Les premières formations initiales aux métiers de l’immobilier sont apparues dans les années 1970. Il est à noter que ce sont les organisations professionnelles qui ont été à l’origine de la création des principales écoles de l’immobilier. Le détail compte : les écoles ont été conçues comme des lieux de transmission de savoirs et de savoir-faire.
Les cours par correspondance lancés par la Fnaim en 1965, l’École supérieure des professions immobilières, fondée en 1972, l’Institut supérieur de l’immobilier créé à Toulouse dans les années 1990, l’ICH, dans le giron du conservatoire national des arts et métiers, l’École supérieure de l’immobilier, branche de formation de la Fnaim ouverte il y une dizaine d’années, ou encore l’Imsi, créée par l’auteur de ce propos en 1999 : derrière toutes ces initiatives, on retrouve la même volonté de préparer des talents immédiatement opérationnels pour l’entreprise.
Pourtant, former les femmes et les hommes de l’immobilier peut encore se faire selon deux modalités, dont l’une les rend plus opérationnels encore que l’autre : l’alternance, le moyen le plus efficace de former aux métiers qui sont une somme de bons gestes,davantage qu’une somme de connaissances. C’est tellement vrai que la plupart des établissements s’y sont mis, quand ils ne pas sont nés sous ce sceau, comme l’Imsi. Seulement voilà : la formation en alternance est un dispositif dans lequel l’entreprise prend sa part à la formation. Le principe : un séquençage de périodes d’enseignement à l’école et de périodes dans l’entreprise. Les rythmes varient, mais la logique est unique.
L’apprenant a le double statut d’étudiant et de salarié. D’ailleurs, pour tout ce qui peut lui arriver dans l’entreprise ou dans le lien avec l’entreprise, l’école ne fait qu’acter et n’intervient pas : la maladie doit être justifiée par un arrêt de travail, le retard sera justifié auprès du tuteur cadre de l’entreprise d’accueil, et l’évaluation du stage signée du tuteur sera prise argent comptant par l’école. À ce stade, vous m’autoriserez un reproche collectif. Dans notre secteur, les entreprises ont encore un comportement paradoxal : elles veulent toutes des salariés formés en milieu entrepreneurial, « prêts à l’emploi », si possible à leurs méthodes, mais pas formés chez elles ! J’entends les mêmes objections chaque année : « Je n’ai pas le temps de m’occuper d’un novice », « Je n’ai pas les moyens », « J’ai déjà un stagiaire », « Mon agence est trop petite »… Je ne dis pas que ces motifs soient fallacieux. Je dis qu’il faut les dépasser. La formation en alternance est une auberge espagnole : on y trouve ce qu’on y apporte. Au demeurant, mon reproche, bienveillant, s’adresse à tous les types d’agences et de cabinets. Aussi bien aux enseignes de premier plan qu’aux cabinets familiaux ou artisanaux. L’alternance est une conviction. On l’a ou on ne l’a pas. Je rappellerai deux arguments essentiels : un jeune en alternance constitue une main-d’oeuvre à bon compte (en moyenne de l’ordre de 70 % du smic avec des charges allégées), adaptable aux méthodes de l’entreprise. En outre, l’accueil en stage est la meilleure manière de pré-recruter sans risque d’erreur quant au choix du collaborateur. L’univers de la formation professionnelle immobilière est aujourd’hui solide et de qualité. Il ne peut remplir efficacement sa mission sans le concours de l’entreprise immobilière. en quelque sorte : « Aide-toi, le Ciel t’aidera »… J’assume.