Une demande en forte progression
Tout d’abord, le réseau Laforêt fait état d’une demande en forte progression, tirée par ces conditions de financement favorables. Sur un an, la demande a connu une accélération forte, atteignant +15 % au niveau national, avec un pic en régions (+16 %) et une reprise solide à Paris (+14 %). Cette embellie trouve ses racines dans plusieurs facteurs.
La tendance baissière des prix, engagée à la fin de l’année 2022 et intensifiée en 2023 et 2024, et l’amélioration des conditions de financement ont permis de relancer l’intérêt des acquéreurs en rendant le marché plus attractif. En particulier, la baisse des taux d’intérêt à 3,19 % en février 2025 (contre plus 4,2 % en décembre 2023) a renforcé leur capacité d’achat. Surtout, 86 % des ventes font désormais l’objet d’une négociation (contre 61 % en 2022), permettant aux acquéreurs de retrouver un peu d’air.
L’intérêt pour les appartements (+18 %) dépasse nettement celui pour les maisons (+11 %), illustrant une quête de solutions plus abordables et mieux adaptées à des budgets surveillés.
Des dynamiques territoriales contrastées
Le réseau Orpi constate quant à lui des dynamiques territoriales contrastées. Si au national, le volume des transactions atteint les 11 % de hausse, cette mosaïque territoriale se reflète dans les performances des villes.
À l’image des grandes métropoles, Paris renoue avec la croissance (+5 % de compromis), suggérant un regain d’attractivité après plusieurs mois de nécessaire correction des prix (+2 % après 4% de baisse en 2024 et -5 % en 2023). Toulouse confirme son dynamisme (+25 % de compromis) grâce à son attractivité démographique et son développement économique. A l’inverse, les efforts doivent encore se poursuivre dans certaines métropoles : à Marseille, la cité phocéenne maintient une activité stable (-1 %), tandis que Lyon (-6 %) poursuit son ajustement après une longue période de hausse des prix.
D’après l’enseigne Laforêt, le volume des transactions (porté par le second semestre 2024 et le premier de 2025) progresse de 12 % au niveau national, avec une dynamique soutenue en Île-de-France (+13 %) et en régions (+12 %). Cette augmentation s’explique notamment par un retour de la solvabilité des acquéreurs, renforcée par la baisse des taux et des prix plus accessibles. À Paris, la raréfaction de l’offre accélère les décisions d’achat et réduit les délais de commercialisation.
Depuis le début de l’année 2025 (vs fin 2024), le volume des transactions a par ailleurs progressé de 4 % au niveau national, une tendance qui reste en ligne avec la dynamique annuelle.
Des prix qui atterrissent et des délais de vente en hausse
Côté prix, CENTURY 21 confirme également la tendance baissière ; le réseau rapporte qu’à l’échelle de la France entière, les prix ont baissé de 1 % pour les appartements (4096 € du m2) et ont très légèrement augmenté pour les maisons (+ 1,4% à 2491 € du m2) par rapport au dernier trimestre 2024. Selon Laforêt, ces chiffres confirment une tendance à l’atterrissage des prix après une correction au cours des deux dernières années.
Néanmoins, si la reprise s’amorce, l’évolution hétérogène des prix illustre un marché toujours en quête d’équilibre. Certaines métropoles connaissent des hausses significatives, de part leur attractivité comme Marseille (+4%) et Toulouse (+5%), tandis que des villes moyennes comme Perpignan enregistrent une très nette progression (+11%) résultat d’une attractivité croissante.
En ce qui concerne les délais de vente, ceux-ci s’établissent en moyenne à 98 jours au niveau national (+2 jours par rapport au premier trimestre 2024) d’après l’enseigne Laforêt. Là encore, la situation diffère fortement selon les territoires. Pour la première fois, l’Île-de-France voit ses délais de vente (101 jours, soit +7 jours) dépasser ceux en régions (99 jours, soit +1 jour). Une situation qui souligne le non-alignement entre les prix et les capacités de financement des acquéreurs, qui prennent davantage leur temps pour finaliser leur projet. Cela reflète aussi leur besoin de sécuriser leur financement et d’évaluer les coûts de rénovation avant l’achat. Un attentisme des vendeurs également nourri par l’éventualité d’un retour des acquéreurs au printemps et d’un rebond des prix.
Les Français pragmatiques et le marché en quête d’une stabilisation
Pour Yann Jéhanno, président du réseau Laforêt « la variable clé demeure le financement. Les Français veulent devenir propriétaires, mais ils achètent en regardant de près leurs finances, évaluant chaque détail : capacité d’emprunt, apport, évolution des prix, travaux… Ce pragmatisme continuera de dicter la dynamique du marché en 2025″.
Guillaume Martinaud, président de la Coopérative Orpi, commente : « ce premier trimestre illustre la phase de transition que traverse le marché immobilier. Les fondamentaux sont là pour confirmer la reprise. Cependant, la sensibilité aux aléas politiques et économiques nous rappelle que 2025 doit être l’année de la stabilisation avant d’envisager une reprise plus marquée en 2026 « .