« Cette année, le crédit pilotera le marché immobilier », Ari Bitton, fondateur d’AB Courtage

2013 s’est terminée aussi bien qu’elle avait commencée. Pourtant, nombre d’experts la donnaient comme une année noire… 2012 ayant battu des records de taux à la baisse, il semblait inimaginable que 2013 allait enfoncer le clou de la chute des taux : ceux-ci ont pourtant touché le fond à 1,67% en mai dernier.

Ce niveau historiquement bas des taux a permis à certains emprunteurs resolvabilisés de revenir sur le marché et à d’autres de renégocier leur crédit immobilier à des taux plus attractifs. La timide remontée des taux a été depuis émaillée de nouvelles micro baisses en novembre et décembre 2013. Immédiatement bien accueillies : selon  l’observatoire Crédit Logement/CSA du financement des marchés résidentiels, la production de crédits, tous marchés confondus, était en hausse de 23,3 % en rythme annuel en décembre dernier, après +19,1 % en novembre. Preuve que, plus que jamais, les emprunteurs collent à l’évolution des taux.

Et ce sera sans doute là le nouveau défi pour les banques en 2014. Car la plupart des établissements prêteurs l’ont bien compris : impossible de miser à nouveau, comme en 2013, sur le rachat de crédit pour gonfler le  volume des crédits réalisés (+40 % avec 140 milliards d’euros contre 98 milliards en 2012). La vague des rachats et renégociations de crédit est bel et bien passée. En cette nouvelle année 2014, les banques ne  peuvent plus compter que sur des taux attractifs et rien que les taux attractifs pour séduire de futurs candidats à l’acquisition.

Or, le maintien des taux bas se joue en réalité à une autre échelle, sur les  marchés obligataires où sont fixés les taux d’emprunt d’Etat sur lesquels les banques se basent pour déterminer le niveau des taux de crédit  immobilier.

Ces taux obligataires sont aujourd’hui fortement déstabilisés par la nouvelle politique annoncée par la Réserve Fédérale Américaine (FED) de mettre fin aux injections massives de liquidités sur le marché,  celles-là mêmes qui – alimentant le risque facile – avaient maintenues artificiellement les taux à leurs niveaux les plus bas. Mais, coup de  chance pour les emprunteurs, la Fed pourrait ne pas mettre fin aussi vite que prévu à ses rachats d’actifs, et ce afin de soutenir la croissance du marché de l’emploi américain.

Ce possible revirement de la Fed cumulé à un taux directeur de la BCE à  son plus bas niveau historique 0,25% devraient permettre aux banques de maintenir des taux relativement stables en ce début 2014.

Une seule est chose est sûre : que les taux de prêt grimpent en  flèche, qu’ils flottent ou qu’ils baissent, cette année encore, le crédit pilotera le marché immobilier… © LeFildeLimmo/BazikPress

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