Si on excepte l’offre agressive de la SG (parfois consécutivement débordée par les sollicitations), les écarts entre banques sont encore plus étroits que le mois dernier. Notre panorama, qui tient compte des propositions réellement faites sur des dossiers dits « moyens » constate une légère diminution de 0 ,05 % sur les fourchettes hautes de conditions obtenues.
Du coup, notre baromètre mensuel des taux affiche pour ce mois de mars 2025 les informations suivantes :
- Prêts relais : entre 3,06 et 3,50 % (taux indiqués hors assurance de prêt)
- Prêts sur 15 ans : entre 2,99 % et 3,25 %
- Prêts sur 20 ans : entre 2,99 % et 3,35 %
- Prêts au-delà de 20 ans : entre 2 ,99 % et 3,45 %.
Mais les principaux acteurs du marché se réjouissent toutefois de l’évolution plutôt encourageante observée. Cela tient à quatre raisons bien factuelles, mais qu’il faut individuellement modérer.
Quatre facteurs clés
Tout d’abord, on voit une production de nouveaux crédits qui se ressaisit. En janvier elle a été de 11,6 milliards d’euros, chiffres que nous n’avions pas constatés depuis de nombreux mois. Mais attention aux comparaisons en pourcentage sur N-1 car n’oublions pas les statistiques catastrophiques de l’an dernier.
Ensuite, on devrait connaitre une vraisemblable nouvelle baisse des taux directeurs de la Banque centrale Européenne à 2,50 % ces prochains jours, entraînant une détente des directions financières bancaires sur les conditions accordées aux ménages. Cependant, si cette baisse semble acquise, la plupart des économistes s’accordent à penser qu’il pourrait s’agir de la dernière avant un bon moment, compte tenu du contexte politico-économique international tendu et très nerveux, et des propositions de la Commission Européenne de budgets militaires qui entraineront sans doute un maintien des endettements publics nationaux à un niveau élevé pour plusieurs années.
Par ailleurs, on a toujours la stratégie de conquête de clientèle des ménages de la part des banques en mal d’acquisition de nouveaux clients, ce qui exacerbe les offres commerciales sur le prêt immobilier, en termes de taux d’approche ou d’offres de crédit complémentaires. Et ceci est d’autant plus appréciable que l’OAT 10 ans est redescendue aux environs de 3,15%, malgré une notation de Standard & Poor’s récemment maintenue mais avec des perspectives devenues négatives, ce qui aurait pu faire sursauter la valeur de la dette souveraine française.
Enfin, nous avons une Loi de Finances enfin disponible. Si elle a été encadrée par la nécessité de réduire le déficit budgétaire, et présente dès lors des dispositions en demi-teinte, elle a le mérite de donner une visibilité sur l’année. Le retour en force du PTZ dès le 1er avril prochain présente, par contre, la désagréable contrepartie de geler des projets jusqu’à cette date, ce qui va immanquablement provoquer un tarissement mensuel en mars, avant sans doute une ruée en avril, qui s’annonce bien compliquée à gérer.
Reste le contexte international et son impact sur le moral des ménages. Bien malin celui qui peut dire ce qu’il va se passer. Alors, profitons de l’instant présent et des bonnes conditions d’accès au financement….