Fait nouveau dans le marché immobilier des beaux quartiers de l’ouest de Paris, les transactions des vastes appartements supérieurs à 250 mètres carrés sont à la peine. Plusieurs motifs expliquent ce coup de frein.
Un souci de discrétion
Sur fond de crise économique, acquérir aujourd’hui un bien cédé souvent à plus de trois millions d’euros témoigne d’une certaine opulence qui n’est plus guère de mise actuellement. Résultat, le simple souci de discrétion suffit à gripper la fluidité de ce type de transactions de prestige.
L’alourdissement de la fiscalité
Le retour à un barème ISF plus lourd incite les candidats en quête de grands appartements à revoir la vente de leur bien actuel (entre 150 et 230 m2) ; ils hésitent en effet à se positionner sur une acquisition qui actera immédiatement d’un ISF alourdi. Idem pour la clientèle étrangère. Dont les ardeurs sont freinées par l’ajout de la CSG CRDS sur une plus value potentielle, sans compter certaines taxations supplémentaires prélevées à la source, comme en Italie par exemple.
La résidence principale bientôt taxée ? Les propriétaires baissent leur prix de vente afin de conclure l’affaire plus rapidement, de peur que le gouvernement ne fasse voter une taxation inédite sur la vente de la résidence principale.
Le Superflu
Toute surface au-delà de 200 mètres carrés semble presque relever du superflu. Pourtant il s’agit simplement de rêver à des plus grands volumes, à des pièces de loisirs qui peuvent constituer le vrai luxe. Mais face aux incertitudes économiques, la raison l’emporte sur l’envie.
Une préférence pour un hôtel particulier
Le budget requis pour un grand appartement dépasse souvent 3 millions d’euros. Un niveau de prix qui incite la plupart des acheteurs à s’offrir pour cette somme un hôtel particulier qui reste le nec plus ultra. En effet, finie la copropriété, les voisins, le bruit… Vive le jardin, la pleine propriété, l’ascenseur social pour certains.
L’envie d’un investissement pérenne
En période de crise, les candidats dotés de très haut revenus visent en priorité des acquisitions « zéro risque », en quête du bien parfait. Ils considèrent l’achat d’une maison comme moins aléatoire et surtout plus liquide qu’un grand appartement.
L’exigence d’un bien sans défaut
A plus de trois millions, les acquéreurs deviennent… très exigeants ! Que l’appartement se situe dans une rue étroite, au premier étage, avec un vis à vis sur cour ou sur rue… et son prix sera de facto aussitôt sanctionné. Au final, l’ensemble de tous ces comportements alimente l’afflux de très grands appartements sur le marché immobilier de l’ouest de la capitale. Et cette forte augmentation du nombre de biens mis en vente participe à l’aggravation de la spirale de ce cercle non vertueux… Les seuls espoirs d’inverser la tendance ? Un nombre croissant de familles recomposées à la recherche de ce type de très grands appartements.