu’une vitrine avec affichage dynamique est trois plus regardée qu’une vitrine classique, affirme Jimmy Cohen. En fait, vous ne pouvez pas ne pas regarder. L’œil réagit à la lumière. Naturellement, nous tournons la tête. »
La vitrine a un impact primordial pour tous les commerces. « La vitrine électronique, c’est votre site Internet qui est posé dans la rue », selon Jean-Bernard Lucy de Tactimédia. Elle est l’image de marque de l’enseigne. Dans le secteur concurrentiel de l’immobilier, la vitrine électronique, qu’elle soit tactile ou dynamique, permet de se différencier de ses concurrents. Elle agit comme un agent de séduction sur le passant. Personne ne vient le chercher sur le trottoir. Au même titre qu’il s’arrête pour regarder une annonce papier qu’il l’aurait interpellé, il va faire une pause devant la vitrine numérique et, instinctivement, va l’utiliser comme un écran tactile. Constamment sollicité, le consommateur perçoit alors la vitrine électronique comme un élément non intrusif.
Des prix démocratiques
Dynamiques ou tactiles, les deux modèles de vitrines numériques sont disponibles autant à la location qu’à l’achat.
Si Virtual Touch’ n’a pas voulu nous communiquer ses prix, Tactimédia, Vitrilia et CPI Global affichent leurs tarifs sans complexe. Depuis quelques années, les prix des écrans se sont en effet démocratisés et sont nettement plus accessibles.
Chez CPI Global, « un système d’écran dynamique va coûter entre 100 et 200 euros pour un écran de 40 pouces, en location, incluant, comme pour chacun des concurrents, le logiciel, l’installation, la maintenance.
Chez Vitrilia, les prix démarrent à 150 euros et montent jusqu’à 300 euros pour un écran dynamique en fonction de sa taille, pour une location mensuelle, et quelque 200 euros pour Vitrilia Touch, le modèle tactile.
Pour la vitrine tactile et interactive de chez Tactimédia, comptez 300 euros de location mensuelle, sans contrainte de taille pour une agence ouverte 24 h/sur 24, se réjouit Jean-Bernard Lucy.