D ’accord, les années d’élections présidentielles sont rarement de grands crus pour l’immobilier. Mais le moins qu’on puisse dire c’est que 2012 démarre sous le signe d’une crispation sans précédent. D’abord, parce que que le tribut demandé à la pierre en cette période de crise des finances publiques est lourd. Le deuxième plan de rigueur Fillon (p.4) touche sévèrement l’immobilier. Et même si les sénateurs obtiennent le maintien du PTZ dans l’ancien, toujours à l’étude à l’heure où nous bouclons, le recentrage du dispositif sur le neuf et la suppression du Scellier assombrissent fortement les perspectives. Sans parler de l’alourdissement de la taxation sur les plus-values (p.22) qui contribue à la raréfaction de l’offre dans les marchés tendus. Ensuite parce que la crise de la dette et les nouveaux ratios prudentiels liés notamment à la mise en œuvre de Bâle III, entraînent aussi une raréfaction de la production de crédits (p.6). Ce qui va encore creuser le déficit de logements à 900 000 unités. « La crise du logement est devant nous » martèle l’économiste Michel Mouillart. Ajoutez à cela, la loi Lefebvre promulguée au nom de la sacro-sainte défense des consommateurs, mais qui ne protége finalement ni les particuliers, ni les agents immobiliers, et vous comprendrez le blues de la profession (p.11). Elle s’est mobilisée d’une seule voix, via notamment des pétitions on-line et sur les réseaux sociaux, pour protéger le mandat exclusif et sa survie. Et dire qu’il y a près de cinq ans, le nouveau président de la république, Nicolas Sarkozy, promettait une France de propriétaires…
Edito JDA 32
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