Pour la deuxième année consécutive, le Sofinscope s’intéresse aux dépenses des Français en matière de logement. Plus encore qu’en 2012, il apparaît que les locataires sont les plus affectés par ce poste de dépenses immuable. Pour honorer leur loyer, ils sont nombreux à faire des concessions et ce, dans tous les domaines de consommation, y compris la santé.
1/3 des revenus des Français consacré au logement
Chaque mois, les Français dépensent en moyenne 632,80 € pour leurs dépenses de logement. Un montant de 16 € supérieur versus 2012, équivalent à 23,4 % de leurs revenus. Dans le détail, on constate que ces chiffres cachent de fortes disparités entre les propriétaires et les locataires : les propriétaires déboursent 6 € de moins que l’an passé, soit 792,76 € mensuels (14,53 % de leurs revenus), contre 551,32 € pour les locataires (36,5 % de leurs ressources), qui accusent ainsi une hausse de loyer de 32 euros par mois. Une situation qui continue d’étouffer un peu plus les locataires : en 2012, ils étaient déjà 45 % à estimer que le budget alloué au logement représentait une part trop importante de leurs revenus ; ils sont aujourd’hui 60 % à se ranger à cet avis. Un sentiment moins affirmé mais néanmoins partagé par 25 % des propriétaires (dont 38 % sont en cours d’acquisition), soit +3 points par rapport à l’an passé.
Payer son loyer, oui mais…
Dans ce contexte, 29 % des Français reconnaissent avoir des difficultés à s’acquitter de leur loyer ou de leur emprunt immobilier. Et une nouvelle fois, ce sont les locataires les plus concernés par la situation avec 46 % contre 18 % des propriétaires (ou 31 % pour les accédants à la propriété). Une réalité encore plus tangible pour les 55 % des Français dont le loyer ou l’emprunt est supérieur à 1/3 de leurs revenus.
Pour garantir le paiement de leur loyer ou emprunt, 73 % d’entre eux envisagent de réduire leurs dépenses annexes. 33 % préfèreraient augmenter leur niveau de revenus. Mais face à la crise, cette solution — idéale — est nettement moins plébiscitée que l’an passé (en recul de 13 points). Reste le déménagement. Une solution envisagée par 13 % des répondants mais difficile à concrétiser car dans ce domaine aussi, les Français font face à de nombreux obstacles. Pour 75 % des locataires, le prix constitue le premier frein au changement de logement, devant l’absence d’habitations répondant à leurs critères (38 %, soit une hausse de 4 points) ou encore les garanties demandées (31 %). Les préoccupations des propriétaires diffèrent quelque peu : 34 % d’entre eux s’inquiètent par exemple du montant du remboursement de leur emprunt quand 28 % craignent de rencontrer des difficultés lors de la revente de leur bien.
Pour faire face, des choix s’imposent
La situation oblige donc aux Français de faire des arbitrages et ce, dans tous les domaines de consommation. Mais là encore, l’écart se creuse entre les propriétaires et les locataires. Ainsi, 82 % des locataires (soit + 11 points par rapport à 2012) déclarent que leur budget logement a un impact lourd sur leur capacité d’épargne, contre 47 % des propriétaires (-2 points). Ils sont un peu moins nombreux (76 % des locataires et 41 % des propriétaires) à affirmer que ce poste de dépenses influe sur leur budget vacances. Autres domaines de consommation touchés, l’habillement pour 67 % des locataires et 35 % des propriétaires ou encore l’alimentaire (66 % des locataires contre 34 % des propriétaires). Plus alarmant, ils sont 56 % des locataires à rogner sur leurs dépenses de santé versus 31 % des propriétaires. ©LeFilDeLimmo/BazikPress© Robert Neumann – Fotolia.com