Le niveau des intentions d’achat relevé dans la 12ème vague de l’observatoire du moral immobilier de Logic-Immo.com/ TNS SOFRES, en ce début d’année 2014 ne laisse pas présager de rebond du marché dans les mois à venir. Les ressorts cachés du marché de l’immobilier sont peut-être à chercher du côté des facteurs psychologiques.
Pas de reprise de la demande à moyen terme
« Taux d’intérêts, tendance baissière des prix, élargissement
de l’offre de biens… les conditions techniques sont perçues
comme bonnes, mais les acquéreurs ont le sentiment
d’une marge de manœuvre réduite. Ils sont freinés par un
environnement économique qu’ils perçoivent comme morose.
L’avenir leur semble incertain. Ils sont pourtant 60% à considérer
le moment opportun à une acquisition et autant à prévoir
la concrétisation de leur projet dans les 6 prochains mois.
C’est bien là le paradoxe de ce marché », Stéphanie Pécault,
Responsable Etudes de Logic-Immo.com
Moins de candidats à l’accession en 2014
Le nombre d’accédants à la propriété se chiffre à 2,5 millions en janvier 2014 à comparer à 3 millions un an plus tôt. Du côté de l’offre, le nombre de propriétaires mettant un bien en vente se maintient à 2,0 millions. Ces chiffres ne laissent pas entrevoir de rebond du marché. La pénurie de logements perçue continue de se faire sentir et la recherche d’un bien reste un parcours anxiogène. Toutefois, ils sont moins nombreux à trouver le choix de biens restreint: 50% en janvier 2014 contre 68% en 2011. Il en est de même pour les délais pour trouver le bien qui leur convient, ils sont 56% à les trouver longs contre 70% trois ans plus tôt. Ce sont des signes d’un rapport de force plus équilibré entre vendeurs et acquéreurs, au bénéfice des acquéreurs.
Les acheteurs pensent qu’un seul facteur est de leur ressort : négocier pour faire baisser les prix
Des conditions d’acquisition globalement favorables
« L’investissement est perçu comme une quête du graal
assurant une stabilité dans un environnement sans
visibilité. Cette situation est considérée comme subie,
avec la perception d’un choix restreint et d’une pénurie
de logements par rapport à leurs moyens.
Plusieurs contraintes semblent infranchissables
expliquent la baisse des intentions d’achat. Les
acquéreurs pensent que le moyen d’ agir est de négocier
pour faire baisser encore plus les prix. Ils ont, en effet,
le sentiment d’un léger assouplissement des prix
et d’une plus grande marge de négociation»,
Stéphanie Pécault, Responsable Etudes de Logic-Immo.com
Si le nombre de candidats à l’accession baisse, ceux qui maintiennent leur projet d’acquisition pensent que les conditions d’achat sont bonnes en ce début d’année 2014. 59% pensent que le moment est favorable, à comparer à 37% en 2012.
Des prix qui devraient baisser d’après les acquéreurs
Réconfortés par les corrections enregistrées sur les prix courant 2012 et2013, les acquéreurs immobiliers sont plutôt optimistes sur l’évolution des prix immobiliers dans les mois à venir. 48% pensent que la tendance baissière va continuer et 41% prévoient une stabilisation. Cette perception de tendance baissière des prix devrait les amener soit à négocier, soit à différer leur achat.
Des taux attractifs mais des conditions d’octroi de crédit trop restrictives
Le niveau très bas des taux d’intérêt contribue à créer des conditions favorables à l’acquisition. En janvier 2014, 60% des futurs acheteurs trouvent les taux attractifs, malgré leur légère remontée au dernier trimestre 2013. Toutefois, l’accès à ces taux attractifs semble trop difficile pour 52% d’entre eux. Un sentiment qui peut les décourager même avant de déposer un dossier. Les garanties demandées sur leur situation professionnelle (CDI, durée d’emploi, etc.) et l’apport à fournir sont perçus comme les principaux obstacles.
Un environnement économique peu propice aux gros projets d’investissement
67% des futurs acheteurs constatent une stabilisation de leur situation financière personnelle au cours des 6 derniers mois. Les perspectives économiques ne sont guère plus rassurantes. 52% des candidats à l’accession pensent que le niveau de vie général est amené à se dégrader dans les 6 prochains mois. Pris en étau entre une économie dégradée et des demandes de garanties sur leur capacité de remboursement futur, ils doutent de leur réelle capacité objective à acquérir…tout en essayant.
59% des projets immobiliers en cours vont se concrétiser à court terme
Les 2,5 millions d’acquéreurs restant sont relativement optimistes quant à la réalisation de leur projet immobilier à court terme.
59% croient en l’aboutissement de leur acquisition dans les 6 mois à venir seuls 28% sont sceptiques.
Les freins possibles restent les prix élevés (pour 65%) et le manque de biens immobiliers (56%). On note une progression des facteurs liés à l’obtention de leur prêt immobilier: une remontée des taux d’intérêt (26%) et un durcissement des conditions d’octroi de crédit (21%).
Les projets en cours devraient, dans leur grande majorité, se concrétiser d’ici à 6 mois, mais sur un volume d’acquéreurs en baisse de 17% versus 2013.
Les prix restent dans la ligne de mire des acquéreurs et ces derniers vont continuer à négocier dans les mois à venir.
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